Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Syndicats autonomes :Le pouvoir se cache derrière la justice

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Syndicats autonomes :Le pouvoir se cache derrière la justice

    M. Mériane, porte-parole de la Coordination des syndicats autonomes

    « Le pouvoir se cache derrière la justice »


    Les syndicats algériens sont confrontés, dans l’exercice de leur droit à la grève, à de multiples obstacles et embûches allant des poursuites judiciaires aux ponctions sur salaires, sans omettre les dépassements et les intimidations.



    Le recours systématique à la justice pour freiner un mouvement pacifique est devenu l’arme fatale des pouvoirs publics. Une démarche qui n’a certes pas diminué de la détermination des initiateurs des mouvements de débrayage. Les responsables des organisations syndicales autonomes, tout en condamnant ces pratiques non civilisées et indignes d’un pays qui se dit démocratique, ne comptent pas baisser les bras tant que leur objectif ne sera pas atteint. Pour ces syndicats, le recours à la justice justifie l’impuissance des pouvoirs publics à ouvrir les portes du dialogue avec les représentants des travailleurs. « Le pouvoir est désarmé devant les arguments des syndicalistes, donc il se cache derrière la justice et les ponctions sur les salaires des travailleurs qui sont déjà misérables », a soutenu M. Mériane, porte-parole de la Coordination des syndicats autonomes. « Est-ce un crime que de revendiquer la préservation des biens de l’Etat et les postes de travail de centaines d’Algériens ? », s’est interrogé M. Abbas, porte-parole de la section syndicale du port d’Alger.
    « Le syndicat du port n’a pas appelé à une grève pour revendiquer des augmentations de salaire ni l’amélioration des conditions de travail, mais il a appelé à une journée de protestation car il y a péril en la demeure. Notre objectif est de défendre notre outil de travail. C’est une question de principe et une affaire d’Etat », a souligné M. Abbas, qui accuse la direction du port d’être de mèche avec le ministère des Transports. « Nous n’avons pas peur de la justice du moment que nous n’avons commis aucun crime. Pour nous, le crime est de permettre à des firmes étrangères qui ont mené à la faillite les entreprises de leur pays de gérer nos ports. Nous comptons reconduire notre mouvement si le pouvoir persiste dans sa politique », a-t-il averti, regrettant le recours à la justice à la place de l’ouverture d’un dialogue constructif pour comprendre les dessous de cette affaire.
    Les organisations structurées au sein de la Coordination des syndicats autonomes attirent l’attention des pouvoirs publics quant au risque d’une explosion sociale. « Les travailleurs du port voulaient être écoutés et avoir des assurances et non être traînés devant les tribunaux. Les autres syndicats revendiquent l’ouverture d’un dialogue serein permettant aux fonctionnaires d’exposer les problèmes qui les agitent », a expliqué M. Mériane, qui s’interroge sur le rôle de l’Etat dans tout ce qui se passe actuellement. Sur le plan purement juridique, maître Djamel Belloula a rappelé les procédures à suivre pour l’organisation d’un mouvement de grève, à savoir le dépôt d’un préavis... Sur le plan théorique, explique-t-il, la justice ne peut pas annuler une grève légale. Mais sur le terrain, a-t-il poursuivi, c’est un autre son de cloche. « Indépendamment de la loi, le pouvoir n’est pas obligé de mettre en marche toute une machine judiciaire aussi lourde et coûteuse pour l’Etat et et le contribuable pour arrêter une journée de protestation. Ce n’est pas normal », a souligné Me Belloula. Il confirme qu’une grève peut être annulée par la justice si l’employeur qui la conteste apporte la preuve de l’illégalité de cette action. Me Belloula regrette que « le pouvoir tente d’étouffer un droit qui est la grève en saisissant la justice. C’est effectivement un obstacle à l’exercice d’un droit constitutionnel ».


    EL-WATAN 25/11/08

    Par Nabila Amir
    PARLER EST UN BESOIN,ECOUTER EST UN ART.
Chargement...
X