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La BCE se met au pas et baisse son principal taux

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    La BCE se met au pas et baisse son principal taux



    La Banque centrale européenne (BCE) vole au secours de la croissance : elle a décidé, hier, lors de sa réunion mensuelle qui a eu lieu exceptionnellement à Bruxelles, de ramener son principal taux d’intérêt (le Refi) de 3,25 % à 2,50 %. Cette baisse de 75 points de base est sans précédent depuis la création de l’institut d’émission, en 1998. La BCE procédait jusqu’ici par de prudents paliers de 25 points ou, dans les périodes de crise, comme après le 11 Septembre, de 50 points. Alors que le Refi avait atteint 4,25 % en juillet, la BCE l’a donc diminué en deux mois de 175 points de base (à 3,75 % le 8 octobre et 3,25 % le 6 novembre). «Cela non plus nous ne l’avions jamais fait auparavant», a souligné Jean-Claude Trichet, président de la BCE.

    Les autres banques centrales sont encore plus radicales. La Banque d’Angleterre a ramené son principal taux d’intérêt de 3 % à 2 %, son plus bas niveau depuis 1939, et son homologue suédoise a frappé encore plus fort en faisant passer le loyer de l’argent de 3,75 % à 2 %… Le principal taux directeur de la Réserve fédérale américaine, lui, a déjà atteint 1 %, la crise ayant touché les Etats-Unis avant l’Europe. Il faut savoir qu’une baisse des taux d’intérêt met environ un an à se diffuser dans l’économie réelle.

    Autant dire que les Banques centrales anticipent une situation économique très difficile pour 2009. La zone euro est en récession depuis le troisième trimestre (-0,2 % du PIB) et la BCE prévoit une croissance négative comprise entre -1 % et 0 % pour 2009, une légère reprise étant possible en 2010 (entre 0,5 et 1,5 %).

    Trichet a reconnu, dans le délicieux langage des banquiers centraux, que «les perspectives économiques restent entourées d’un degré d’incertitude exceptionnellement élevé», ce qui signifie qu’il est dans le brouillard le plus absolu. D’où le remède de cheval administré à l’économie européenne. Trichet a même donné sa bénédiction aux plans de relance keynésiens annoncés par les gouvernements. Mieux, il estime qu’ils «devraient être mis en œuvre rapidement, afin de concourir à assurer la confiance dans le système financier et à empêcher des contraintes sur l’offre de crédit aux entreprises et aux ménages». Il s’est réjoui qu’il n’y ait «aucun signe patent d’un assèchement de l’offre de crédit», même si le «rythme de croissance des prêts consentis» diminue.

    Le «credit crunch» tant redouté n’a donc pas eu lieu. Ou pas encore. La BCE, avec un Refi à 2,50 %, a gardé des munitions sous la main, au cas où… Elle dispose d’autant plus de marge de manœuvre que l’inflation ne menacera plus avant longtemps : en novembre, la hausse des prix n’est plus que de 2,1 % dans la zone euro, contre 3,2 % en octobre et 4 % en juillet. Avec l’inflation actuelle, le taux d’intérêt réel n’est donc plus que de 0,4 %… Le robinet à liquidité est donc grand ouvert pour tenter d’éviter le pire.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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