Par Sarah Touahri pour Magharebia à Rabat – 28/11/08
[Getty Images] Riches ou pauvres, les Marocains se doivent d'acheter un mouton pour fêter l'Aïd al-Adha.
Les publicités pour des prêts se multiplient à l'approche des célébrations de l'Aïd al-Adha, le 8 décembre. De nombreuses familles estiment nécessaire de s'endetter pour couvrir les coûts de cette fête.
C'est ce qui est arrivé à Hamza Bouselham, qui souscrit chaque année un prêt pour l'achat d'un mouton.
"J'emprunte cinq mille dirhams, que je rembourse en neuf mois", a-t-il expliqué à Magharebia. "Si je ne le faisais pas, je ne pourrais jamais créer une ambiance de fête pour mes enfants, parce que mon salaire est assez bas."
Certaines administrations publiques et sociétés privées proposent des prêts gratuits à leurs employés en plus des primes. Saloua, une secrétaire, explique que la société dans laquelle elle travaille donne à ses employés mille dirhams au moment de l'Aïd et leur permet d'en emprunter deux mille de plus, qu'il est possible de rembourser par traites de deux cents dirhams.
Même les familles les plus pauvres du pays se sentent tenues d'acheter un mouton. Certaines vont même jusqu'à vendre leurs meubles pour satisfaire la tradition. Selon le sociologue Jamal Badidi, il s'agit-là pourtant d'un phénomène purement culturel.
"Cette fête sacrificielle est en principe un rituel religieux, mais au fil du temps, elle est devenue une nécessité culturelle et sociale qui s'enracine dans l'esprit des gens dès leur enfance," explique-t-il. Mais il ajoute que certains "jeunes cultivés abandonnent cette pratique".
Le professeur d'enseignement islamique Mohamed Mamouni souligne pour sa part que dans l'Islam, seuls ceux qui ont assez d'argent doivent suivre ce rite. "Ce n'est pas une obligation. De plus, le but de ce sacrifice est de permettre aux pauvres de recevoir des offrandes des riches", ajoute-t-il.
Néanmoins, les Marocains riches ou pauvres se dirigent vers les souks pour y choisir consciencieusement leurs moutons. Dans les quartiers populaires, certains négociants louent des garages pour l'occasion.
Les prix sont déjà orientés à la hausse cette année. Nombreux sont ceux qui reprochent aux agents de faire grimper les prix.
"Les agents gagnent en un mois ce que les éleveurs gagnent en une année, sans fournir aucun effort", explique Slimane El Maati, un éleveur.
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La Fédération Nationale des Ovins et des Caprins a tenté de rassurer les consommateurs sur le fait qu'aucune pénurie ne serait à déplorer cette année. Selon cette organisation, plus de sept millions de bêtes sont prêtes pour la consommation. Leurs prix varient de 35 à 45 dirhams le kilo, en fonction de la qualité du mouton.
Certains font part de leurs craintes quant à la santé du bétail, après l'épidémie de peste des petits ruminants qui avait frappé le Maroc en juillet.
Le ministère de l'agriculture affirme que 80 pour cent du bétail seront vaccinés avant l'Aïd. Six millions de moutons et de chèvres sur une population totale de 22 millions l'ont déjà été.
Le ministre de l'Agriculture Aziz Akhennouch a indiqué que son ministère encourageait les éleveurs à signaler tous les cas de maladie, en les indemnisant pour les pertes financières encourues. D'autres mesures ont également été prises, telles que la fermeture d'élevages touchés par la maladie, l'isolement des bêtes infectées, et la désinfection des fermes.
Ce contenu a été réalisé sous requête de Magharebia.co
[Getty Images] Riches ou pauvres, les Marocains se doivent d'acheter un mouton pour fêter l'Aïd al-Adha.
Les publicités pour des prêts se multiplient à l'approche des célébrations de l'Aïd al-Adha, le 8 décembre. De nombreuses familles estiment nécessaire de s'endetter pour couvrir les coûts de cette fête.
C'est ce qui est arrivé à Hamza Bouselham, qui souscrit chaque année un prêt pour l'achat d'un mouton.
"J'emprunte cinq mille dirhams, que je rembourse en neuf mois", a-t-il expliqué à Magharebia. "Si je ne le faisais pas, je ne pourrais jamais créer une ambiance de fête pour mes enfants, parce que mon salaire est assez bas."
Certaines administrations publiques et sociétés privées proposent des prêts gratuits à leurs employés en plus des primes. Saloua, une secrétaire, explique que la société dans laquelle elle travaille donne à ses employés mille dirhams au moment de l'Aïd et leur permet d'en emprunter deux mille de plus, qu'il est possible de rembourser par traites de deux cents dirhams.
Même les familles les plus pauvres du pays se sentent tenues d'acheter un mouton. Certaines vont même jusqu'à vendre leurs meubles pour satisfaire la tradition. Selon le sociologue Jamal Badidi, il s'agit-là pourtant d'un phénomène purement culturel.
"Cette fête sacrificielle est en principe un rituel religieux, mais au fil du temps, elle est devenue une nécessité culturelle et sociale qui s'enracine dans l'esprit des gens dès leur enfance," explique-t-il. Mais il ajoute que certains "jeunes cultivés abandonnent cette pratique".
Le professeur d'enseignement islamique Mohamed Mamouni souligne pour sa part que dans l'Islam, seuls ceux qui ont assez d'argent doivent suivre ce rite. "Ce n'est pas une obligation. De plus, le but de ce sacrifice est de permettre aux pauvres de recevoir des offrandes des riches", ajoute-t-il.
Néanmoins, les Marocains riches ou pauvres se dirigent vers les souks pour y choisir consciencieusement leurs moutons. Dans les quartiers populaires, certains négociants louent des garages pour l'occasion.
Les prix sont déjà orientés à la hausse cette année. Nombreux sont ceux qui reprochent aux agents de faire grimper les prix.
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Le ministre de l'Agriculture Aziz Akhennouch a indiqué que son ministère encourageait les éleveurs à signaler tous les cas de maladie, en les indemnisant pour les pertes financières encourues. D'autres mesures ont également été prises, telles que la fermeture d'élevages touchés par la maladie, l'isolement des bêtes infectées, et la désinfection des fermes.
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