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Le poisson, l'aliment presque idéal

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  • Le poisson, l'aliment presque idéal

    Des scientifiques français ont fait le point sur les qualités nutritives du poisson mais aussi les risques sanitaires qu'entraîne sa consommation.

    D'où un appel à la vigilance pour les "populations à risques".

    Les poissons sont imbattables pour leur richesse en oméga 3 et riches en protéines, mais ils sont porteurs de produits toxiques, qui se concentrent dans leur graisse, ont souligné cette semaine des chercheurs. Pour répondre à la demande du marché, en forte hausse, de plus en plus de produits sont fournis par l'aquaculture, "qui a connu au cours des 10 dernières années une croissance de 9% au niveau mondial", a souligné Françoise Médale, directrice de recherches à l'Inra (Institut national de recherche agronomique), lors d'une conférence sur le poisson au Centre national des Arts et métiers (Cnam).

    Dans le monde, près de 50% des poissons consommés proviennent de l'élevage, contre seulement 30% il y a cinq ans. En France, le premier poisson consommé est le thon de la pêche, et le deuxième le saumon, de l'aquaculture. Mais, a souligné la chercheuse, les vertus du poisson, un aliment "très spécifique", ne dépendent pas de leur provenance, mais bien plutôt des espèces.

    Vitamines et oméga-3

    Qu'il soit de pêche ou d'élevage, le poisson est riche en protéines, "autant que la viande de bœuf". Riche aussi en vitamines : "une ration de maquereau ou de thon couvre les besoins journaliers en vitamine B12", le chinchard est "la meilleure source alimentaire" de vitamine D. Côté minéraux et oligo-éléments, il fournit autant de potassium et 10 à 15 fois plus de phosphore que les viandes, beaucoup de sélénium (particulièrement le thon et le cabillaud), beaucoup de fluor.

    Les poissons sont la principale source dans l'alimentation humaine de deux omégas 3, l'EPA et le DHA, qui, a rappelé Françoise Médale, protègent des maladies cardio-vasculaires et des phénomènes inflammatoires et combattent le déclin cognitif. Il y a 24% d'oméga 3 dans la truite et seulement 2% dans le bœuf et 4% dans le poulet, a-t-elle souligné. D'une espèce à l'autre, les teneurs en oméga 3 varient en fonction des capacités du muscle à stocker les lipides que les poissons trouvent dans leur alimentation : algues ou planctons pour les poissons sauvages, huiles alimentaires pour les poissons d'élevage.

    Les poissons gras (saumon, maquereau, ou hareng) ou intermédiaires (truite, daurade...) sont plus riches en oméga 3 que les espèces "maigres", telles que cabillaud, lieu noir, sole, panga, tilapia ou perche. Un poisson gras l'est davantage à certaines périodes: en mars la sardine contient 1,2% de lipides, et en septembre 18,4%. Le rapport entre l'énergie dépensée pour la pêche (pétrole) et les protéines apportées est trois fois meilleur pour le poisson que pour le bœuf, note enfin Philippe Gros, directeur scientifique à l'Ifremer.

    Des risques aussi

    Le poisson, aliment idéal ? Jean-Charles Leblanc, évaluateur des risques à l'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) reconnaît le "conflit" entre les préconisations nutritionnelles et les risques sanitaires, le poisson s'imbibant de la contamination de l'environnement en méthyl-mercure, dioxines et PCB : "atteintes du système nerveux central, retard de développement, risques neurotoxiques". 90% de l'exposition au mercure vient de la consommation du poisson, note-t-il, relevant que les poissons riches en oméga 3 et en polluants organiques persistants "sont souvent les mêmes".

    Il admet cependant qu'il est difficile de faire la balance bénéfice-risque, rappelant qu'il est recommandé aux populations les plus fragiles, comme les femmes enceintes ou allaitantes, de ne pas consommer plus d'une fois par semaine de poisson "prédateur sauvage", tels que bar, flétan ou thon, et d'éviter la consommation de poissons qui concentrent le méthyl-mercure, tels espadon, marlin ou siki, très consommés à la Réunion.

    - AFP
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