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L'Europe dévoile son plan à 20 ans pour l'astronomie

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  • L'Europe dévoile son plan à 20 ans pour l'astronomie

    Dans le paysage de l'astronomie mondiale, l'Europe joue un rôle de leader grâce à une coopération toujours plus efficace de sa communauté scientifique depuis 50 ans.

    Pour se maintenir au même niveau dans les prochaines décennies, elle doit se fixer des priorités et coordonner encore plus étroitement ses investissements financiers et humains.

    Cette tâche est revenue au réseau ASTRONET, soutenu par la Commission Européenne coordonné par l'INSU - CNRS, et qui rassemble toute la communauté astronomique européenne. Aujourd'hui, ASTRONET présente sa Feuille de route des infrastructures, pour assurer un avenir brillant à l'astronomie européenne de demain.

    L'Europe joue aujourd'hui un rôle de leader en astronomie, avec l'observatoire optique le plus puissant au monde et des infrastructures de pointe dans de nombreux domaines, de la radioastronomie au sol jusqu'aux sondes spatiales. Dans ce contexte, les astronomes européens se sont réunis pour identifier les défis scientifiques de demain et les moyens en équipement pour y répondre en optimisant leurs coûts, démontrant ainsi la réalité de cette coopération européenne.

    En 2007, ces astronomes avaient examiné les questions scientifiques, les plus brûlantes du prochain quart de siècle, allant de l'énergie noire à la vie sur les autres planètes, et avaient ainsi élaboré une Vision scientifique à long terme (voir notre news). Ils présentent aujourd'hui leur Feuille de route des infrastructures européennes, un plan global à 20 ans pour coordonner les investissements nationaux et communautaires. La feuille de route hiérarchise les nouveaux grands équipements nécessaires à la recherche en astrophysique, au sol comme dans l'espace. Elle prend également en considération les infrastructures existantes, les ressources humaines, l'infrastructure TIC (technologies de l'information et de la communication), la vulgarisation et la diffusion des connaissances auprès du grand public. Elle contient les coûts estimés de construction et de fonctionnement.

    Cette feuille de route a été élaborée sous l'égide du programme ASTRONET, créé par les grandes agences de financement européennes, bénéficiant du soutien de la commission européenne et coordonné par l'Institut national des sciences de l'Univers (INSU) du CNRS. Pour établir un consensus sur les priorités à donner au sein d'une communauté très diverse, la vision scientifique et la feuille de route ont été conçues grâce à une interaction de toute la communauté, à travers de grands colloques et débats sur Internet. Résultat: la feuille de route est soutenue par les astronomes des 28 états membres et associés de l'Union européenne, dont la population dépasse les 500 millions d'habitants.

    Plus de 60 experts, sélectionnés partout en Europe, ont contribué à la construction de la feuille de route d'ASTRONET, garantissant ainsi que l'astronomie européenne aura les outils nécessaires pour relever avec succès les défis de la vision scientifique. Ils ont identifié et hiérarchisé les nouvelles infrastructures nécessaires pour observer l'Univers, dans le domaine des longueurs d'onde allant de la radio jusqu'aux rayons gamma, en utilisant de nouveaux moyens d'étude du cosmos comme les ondes gravitationnelles, ou en allant plus loin dans l'exploration de notre système solaire. Au cours de cette procédure, ils ont pris en compte tous les éléments susceptibles de rendre leur entreprise scientifique fructueuse, tels que la coopération à l'échelle mondiale concernant les mégaprojets les plus importants ou encore les besoins de formation et de recrutement de jeunes scientifiques et ingénieurs qualifiés.

    Les projets les plus importants pour ASTRONET sont:

    Parmi les projets à grande échelle au sol:
    - le European Extremly Large Telescope, de loin le plus grand télescope optique, doté d'un miroir segmenté pour étudier le ciel en lumière visible et infrarouge ;
    - le Square Kilometre Array, un grand radiotélescope qui sera déployé à l'échelle d'un continent. Le SKA serait porté par un consortium mondial.

    Parmi les instruments de premier plan, mais nécessitant un investissement moindre:
    - un télescope solaire européen de 4 mètres, qui sera basé dans les Iles Canaries ;
    - un réseau de télescopes optiques dédié aux rayons gamma émis par les trous noirs ou par d'autres sources très énergétiques ;
    - un télescope sous mer pour détecter les neutrinos - des particules sub-atomiques qui peuvent traverser la Terre de part en part et qui fournissent des informations sur certains des phénomènes les plus violents de l'Univers.

    Parmi les missions spatiales les plus importantes pour la prochaine décennie, les priorités d'ASTRONET sont:
    - une mission pour étudier les ondes gravitationnelles issues du Big bang et des trous noirs ;
    - une mission pour étudier, en rayons X, les galaxies, les amas de galaxies et les étoiles, plus finement que cela n'a jamais été fait auparavant ;
    - deux missions pour étudier les planètes Jupiter, Saturne et leurs satellites.

    Des projets spatiaux tout aussi importants, mais moins coûteux:
    - une mission pour percer les secrets de la matière sombre et de l'énergie noire ;
    - une mission pour comprendre notre étoile, le Soleil, plus en détail que cela n'a jamais été réalisé auparavant.

    Parmi les autres recommandations, les astronomes d'ASTRONET ont réfléchi à la façon d'utiliser au mieux les infrastructures existantes, tant du point de vue scientifique que des coûts. Ils ont également souligné la nécessité d'améliorer l'accès aux équipements informatiques et aux équipements de pointe de certains laboratoires. L'industrie de haute technologie européenne devrait être davantage impliquée dans la conception des futures infrastructures. En outre, la réussite dépend de l'existence et de la disponibilité des scientifiques et ingénieurs qualifiés, dans les nombreux domaines concernés allant de l'informatique à l'optique.

    Enfin, la feuille de route propose une série de mesures de vulgarisation, visant à susciter des vocations scientifiques et technologie.

    L'Europe dépense aujourd'hui 2 milliards d'euros environ, par an, pour l'astronomie au sens large. La mise en oeuvre de la feuille de route d'ASTRONET nécessitera une augmentation des financements d'environ 6 pour cent - largement moins d'un euro par an par citoyen européen. Une coopération mondiale, en cours de planification, sera nécessaire pour les projets les plus importants.

    Informations complémentaires

    ASTRONET a tout d'abord élaboré une Vision Scientifique de l'astronomie européenne (publiée en octobre 2007), en passant en revue et en hiérarchisant, par ordre de priorité, les principales questions scientifiques que l'astronomie européenne devrait traiter au cours des 10 ou 20 prochaines années. La Feuille de route d'ASTRONET, qui s'appuie sur ce travail, a été élaborée par un groupe de travail nommé par le conseil d'ASTRONET. Les projets concernant des infrastructures existantes ou en projet - plus d'une centaine au total - ont été examinés par trois groupes de travail spécialisés composés de scientifiques européens. Deux autres groupes ont réfléchi sur les besoins concernant la théorie, l'informatique et la mise à disposition des données, ainsi que les ressources humaines, y compris l'éducation, le recrutement, la diffusion des connaissances auprès du grand public et l'engagement industriel.

    La feuille de route concerne des projets qui nécessitent un investissement européen de 10 millions d'euros ou plus, à décider à partir de 2009. Les critères d'évaluation utilisés sont le retour scientifique potentiel, l'originalité du projet, son importance pour l'Europe, le nombre d'astronomes qui en bénéficieraient et leur impact sur l'industrie de haute technologie européenne. La communauté scientifique a été sollicitée pour finaliser ce rapport, à travers un forum de discussions sur Internet et le symposium de Liverpool, en juin 2008.

    Source: CNRS / INSU
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