Tweet
Le MSP miné par ses contradictions
Fragilisé par les compromissions paradoxales et la crise
A un moment où l’optimisme de la commission de médiation augure de décantations à l’horizon, la crise qui oppose le camp Menasra à celui du président du Mouvement pour la société de la paix s’accentue.
Elle vient de prendre une grave tournure avec le dernier pavé lancé par le premier rival du président du bureau national. M. Menasra, ancien ministre de l’Industrie et de la restructuration du temps des réajustements et ancien vice-président du MSP, prépare l’annonce de sa candidature à la présidentielle de 2009. Une démarche qui n’a pour objectif que de mettre Soltani dans la gêne et augmenter les surenchères. Après avoir refusé la cohabitation avant le 4e congrès, Menasra maintient la pression pour s’octroyer des sièges au niveau du bureau national. Considérant la démarche illégitime, Soltani s’en réfère aux résolutions dudit congrès. «Sinon nous allons vers un congrès extraordinaire pour amender les décisions et les résultats consacrés par un congrès», arguera-t-il à ses détracteurs, tout en sachant pertinemment que ce cas de figure est impossible tant qu’il ne daigne pas appeler lui-même à la tenue de ce dernier. Toutes les démarches des rivaux restent vaines malgré les assurances de la commission des sages qui promet une issue médiane. La commission de médiation a un délai de deux mois pour parvenir à un compromis concerté avec toutes les parties. Mais le temps qui presse tout le monde ne peut attendre. En attendant, la crise s’exacerbe et semble s’installer durablement au MSP où les Menasra et Soltani campent sur les malentendus qui s’approfondissent de jour en jour. Accusé de ne pas tenir ses engagements, Soltani persiste et signe en affichant la légitimité de son mandat et le respect de la ligne de conduite héritée du défunt fondateur du mouvement, cheikh Mahfoud Nahnah. Seulement, on lui reproche de s’en prendre à ses opposants qu’il a écartés d’une manière ou d’une autre des structures internes du parti. Une punition collective perçue comme une grave déviation du mouvement qui suit, sous Soltani, la logique de l’exclusion. Mais si Abou Djerra Soltani campe sur sa position puisqu’il est mandaté par un congrès souverain, Abdelmadjid Menasra le fait pour satisfaire au camp qui l’a soutenu. Car au vu des travaux des assises d’avril 2007, le camp des opposants n’a pas introduit de recours quant à la régularité et le respect des règles démocratiques scrupuleusement respectées. Les opposants sont présents au Medjlis echoura à hauteur de 105 membres sur 280 et quelque 22 députés (sur 51) représentant le groupe du changement à l’APN. Or, la restructuration en a voulu autrement et c’est ce qui attise la crainte des Menasra qui envisage de court-circuiter le processus en voie d’achèvement pour pousser Abdelmadjid Menasra à postuler à la présidentielle en tant que candidat au nom du MSP et du coup jauger sa popularité. Le sondage pour la collecte de signatures a bel et bien commencé. La situation kafkaïenne installée au MSP tend à provoquer une implosion certaine de la formation islamiste. Aussi, avec sa déclaration à Bouira jeudi passé, Soltani s’est mis dans une mauvaise posture. L’allié du FLN et du RND a déclaré ne pas soutenir un candidat issu d’un parti politique, allusion faite à l’annonce de Belkhadem déclarant que Abdelaziz Bouteflika est le candidat du FLN. Coincé par sa base, acculé par ses détracteurs et pressé par l’Alliance, le n°1 du MSP s’est mis dans une situation très fragile. Une fragilité traduisant la suite logique des contradictions entretenues par les dirigeants du mouvement à l’ombre d’un entrisme décrié dernièrement par des cadres revendiquant une place à l’opposition pour un parti comme le MSP.
Le Jour d'Algérie
A un moment où l’optimisme de la commission de médiation augure de décantations à l’horizon, la crise qui oppose le camp Menasra à celui du président du Mouvement pour la société de la paix s’accentue.
Elle vient de prendre une grave tournure avec le dernier pavé lancé par le premier rival du président du bureau national. M. Menasra, ancien ministre de l’Industrie et de la restructuration du temps des réajustements et ancien vice-président du MSP, prépare l’annonce de sa candidature à la présidentielle de 2009. Une démarche qui n’a pour objectif que de mettre Soltani dans la gêne et augmenter les surenchères. Après avoir refusé la cohabitation avant le 4e congrès, Menasra maintient la pression pour s’octroyer des sièges au niveau du bureau national. Considérant la démarche illégitime, Soltani s’en réfère aux résolutions dudit congrès. «Sinon nous allons vers un congrès extraordinaire pour amender les décisions et les résultats consacrés par un congrès», arguera-t-il à ses détracteurs, tout en sachant pertinemment que ce cas de figure est impossible tant qu’il ne daigne pas appeler lui-même à la tenue de ce dernier. Toutes les démarches des rivaux restent vaines malgré les assurances de la commission des sages qui promet une issue médiane. La commission de médiation a un délai de deux mois pour parvenir à un compromis concerté avec toutes les parties. Mais le temps qui presse tout le monde ne peut attendre. En attendant, la crise s’exacerbe et semble s’installer durablement au MSP où les Menasra et Soltani campent sur les malentendus qui s’approfondissent de jour en jour. Accusé de ne pas tenir ses engagements, Soltani persiste et signe en affichant la légitimité de son mandat et le respect de la ligne de conduite héritée du défunt fondateur du mouvement, cheikh Mahfoud Nahnah. Seulement, on lui reproche de s’en prendre à ses opposants qu’il a écartés d’une manière ou d’une autre des structures internes du parti. Une punition collective perçue comme une grave déviation du mouvement qui suit, sous Soltani, la logique de l’exclusion. Mais si Abou Djerra Soltani campe sur sa position puisqu’il est mandaté par un congrès souverain, Abdelmadjid Menasra le fait pour satisfaire au camp qui l’a soutenu. Car au vu des travaux des assises d’avril 2007, le camp des opposants n’a pas introduit de recours quant à la régularité et le respect des règles démocratiques scrupuleusement respectées. Les opposants sont présents au Medjlis echoura à hauteur de 105 membres sur 280 et quelque 22 députés (sur 51) représentant le groupe du changement à l’APN. Or, la restructuration en a voulu autrement et c’est ce qui attise la crainte des Menasra qui envisage de court-circuiter le processus en voie d’achèvement pour pousser Abdelmadjid Menasra à postuler à la présidentielle en tant que candidat au nom du MSP et du coup jauger sa popularité. Le sondage pour la collecte de signatures a bel et bien commencé. La situation kafkaïenne installée au MSP tend à provoquer une implosion certaine de la formation islamiste. Aussi, avec sa déclaration à Bouira jeudi passé, Soltani s’est mis dans une mauvaise posture. L’allié du FLN et du RND a déclaré ne pas soutenir un candidat issu d’un parti politique, allusion faite à l’annonce de Belkhadem déclarant que Abdelaziz Bouteflika est le candidat du FLN. Coincé par sa base, acculé par ses détracteurs et pressé par l’Alliance, le n°1 du MSP s’est mis dans une situation très fragile. Une fragilité traduisant la suite logique des contradictions entretenues par les dirigeants du mouvement à l’ombre d’un entrisme décrié dernièrement par des cadres revendiquant une place à l’opposition pour un parti comme le MSP.
Le Jour d'Algérie
Commentaire