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Oubliés, exclus, marginalisés : Les handicapés face à leur handicap

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  • Oubliés, exclus, marginalisés : Les handicapés face à leur handicap

    En plus de souffrir de son infirmité et d’endurer la pitié ou l’exclusion de la part de ses concitoyens, le handicapé physique doit aussi supporter le peu de considération que les pouvoirs publics affichent vis-à-vis de sa situation sociale.

    L’Algérie, qui s’est pourtant fait un devoir de faire siennes toutes les Déclarations et Conventions destinées à assurer la protection des droits sociaux fondamentaux de l’homme et de l’enfant, persiste encore à négliger cette catégorie de ses citoyens les plus fragilisés.

    Les organisations de la société civile chargées de se faire l’écho des innombrables problèmes auxquels est confrontée cette partie de la population, peinent à se faire entendre des autorités quand elles ne sont pas elles mêmes en butte à des difficultés de tout ordre lorsqu’il s’agit pour elles de mener leurs missions caritatives.

    Compte tenu de l’augmentation exponentielle des sinistres routiers, en raison aussi d’accidents domestiques ou de malheurs pouvant survenir sur un lieu de travail, tout un chacun est susceptible de se retrouver en situation de handicap.

    C’est dire tout l’intérêt qu’il y a à sensibiliser les nationaux autour du concept de solidarité nationale auquel ces derniers doivent donner tout son sens. Il faudrait aussi que l’Etat se décide à consentir beaucoup plus d’efforts qu’il ne l’a fait à ce jour pour assister ceux de ses nationaux les plus affaiblis physiquement.

    A titre d’exemple et sans évoquer les autres catégories de handicapés, l’Algérie compte approximativement 100 000 aveugles à certains desquels il n’est versé à titre d’aide sociale qu’une miséreuse pension mensuelle de 1000 dinars.

    Au cours de ces dernières années, et au lieu de les multiplier, les pouvoirs publics ont procédé à la fermeture de la majorité des établissements où des personnes aveugles étaient employées à titre de salariés permanents parce que des entrepreneurs privés s’étaient mis en tête de s’investir dans la fabrication de brosses et de balais, une activité réservée jusqu’alors aux seules personnes atteintes de cécité.

    Des 30 entreprises employant des aveugles, lesquels continuent étrangement à être considérés comme des malades chroniques, il n’en existe plus aujourd’hui que quatre dont le devenir est des plus incertains.

    Une cinquantaine d’années après son indépendance, il est regrettable, également, que le pays continue encore de souffrir d’un sérieux déficit de structures spécialisés où des nationaux de tous âges pourraient, en fonction de leur handicap, se faire traiter ou être formés afin de pouvoir, pour certains parmi eux, trouver à s’intégrer.

    Sauf ceux que l’on voit mendier dans la rue pour tenter de se procurer quelques moyens de subsistance, les handicapés moteurs algériens auxquels est servie une misérable pension mensuelle de 5 000 dinars, se terrent chez eux parce qu’ils éprouvent les pires difficultés à s’intégrer dans la vie publique ou bien à s’investir dans une activité valorisante à leurs yeux.

    Où qu’ils aillent, il leur est difficile de pouvoir se déplacer parce que les pouvoirs publics n’ont jamais pensé à aménager à leur intention des moyens propres à faciliter leur mobilité en milieu urbain en particulier ou penser à leur permettre d’emprunter, sans difficulté, les divers types de transport.

    Alors que les moyens de déplacement pour handicapés moteurs sont devenus plus modernes, plus efficaces et plus adaptés à chaque cas particulier, ce sont toujours les mêmes appareillages vieillots et complètement dépassés qui sont proposés à ces derniers non sans contrepartie financière.

    Dans un autre domaine, aucune autorité, aucune organisation, n’a encore pensé à faire ramener et à développer l’élevage de chiens spécialement dressés pour assister les personnes atteintes de déficiences physiques dans leur déplacement ou bien pour leur faciliter certains tâches lorsqu’elles se trouvent chez elles.

    S’il est un métier qui peut contribuer à alléger les souffrances et la vie des personnes souffrant de handicaps ou confrontées à des difficultés d’ordre social d’une façon plus générale, à leur apporter assistance et réconfort, c’est celui d’assistante sociale dont il est souhaitable qu’il puisse être développé notamment au niveau des municipalités.

    Des handicapés qui en ont la capacité attendent toujours que leur soit facilité l’accès à un emploi. Le vice-président de l’Association nationale des aveugles, M. Abderrahmani, signalait il y a quelque temps qu’un texte de loi obligeait les entreprises publiques et privées à réserver 1% de leurs emplois à des personnes handicapées. Selon lui, il s’agit de théorie. Dans la réalité, rares sont celles qui acceptent d’en intégrer parmi leurs personnels.

    Tout comme leurs pairs dans d’autres parties du monde, les handicapés algériens souhaitent, eux aussi, pouvoir bénéficier de facilités en matière d’accès au logement et obtenir des facilitations pour ce qui concerne les loyers, les transports, et le remboursement de médicaments.

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