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SOMMET DE BAMAKO : Les USA et la France se disputent le Sahel

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  • SOMMET DE BAMAKO : Les USA et la France se disputent le Sahel

    ALORS QUE L’ALGÉRIE ET SIX PAYS PRÉPARENT LE SOMMET DE BAMAKO: Les USA et la France se disputent le Sahel


    La région du Sahel qui, au fil des ans, a acquis une importance stratégique, attise les convoitises des superpuissances qui veulent s’y implanter en avançant l’argument sécuritaire.

    La sécurité dans la région du Sahel préoccupe. Outre les pays de cette zone, des voix s’élèvent pour impliquer «la communauté internationale» afin de «prendre en charge» cette question. Les Etats-Unis et la France sont les deux pays qui ont l’oeil sur le développement de la situation dans cette région sensible. Aux dernières nouvelles, la France s’est dite «préoccupée».

    Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, a effectué, samedi dernier, une visite au Mali. Lors de sa virée malienne, le chef de la diplomatie française a abordé avec le président malien Amadou Toumani Touré, le sujet en question. Le ministre français estime, dans une courte déclaration à l’AFP, que la sécurité au Sahel est quelque chose de très important «plus encore pour» son pays que pour le Mali. Le ministre évoque la tenue d’une «réunion plus large avec la communauté internationale» sur ce même thème. Ces déclarations interviennent au lendemain de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de la bande sahélo-saharienne.

    Elle intervient, également, au moment où ces mêmes pays se trouvent en phase préparatoire du Sommet des chefs d’Etat qui aura lieu à Bamako.

    La date exacte de cette réunion n’a toujours pas été rendue publique. Les pays concernés sont l’Algérie, le Mali, le Niger, la Libye, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Tchad.

    Directement concernés, ces derniers vont se réunir afin de mettre en place les mécanismes nécessaires pour faire face aux différents fléaux qui menacent la région. Même si la question est perçue dans son contexte régional, le ministre français préfère parler «d’une réunion plus large avec la communauté internationale».

    Ne cherche-t-on pas à internationaliser une question d’ordre régional? Peut-on y voir un désir d’ingérence de la part de M.Kouchner? Dans le «Livre blanc» publié par le gouvernement français sur la nouvelle politique étrangère et européenne de la France, l’Afrique subsaharienne figure parmi les priorités de l’Hexagone. «...L’Afrique subsaharienne sera un voisinage à la fois d’opportunité, d’enjeux et de danger...», lit-on en page 16 de ce fascicule. Et d’expliquer en ce qui concerne l’opportunité: «...La croissance (5% par an en moyenne depuis 2000) et le développement devraient concerner la majorité des Etats de la région...». Quant aux enjeux, on peut lire: «...Enjeux politiques et sociaux d’une Afrique en mouvement». Pour le danger, il est mentionné: «...Les tensions et la conflictualité resteront probablement vives, alimentant des réseaux criminels et des foyers de terrorisme - en particulier la bande sahélienne - qui pourrait nous concerner au premier chef». Une source diplomatique algérienne a confié à L’Expression que la France tente de faire du prochain sommet des chefs d’Etat des pays concernés, une conférence internationale. Et d’ajouter que la France aurait manifesté son souhait d’y prendre part.

    Selon notre source, la demande française aurait été rejetée dans le fond et dans la forme. Les pays de la bande sahélo-saharienne refusent toute implication et toute initiative qui viendraient d’un pays n’ayant pas de liens géographiques avec cette zone. C’est ce message qui a été adressé aux USA.

    Les Etats-Unis veulent à tout prix y prendre pied. Les Américains sont toujours en quête d’un pays qui pourrait faire l’affaire et abriter le siège de l’Africom.

    Alors que quelques pays africains proposent leur sol pour accueillir ce commandement américain, les USA insistent pour qu’il soit implanté dans un des pays de cette bande géographique. Après plusieurs tentatives et négociations, l’US Department ne trouve toujours pas de partenaire idéal. Cette zone est perçue comme étant la plaque tournante des trafics en tout genre.

    Cela va des groupes terroristes aux trafiquants de drogue en passant par la traite humaine et l’immigration clandestine.
    C’est sous ces mêmes arguments que les puissances mondiales, qui se sont engagées dans une sorte de guerre non déclarée, tentent de s’implanter dans cette région.

    Cette «communauté internationale» réussira-t-elle à devenir un partenaire incontournable qui pourrait assurer et prendre en charge le problème de la sécurité au Sahel? Le temps nous le dira.

    L'Expression
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