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On meurt seul à l'hôpital

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  • On meurt seul à l'hôpital

    Mourir est notre destin et quand ce moment arrive, rien n'est plus sinistre et triste que de franchir ce pas tout seul . Accompagner la mort devrait etre un geste aussi naturel qu'accompagner dans la vie. C'est un moment où la présence humaine est plus que nécéssaire et rien ne remplacera la main qui tient la main de cette vie qui peu à peu s'éteint. Et pourtant, En france On meurt seul à l'hôpital, en tous les cas c'est ce qui ressort d'une enquete inédite «portant sur les conditions de décès à l'hôpital»
    Le constat est terrible car on meurt seul et en souffrance par manque de personnel. Mourir par étouffement ou défaut d'oxygénation est très douloureux . Il faut changer celà.

    =====

    Les résultats d'une étude inédite (*), «portant sur les conditions de décès à l'hôpital», révèlent une solitude profonde en fin de vie à l'hôpital. Plus généralement, elle pointe une prise en charge, non pas déficiente, mais... absente. Comme si l'institution hospitalière ne s'était pas confrontée au problème, alors que près d'un Français sur deux meurt à l'hôpital.

    Effarés
    . Les médecins qui ont écouté la longue liste des données présentées, hier, au congrès de la Société d'anesthésie-réanimation, n'en revenaient pas. Effarés et inquiets de cet état des lieux. «On ne révèle pas un scandale, explique son auteur principal, le docteur Edouard Ferrand. Mais notre travail montre un défaut majeur d'accompagnement des patients mourants. Ceux-ci décèdent peu entourés à l'hôpital, alors que ces décès sont, en général, prévus.»

    Et d'expliquer la genèse de cette enquête : «Après nos travaux sur les décisions d'arrêts de traitements en fin de vie, on voyait bien que toutes les questions relatives à la fin de vie à l'hôpital n'étaient pas résolues. Comment mourrait-on ? Accompagné ou pas ? Avec, ou pas, prescription d'antidouleurs ?»

    D'où la distribution d'un questionnaire, adressé à plus de 200 hôpitaux, concernant 613 services (de réanimation comme de médecine). «On a choisi de questionner les infirmières, poursuit Edouard Ferrand, car ce sont elles qui sont en première ligne. Tous les travaux * en France, comme au Canada ou aux Etats-Unis * montrent que les médecins ne sont présents que dans 20 % des décès.» En tout, 3 793 cas de décès ont été observés.

    «Prévisible».
    Premier constat : la solitude. «Dans seulement 24 % des cas, le patient est décédé accompagné de ses proches.» Pour autant, l'information circule, la famille est au courant : «55 % des proches étaient présents dans le service dans les heures précédant le décès et 80 % des proches avaient été informés de la fin de vie prévisible du patient dans les heures précédant le décès.» Quant au personnel soignant, «40 % des infirmiers étaient présents» dans la chambre, «accompagnés ou non par des aides-soignantes dans 34 % » des cas.

    Deuxième constat : rien n'est prévu
    , ni en termes de lieux, ni en termes d'effectifs, ni de formation. Ainsi, «74 % des cas de décès décrits sont survenus dans des services ne disposant pas de procédure spécifique concernant les situations de fin de vie. Et seulement dans 20 % des cas, le service disposait de lits dédiés aux patients en fin de vie», même si «15 % avaient été déplacés dans une chambre seule en raison de la prévision du décès».

    Plus troublant : une prise en charge par une équipe de soins palliatifs * pour accompagner le malade * a été discutée pour seulement 17 % des patients, et 12 % des patients au final en ont réellement bénéficié. De plus, «alors que la fin de vie nécessite pour le personnel soignant une prise en charge beaucoup plus lourde, et que, dans trois cas sur quatre, les infirmiers sont informés que le patient est en fin de vie», les infirmières sont en charge en moyenne de quatre autres patients en service de réanimation, de six autres en service d'urgences, de neuf autres en soins conventionnels. «Comment, dans ces conditions, peuvent-elles bien travailler ?» s'interroge Edouard Ferrand. En plus, «57 % des infirmiers n'avaient pas bénéficié d'une formation sur la fin de vie».

    Souffrance.
    Troisième constat, lors de la survenue prochaine du décès, il y a peu de soutiens médicamenteux. Très majoritairement, les patients se dégradent pourtant, dans les derniers moments, sur le plan respiratoire : c'est-à-dire un étouffement ou des difficultés respiratoires, une situation clinique qui devrait être accompagnée de gestes médicaux ou de prescriptions pour diminuer la gêne et la souffrance. Or, pour cela, il faudrait une vraie disponibilité du personnel soignant et médical. Ce n'est pas le cas. Sur ce point, une étude plus précise a été menée à l'hôpital Henri-Mondor (Créteil), révélant que «plus de la moitié des patients ne bénéficie d'aucune sédation-analgésie lors du décès. Il y a, lors de ces moments, un défaut majeur de traitement de la douleur», note Edouard Ferrand.

    Au final, les infirmières elles-mêmes sont sévères sur leurs pratiques : seulement «35 % des infirmiers estiment que les conditions de décès du patient ont été acceptables pour leurs proches».

    *Enquête nationale (SAR-Samu 94, hôpital Henri-Mondor). Principaux signataires, les docteurs Ferrand, Lemaire, Marty.


    Source : Liberation

  • #2
    pour ce qui est des pateins qui meurent de solitude, des bénévols sont à leurs chevets et leur tiennent compagnie, (étudiants, chômeurs etc..) mais je pense que ces bénévols ne sont pas suffisants
    il pourrait y avoir plus de bénévols si certains hôpitaux informaient le public de cette solitude et de cette carence de bénévols
    " Le savoir que l'on ne complète pas chaque jour diminue tous les jours. "
    Proverbe Chinois

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    • #3
      Bonjour Zlabiya,

      Oui il existe des associations qui s'occupent de la prise en charge de patient en fin de vie et j'ai aussi été surprise de constater que ce genre d'enquete était inédite à l'hopital et je trouvais positif de se pencher sur l'accompagnement ou non des personnes qui y décèdent. On peut se pencher sur les failles et chercher à y remédier.
      Les chiffres sont importants 1 français sur 2 meurt à l'hopital et on voit aussi que se pose le problème crucial des effectifs du personnel soignants, d'ailleurs il y a une pénurie d'infirmière et ce n'est pas seulement en France. La médecine évolue et les techniques sont de plus en plus sophistiqués et demandent sans cesse de nouvelles compétences .
      A coté de ça, sans effectifs elles ne peuvent rester en permanence à coté de quelqu'un qui va mourir car on ne sait jamais quel sera ce moment.
      Il y a bien sur les familles qui doivent etre là mais la vie fait que les familles sont éparpillés .
      Pourtant quand on accompagne des gens sur le pas de la mort , ce sont des moments très fort qui apportent bien plus que tout.

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      • #4
        @morjane.

        C'est un vrai débat que celui de la dramatique question de la solitude de certaines personnes en fin de vie.

        L'évolution de la socété a engendré un nouveau fonctionnement qui tend à ignorer l'aspect purement humain et à privilégier les dimensions matérielles.

        La mise en place de la famille nucléaire résultant de l'évolution de la famille élargie s'est accompagnée de profondes mutations au niveau
        des relations sociales.

        Nous avons, ainsi vu, que lors de la dramatique canicule, les dépouilles de certaines personnes décédées n'ont même pas été réclamées par les membres de leur famille.

        Pour terminer, il faut rappeler que cette situation commence à voir le jour dans des pays comme l'Algérie.

        Beaucoup de personnes âgées finissent leur vie dans las asiles pour vieux malgré la présence de plusieurs membres de leur famille.
        Dernière modification par irijda, 24 septembre 2005, 13h01.

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        • #5
          Rien n'est plus sinistre et triste que de franchir ce pas tout seul .

          Rien que de lire cette phrase, me fait énormément mal, mourir seul, est la pire des fins….et encore malade et a l’hôpital sans personne a ses cotes….L’homme est sociable par nature, il ne peut vivre seul, il est fait pour vivre en société.

          Mais malheureusement, on sait tous, que cela existe et beaucoup de gens vivent et meurent seul….

          Une petite pensé a toutes ces personnes, qui se trouvent dans des hopitaux... a celles qui se trouvent celles...Dieu prendra soins d'elles et leur donnera la force et la volonte d'affronter leur maux et leurs maladies ainsi que leur solitude.

          Merci Morjane pour le sujet et l'article.

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