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Maroc : Opération AWB-CA ( Entretien avec le DG de CA )

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  • Maroc : Opération AWB-CA ( Entretien avec le DG de CA )

    «Il s’agit d’une opération purement stratégique»

    Entretien avec Jean-Fréderic de Leusse, DG délégué du Crédit Agricole


    · AWB, partenaire idéal

    · Les ambitions pour le Maroc intactes

    · Des projets à l’international pour Wafasalaf


    L’Economiste: Qu’est-ce qui explique ce désengagement de votre réseau bancaire africain, pourtant bien installé?

    Jean-Frédéric de Leusse: Il ne s’agit en aucun cas d’un retrait du marché africain. Il s’agit d’optimiser nos investissements sur le continent, en nous désengageant de ces 5 banques subsahariennes pour investir en Afrique du Nord, notamment au Maroc. Ce choix entre dans le cadre de la stratégie de notre groupe. D’autant plus que du fait de la crise financière nous sommes dans une phase d’optimisation de nos actifs. Il est clair, aujourd’hui, que la stratégie du Crédit Agricole, telle qu’elle a été présentée, lors de l’augmentation de capital en juin dernier, consiste à investir dans la banque de détail en Europe et sur le pourtour méditerranéen. Il faut noter que nos banques en Afrique n’avaient pas vocation à être des lieux d’investissements majeurs dans notre stratégie. Nous avons donc préféré les confier à un groupe ami, Attijariwafa bank, qui plus est, a des ambitions d’investissements en masse dans le continent.

    - Sur quelles bases s’est faite l’évaluation des participations cédées et acquises?

    - Il s’agit de l’optimisation des investissements. C’est à la fois un désengagement d’entreprises où nous n’avions pas envisagé d’investir beaucoup plus pour nous engager davantage dans des entreprises qui sont au cœur de notre stratégie. Cette opération a été négociée dans des délais très brefs, puisque nous avons passé deux mois sur la construction de la transaction. Nous nous connaissons très bien, le Crédit Agricole est présent au capital de Wafabank depuis une vingtaine d’années et nous avons créé ensemble Wafasalaf, sachant que Attijariwafa bank était déjà au capital de Crédit du Maroc, à travers Wafa Assurance. Tous ces endroits où nous avions l’habitude de travailler ensemble ont fait tout naturellement qu’on se soit tournés l’un vers l’autre pour optimiser nos situations d’investissement.

    - Pourquoi le choix d’Attijariwafa bank en particulier?

    - Cette opération n’a pas pour objectif de faire de l’argent, mais, comme je le dis, elle vise à optimiser les investissements. Un autre partenaire n’était probablement pas à même de nous proposer les mêmes avantages que Attijariwafa bank. Nous sommes très heureux de monter à 77% au capital du Crédit du Maroc et cette position ne pouvait être proposée que par ce partenaire. Notre second investissement dans Wafasalaf s’explique par le fait que c’est un produit auquel nous tenons depuis sa création, il y a 20 ans par nos 2 groupes. Le principe de notre montée de 15% à son capital est une façon de dire à notre partenaire que nous allons faire du crédit à la consommation ailleurs à l’étranger.

    - Quelles sont les ambitions du Crédit Agricole au Maroc?

    - Elles sont doubles. Sur Crédit du Maroc, continuer rapidement son développement dans deux directions, à savoir la taille et la qualité. Dans le système bancaire marocain, Crédit du Maroc jouit d’une place respectable avec une image forte et de solidité et un actionnaire de référence. Pour preuve, Crédit Agricole dispose de 700 milliards de DH de fonds propres. Sur cette base, Crédit du Maroc, qui est notre bras dans le Royaume, tient à se développer, améliorer sa qualité, grandir en termes de taille et profiter de la croissance de l’économie marocaine.
    Concernant Wafasalaf, l’objectif est un peu différent. Nous considérons qu’il est temps pour cette entité de sortir des frontières du Maroc. Un groupe international comme le nôtre sera capable de lui proposer des projets en dehors de ces frontières et d’aider ainsi Attijariwafa à partager l’investissement. Dans ce cas, l’objectif est de dire que cette entreprise a très bien réussi, elle est leader dans son marché et extrêmement performante. Reste maintenant pour elle de passer à une autre étape de son histoire et de grandir en dehors du Maroc. En tant que partenaire d’un groupe comme le Crédit Agricole, présent dans plus de 70 pays, Wafasalaf va trouver un support fort pour sa croissance.

    - Crédit Agricole veut hisser sa filiale marocaine dans le top 5 d’ici 2 ans…

    - Je ne sais pas si nous porterons Crédit du Maroc dans les 5 premières banques marocaines, en termes de parts de marché. Sur certains segments de l’activité, Crédit du Maroc a la capacité de devenir une banque leader. Cependant, je ne suis pas absolument sûr de pouvoir bousculer le marché marocain. Ce dont je suis certain, c’est que je veux faire de cette banque un exemple. Je serais beaucoup plus heureux si en termes de réputation et d’image, Crédit du Maroc est la première banque du pays, plutôt que de la voir cinquième par la taille. Ce qui compte pour moi est que la belle histoire de cette banque puisse continuer et se comporter comme une grande banque marocaine, ayant porté les traditions et les évolutions de l’industrie bancaire de par sa capacité à innover. Je fais allusion à la carte «daba daba», lancée il y a trois ans, qui a fini par séduire le secteur par sa conception. Ce qui m’a le plus frappé, c’est que ce concept purement marocain a été transposé en Pologne, Egypte et dans d’autres pays.

    - Pour Wafasalaf, comment va se décliner le partage de pouvoir?

    - Il n’y aura pas de changement au niveau du management. Cette entité a toujours été gérée comme une coentreprise dont nous apprécions beaucoup le management actuel. Le signe que nous réinvestissons à son capital est plutôt une preuve de confiance dans ce management, plus qu’une volonté de changement. Par contre, nous voulons lui donner plus de soutien pour lui permettre d’aller plus loin dans ses ambitions.

    L'Economiste
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