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Comment vas-tu Casbah?

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    LA VIEILLE CITADELLE D’ALGER TREMBLE
    Comment vas-tu Casbah?



    Des milliers de personnes vivent dans une peur permanente et avec le spectre des effondrements, qui plane hiver comme été.

    Ouf! C’est le lever du jour. Une brise douce caresse les mûrs de la vieille Citadelle. La Casbah se lève péniblement d’un sommeil agité. Il a plu, de façon torrentielle, pendant toute la nuit de ce mois de novembre 2008. A la rue Boukadoum-Abdelali, une baraque de fortune se dresse. Elle sert de gîte à une famille dont la dignité a requis la réserve. Le cas de cette famille n’est pas le seul à la Casbah. Des milliers de personnes vivent dans une peur permanente et avec le spectre des effondrements, qui plane hiver comme été.
    Beaucoup a été dit sur la Casbah, beaucoup d’argent a été dépensé. Mais son état reste le même.
    Nous prenons la direction de la rue Mohamed-Ben, Gnif. Nous traversons le tunnel. Les fissures sur ses murs montrent les blessures et expriment la douleur intense d’une cité qui gît dans le déni de son passé, l’inquiétude de son présent et l’incertitude de son avenir. Cependant, la Casbah refuse de mourir. Ce faisant, elle se bat comme elle peut. Lancé en février 2008 par la direction de la culture de la wilaya d’Alger, le plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur de la Casbah d’Alger comprend trois phases. La première, intitulée «Diagnostic et mesure d’urgence», porte sur la division du secteur de la vieille médina en 17 îlots de 20 à 30 bâtisses.
    Chaque îlot est confié à un bureau d’études à la tête duquel est nommé un architecte restaurateur qualifié, par le ministère de la Culture. Le tout est chapeauté par le Cneiru, sis à Bir Mourad Raïs. La deuxième phase, intitulée «Avant-projet de plan d’organisation des sols (POS)» porte sur la présentation d’un rapport, d’un règlement de gestion urbaine du secteur, de la cartographie et de la radiographie du secteur sauvegardé. Vient, enfin, la phase réservée au «Plan et recommandations». Le coût de l’opération de l’étude est de 10millions DA, prélevé sur le budget de la wilaya d’Alger. Quant au budget de l’étude du suivi et travaux d’urgence, il est de 30 millions DA, octroyé par le ministère de la Culture. Côté statistiques, 1816 bâtisses ont été recensées dont 343 sont placées sous le signe de «l’extrême urgence», y compris 160 immeubles qui sont en cours de travaux. Ainsi, les étaiements et confortements intérieurs et extérieurs pour éviter les effondrements des mûrs, sont mis en place. Cependant, ce procédé n’atténue pas l’inquiétude des habitants. Mokrane A., la cinquantaine, habitant rue Abd Errahmane ne mâche pas ses mots: «Ce système n’est pas fait pour nous tranquilliser. Nous vivons au jour le jour. Nous avons vu défiler tant de plans et de programmes de restauration. Cependant, cette vieille ville, porteuse de l’histoire d’Alger, continue de se dégrader.» De son côté, un citoyen ayant requis l’anonymat renchérit: «Un plan de sauvetage a été lancé. Ce que vous voyez là (les confortements) représente la première phase. Viendra ensuite celle de la rénovation. Cependant, l’avancement des travaux ne correspond pas à l’urgence de la situation.» Qu’en est-il de l’avis de la direction de la culture de la wilaya d’Alger? Mme Badiaâ Sator, à la tête de cette structure, siégeant à la Maison du centenaire à Bab Jdid, explique: «La Casbah a été érigée en secteur sauvegardé en 2005. L’année d’après, il y a eu la mise en conformité au texte de la loi 98-04 relative à la protection du patrimoine culturel, du plan permanent de sauvetage et de mise en valeur de cette cité.» Selon Mme Sator, «un comité technique mixte, comprenant toutes les directions et organisations concernées, a été mis en place pour que l’élaboration et l’exécution de l’opération soient faites sans l’exclusion d’aucune partie». Concernant la lenteur des travaux, Mme Sator précise: «Nous travaillons d’arrache-pied, 17 bureaux d’études sont sur le terrain avec les architectes restaurateurs qualifiés. Cela dit, les propriétaires des immeubles constituent un élément incontournable dans l’exécution et la réussite de l’opération.» Nonobstant cela,, elle ne manque pas de regretter: «Il est difficile de redresser les choses, car la Casbah est devenue un fonds de commerce pour certaines personnes.» Explication? silence radio. Nous sortons du siège, nous décendons, nous arrivons à Sidi Ramdan, Aâmi Abd Errahmane, un vieux propriétaire d’un bain traditionnel (hammam), est inquiet pour son établissement ancestral: «Si rien n’est entrepris pour m’aider au niveau de l’administration, je risque de fermer boutique.» Nous prenons la rue de l’Intendance. Nous arrivons à Dar Mustapha-Pacha, limitrophe du Musée national de l’enluminure et miniature.
    La propreté de ces endroits est gâchée par la présence d’un tas de gravats au bout de la rue des Frères Mechi-Mohamed et Ahmed. Et dire que les deux sites évoqués reçoivent des visiteurs des quatre coins du pays, voire de l’étranger.
    La loi 98-04 offre le cadre juridique, de l’avis de Mme Sator, «à même de rendre possible la restauration de la Casbah». Selon notre interlocutrice, «il était temps pour l’Algérie d’avoir un texte de loi de cette teneur». Même son de cloche chez M.Mohamed Ben Gherbi, vice-président de l’association, «Les amis de la Casbah». Cependant, il ne manque pas de dénoncer les lenteurs administratives entravant la réalisation des travaux. Selon lui «le délai de réponse dont dispose le ministre de la Culture (2 mois) pour autoriser le propriétaire à effectuer des modifications sur sa propriété est souvent largement dépassé». Au sujet de leur participation dans l’élaboration et la réalisation du plan de restauration, M.Bengherbi affirme: «Avant le lancement du plan, tout le monde a été invité a participer à ce projet. Après le lancement, tout le monde, du moins notre association, a été exclue.» Concernant le comité technique mixte, M.Bengherbi déclare sans ambages: «Le comité ne fonctionne plus. Il a été mis pour la forme.» Abordant le point lié à la cessibilité du bien culturel, tel que stipulé par l’article 16 de la loi 98-04, il précise: «Le plus important n’est pas la propriété mais l’usage que l’on en fait et la préservation de son aspect.» Quant aux difficultés que rencontrent les opérateurs sur le terrain pour effectuer leurs travaux, M.Bengherbi explique: «70% des immeubles sont occupés par des locataires et des sous-locataires. Ceci pose le problème de l’absence d’une stratégie d’intervention, claire, chez les pouvoirs publics. L’absence de la lisibilité de leur démarche, a conduit à l’échec des opérations précédentes.» Ce constat, sans concession, renvoie à une réalité triste. A titre d’exemple, en 1998, un plan de sauvetage a été arrêté entre les associations concernées, le chef du gouvernement et le ministre des Finances.
    En 1999, un budget de 100 millions de dinars a été dégagé au profit de la wilaya d’Alger pour le plan de restauration.
    En 2001, une cellule fonctionnelle a été installée par le wali d’Alger. Deux milliards de dinars lui ont été affectés. Tout cela n’a pas suffi pour épargner à la Casbah, déclarée au patrimoine national en 1991 puis au patrimoine mondial en 1992, les effondrements qu’elle subit à raison de trois à quatre effondrements par année. A la Casbah, les plans se suivent et les jours se ressemblent. A chaque tombée de la nuit, son lot d’inquiétude. Cependant, à chaque lever du jour, sa lueur d’espoir.
    L'expression
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

  • #2
    j'ai mal a la casbah
    "sauvons la liberté , la liberté sauve le reste"

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