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La Fed fait tourner la planche à billets pour débloquer le crédit

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  • La Fed fait tourner la planche à billets pour débloquer le crédit

    Secrétaire au Trésor d'une administration Bush qui prépare sa sortie, Henry Paulson a annoncé, mardi 25 novembre, de nouvelles mesures pour rétablir l'accès au crédit aux Etats-Unis. En plus du TARP, un plan de 700 milliards de dollars (541 milliards d'euros) consistant surtout en une injection de capitaux publics dans les banques, il entend désormais dégager 800 autres milliards pour soulager les mêmes banques de leurs actifs immobiliers "toxiques" aujourd'hui dévalorisés et pour soutenir plus directement l'accès au crédit.

    Ce tournant est étonnant à plusieurs titres. Rapatrier des actifs pourris dans les caisses de l'Etat : telle était l'idée initiale de M. Paulson. Cependant, le 12 novembre, constatant qu'elle n'était pas "la plus efficace" pour desserrer le crédit, il changeait son fusil d'épaule pour se résoudre à des nationalisations bancaires partielles. Mais devant la menace que l'édifice du crédit s'effondre, le secrétaire au Trésor remet à l'ordre du jour son idée première en la faisant financer par la Réserve fédérale (Fed).

    Celle-ci consacrera 600 milliards de dollars à la consolidation des organismes de refinancement hypothécaire, Fannie Mae et Freddie Mac. Elle met en outre 200 milliards à la disposition des organismes de crédit à la consommation et de financement de l'investissement, désormais eux aussi menacés par la montée de l'insolvabilité de leurs emprunteurs. "Ce programme pourra être étendu et renforcé avec le temps", a précisé M. Paulson.


    VIREVOLTES INCESSANTES


    Ce second plan Paulson jette une lumière crue sur l'aspect financier majeur de la crise économique : la chute brutale du crédit, qui alimente celle de la consommation et de l'investissement. Après les emprunteurs immobiliers, de plus en plus de consommateurs se retrouvent insolvables sur des prêts de moindre ampleur, comme l'achat de véhicules et le financement des études universitaires. Pour desserrer le crédit, la marge de manoeuvre de la Fed s'était beaucoup réduite, après qu'elle eût ramené son taux directeur de 5,25 % à 1 % en dix-huit mois. Restait à faire tourner sa planche à billets.

    Les ultimes décisions du Trésor sont-elles coordonnées avec l'équipe Obama ? M. Paulson l'a laissé entendre. Celle-ci dit être "consultée" et "tenue informée", sans en être partie prenante. Obamiste et ex-ministre du travail de Bill Clinton, Robert Reich expliquait, mardi soir, que les virevoltes de M. Paulson sont plus source d'"incertitude" pour les marchés que de rétablissement de la confiance.

    Sylvain Cypel (Le Monde)
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