Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'industrie automobile va-t-elle finir à la casse?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L'industrie automobile va-t-elle finir à la casse?

    Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain. La prime à la casse est censée relancer le marché automobile. Mais rien n'est moins sûr. On peut même craindre que ce plan ne soit qu'un plan déguisé d'allocation chômage…

    Dans le plan de relance « vigoureux » qui sera annoncé par le président de la République, on attend une « prime à la casse » pour les voitures, destinée à inciter les Français à changer de voiture, dans la tradition des jupettes et des balladurettes. Elle sera d’ailleurs à peu près du même montant : environ mille euros. Mais une fois que la voiture est changée, qu’est-ce qu’on fait ? On donne une nouvelle prime à la casse, pour changer chaque année ? et puis une prime tous les six mois ? L’effet des balladurettes avait été quasiment nul, car les français avaient changé de voiture et gardé leur nouvelle voiture plus longtemps ! De plus, quand sortira-t-on de cette idéologie du « jetable », du gaspillage, de la rotation accélérée des produits ? Votre fenêtre est cassée ? changez la maison !

    Il ne s’agit même pas d’échanger des voitures polluantes contre des voitures non polluantes. On n’en est pas encore aux voitures hybrides ou électriques, ou alors il faut que la prime à la casse soit réservée uniquement aux voitures les moins polluantes ; mais cette prime est faite pour aider Renault, qui a encore un 4x4 à écouler, a eu une gestion déplorable, et n’a pas su anticiper les modèles de demain – pas plus que General Motors ou Chrysler ou Ford.

    L'industrie automobile va-t-elle finir à la casse?

    L'automobile : une nouvelle sidérurgie?


    Il s’agit tout simplement de sauver des emplois. Mais est-ce qu’on va vraiment les sauver ces emplois ? Ce plan de relance de l’automobile arrive au pire moment ; au moment où les Américains se lancent dans un plan gigantesque de sauvetage de leur industrie auto doublé d’ une reconversion verte – pour les mêmes raisons que la France d’ailleurs, pour sauver un réseau de sous-traitants– et au moment où les Chinois se lancent dans la production de voitures hybrides à bas coût avec, eux aussi, un énorme soutien public. Il est à craindre que le plan de relance soit condamné d’avance et ne devienne qu’un plan déguisé d’allocation chômage. Exactement comme les plans de soutien à la sidérurgie avaient maintenu des emplois sans empêcher la chute de la sidérurgie. Et qui peut dire que Renault ne continuera pas sa politique de délocalisation ?

    Certes, il y a tout de même un gros argument en faveur du maintien de l’industrie : la recherche. Un pays ne peut avoir une bonne recherche sans industrie. Mais tout dépend des secteurs : les Anglais n’ont plus de voitures, mais ils ont une importante recherche médicale et pharmaceutique. Il n’est pas sûr que le choix de l’automobile soit le bon choix.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
Chargement...
X