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Le nouvel ambassadeur de France est le premier «simple haut fonctionnaire»

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  • Le nouvel ambassadeur de France est le premier «simple haut fonctionnaire»

    Mauvais connaisseur du Maghreb, le nouvel ambassadeur de France est le premier «simple haut fonctionnaire» nommé en Algérie depuis 1962

    Par samir allam , TSA le 25/11/2008

    Le nouvel ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, a animé, lundi 24 novembre, une conférence de presse. Prudent, il a choisi le centre de presse du quotidien gouvernemental El Moudjahid. Pour sa première sortie publique depuis sa prise de fonctions en septembre dernier, M. Driencourt a livré un discours purement technique : investissements, échanges commerciaux, coopération technique...Mais le dossier nucléaire a été écarté : comme le révélait *************** dès décembre 2007 (lire notre article), l'intervenant a estimé que le moment n'était pas venu pour conclure un tel accord. Le discours était tellement technique que M. Driencourt s'est fait volé la vedette dans la presse par les Britanniques et les Japonais, venus à Alger à la recherche d'opportunités d'investissements.

    Hier, on était loin des discours très politisés des prédécesseurs de M. Driencourt, particulièrement Bernard Bajolet. Ce dernier, à plusieurs reprises, avait créé la surprise en se prononçant publiquement sur des sujets sensibles, comme la colonisation et la responsabilité de la France dans les souffrances du peuple algérien durant la période coloniale. Le 14 juillet 2007, à l'occasion de la Fête nationale française, il a fait exécuter pour la première fois depuis 1962, Qassaman, l'hymne national algérien, dans l'enceinte de l'ambassade de France à Alger.

    Avant Bernard Bajolet, l'ambassadeur Hubert Collin de Verdière avait aussi multiplié les gestes politiques en direction de l'Algérie. Il avait notamment rendu hommage, en 2005, aux victimes des massacres du 8 mai 1945. Là encore, il s'agissait d'une première dans l'histoire tumultueuse des relations algéro-françaises et d'un geste très fort dans une période de tensions entre Alger et Paris sur les questions de la repentance et de la mémoire, après le vote par le Parlement français d'une loi glorifiant la période coloniale.

    Si ces deux hommes ont eu l'audace de faire de tels gestes, c'est sans doute parce que leur statut de «politiques» leur permettait de prendre de telles initiatives. Pour preuve, après leur départ d'Algérie, Hubert Collin de Verdière tout comme Bernard Bajolet ont été nommés à des postes hautement stratégiques. Le premier en tant que Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et proche collaborateur de Dominique de Villepin, et le second à l'Elysée, au poste très sensible de coordinateur des services de renseignements français.

    Hier, Xavier Driencourt a fait passer un message très clair aux Algériens. Désormais, Paris veut des relations essentiellement commerciales avec Alger. Comme le font les autres pays occidentaux, avec beaucoup de succès. Oubliés le Traité d'amitié, le partenariat d'exception, l'axe Alger-Paris, etc. Signe de cette volonté française de réduire la dimension politique dans sa relation avec Alger : Xavier Driencourt est le premier ambassadeur « non-politique » à être nommé en Algérie depuis 1962. Avant sa nommination à Alger, M. Driencourt était directeur général de l'administration au ministère français des Affaires étrangères. Il a la réputation d'être un piètre connaisseur du monde arabe et du Maghreb en particulier. Au Quai d'Orsay, sa nomination en Algérie avait même suscité quelques surprises.

    Ce choix qui peut s'expliquer par la difficulté d'aller vers une relation apaisée entre les deux pays tant que la France continuerait de refuser de répondre favorablement à la demande de repentance émise par les Algériens. Mais aussi par l'agacement des Français de voir Alger envoyer depuis bientôt 20 ans des ambassadeurs jugés peu adaptés aux ambitions affichées par les deux pays. Après Mohamed Ghoualmi, un diplomate jugé sans envergure à Paris, l'Algérie a envoyé en poste Missoum Sbih, un ambassadeur âgé de 86 ans, jugé peu actif et peu présent alors que les enjeux sont importants : relations bilatérales, contrer l'influence des Marocains... «Ces deux nominations ont gêné les Français. Ils ont attendu un changement mais rien n'est venu. Du coup, ils nous ont envoyé un simple haut fonctionnaire à Alger », reconnaît un haut cadre du ministère algérien des Affaires étrangères. Avant Ghoualmi et Sbih, les ambassadeurs d'Algérie s'appelaient en effet Hocine Djoudi, Sid-Ahmed Ghozali ou Abdelhamid Mehri. C'était l'époque où la diplomatie algérienne avait des ambitions...
    Dernière modification par gdesmon, 26 novembre 2008, 07h26.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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