La montée des tensions entre New Delhi et Islamabad après les attaques de Bombay inquiète les Occidentaux. La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, devrait se rendre en Inde mercredi, alors que le gouvernement indien envisage de suspendre le fragile processus de paix entre les deux Etats.
Le chef de la diplomatie indienne, Pranab Mukherjee, a affirmé que des « éléments » installés au Pakistan sont responsables des attaques islamistes à Bombay.
Les déclarations agressives à l’égard du Pakistan se multiplient au sein du gouvernement indien. Sans dévoiler les preuves qu’elle affirme posséder, New Delhi est manifestement convaincue que l’attaque de Bombay a été perpétrée par un groupe islamiste pakistanais, le Lachkar-e-taiba.
L'Inde n’accuse évidement pas directement l’état du Pakistan. Mais New Delhi a toujours affirmé que son voisin soutenait, en coulisse, les groupes armées qui combattent au cachemire comme ces fameux Lachkar-e-taiba.
Le ton est en train de monter entre les deux pays, ce qui menace le fragile processus de paix, en cours depuis 2004. Un processus de paix qui n’a pas eu d'effets concrets jusqu’à ce jour, mais qui a au moins le mérite de maintenir le dialogue entre deux puissances nucléaires qui se sont déjà livrées trois guerres par le passé et en ont frôlé une quatrième, en 2002.
Si l'Inde n'a pas encore fourni les preuves qu'elle affirme posséder, la plupart des analystes estiment qu’une nouvelle guerre Indo-pakistanaise est assez improbable parce que les deux pays sont aujourd’hui dotés de l’arme nucléaire. Ils estiment que cela devrait dissuader l’Inde de se lancer dans une opération militaire.
Mais rien n’est totalement exclu, d’autant qu’à six mois des élections générales, le gouvernement indien a désespérément besoin de prouver aux citoyens qu’il fait quelque chose pour assurer la sécurité nationale.
Les Etats-Unis veulent éviter les tensions entre les deux pays
Invité par plusieurs chaines de télévisions américaines, Hussain Haqqani, ambassadeur du Pakistan aux Etats-Unis, a démenti toute implication de son pays dans les attentats de Bombay, réfutant les accusations du ministre indien des Affaires étrangères. Il est dans l’intérêt de nos deux pays de coopérer contre le terrorisme, a déclaré le diplomate sur ABC.
Plusieurs sénateurs américains ont exprimé leur inquiétude de voir des tensions entre Islamabad et New Delhi, détourner l’attention de l’Afghanistan où se livre la véritable guerre contre al-Qaïda et les Talibans.
Un sénateur américain, Richard Lugar, a réagit favorablement à l’idée d’envoyer un médiateur américain pour éviter un affrontement entre Pakistanais et Indiens. Bill Clinton est aujourd'hui pressenti.
Un sénateur américain, Richard Lugar, a réagit favorablement à l’idée d’envoyer un médiateur américain pour éviter un affrontement entre Pakistanais et Indiens. Bill Clinton est aujourd'hui pressenti.
La situation en Asie du Sud pourrait être l’un des premiers dossiers réclamant l’attention de l’administration Obama. Le président George Bush, qui tient son successeur régulièrement au courant de la situation, a conversé une nouvelle fois, hier, avec le Premier ministre indien, mettant à sa disposition toutes les agences américaines pouvant l’aider dans l’enquête sur les attentats. Il dépêchera aussi, mercredi, la secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, pour marquer le soutien des Etats-Unis à l’Inde dans cette cruelle épreuve.
- AP
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