· Une étude commanditée pour définir les possibilités d’intégration
· Après le cuir, le médicament, l’ électroménager… suivront
· Une division arabe du travail: l’idée fait son chemin
Aller au-delà des obstacles. C’est visiblement la nouvelle dynamique dans laquelle l’Accord d’Agadir (dit aussi Quadra) veut s’inscrire. Après l’automobile et le textile, c’est au tour du secteur cuir et chaussures de passer sous la loupe des experts.
En effet, l’unité technique de l’Accord basée à Amman en Jordanie vient de lancer un appel à intérêt en direction des experts internationaux spécialisés en la matière. Financé par l’Union européenne (UE), ce diagnostic vise à cerner, «pour ce secteur, les possibilités de complémentarités, de cumul d’origine et d’intégration des quatre pays signataires de l’Accord d’Agadir (Maroc, Jordanie, Tunisie et Egypte)», explique l’unité technique. «La finalité est d’arriver à ce que les produits fabriqués dans ces pays puissent circuler en franchise de douane non seulement entre les pays de l’Accord mais au niveau de l’espace euroméditerranéen en général», affirme Abdelatif Maâzouz, ministre du Commerce extérieur. Dans cet objectif, bien connaître les opportunités d’intégration industrielle offertes est nécessaire. «L’approche sectorielle a été privilégiée pour effectuer des diagnostics précis. Aujourd’hui, c’est le cuir et chaussures mais d’autres secteurs vont suivre comme les médicaments, l’électroménager, etc.», poursuit Maâzouz. Pour Hammad Kassal, président du conseil d’affaires maroco-égyptien, «s’intéresser aux possibilités d’intégration entre les pays de l’Accord Quadra émane d’une volonté des professionnels de mettre en place une vraie division du travail entre les pays arabes en fonction des avantages comparatifs des uns et des autres». Ainsi, explique-t-il, «l’on pourrait assister, pour le textile par exemple, à la spécialisation du Maroc dans le jean, la Tunisie dans la bonneterie, etc.». Cette spécialisation arabe permettrait alors d’éviter les doublons et de réaliser des économies d’échelle plus importantes étant donné que la fabrication de l’un ou de l’autre article sera effectuée pour le compte, non pas d’un pays, mais quatre. Cela aura comme impact direct la réduction du prix unitaire. Le produit intégré pourra alors être plus compétitif que ceux des gros fabricants mondiaux. «C’est la seule bonne méthode si l’on veut éviter d’être mangés par les grands», insiste Kassal. Ce dernier parle de projets déjà identifiés selon ce modèle par les opérateurs des pays de l’Accord d’Agadir, notamment dans l’automobile. Pour rappel, le 13 novembre dernier les présidents des associations du secteur automobile des quatre pays de l’Accord Quadra avaient signé une déclaration donnant naissance à une fédération régionale pour le secteur.
L’industrie pharmaceutique n’est pas en reste. Plusieurs opérateurs nouent des contacts avec leurs homologues égyptiens, jordaniens et tunisiens pour identifier les synergies possibles.
600 millions de consommateurs
C’est un accord dont l’aboutissement a été, pour le moins, très laborieux. En effet, il a été paraphé par les quatre pays le 8 mai 2001, signé le 25 février 2004, et ratifié en dernier par le Maroc le 11 juillet 2006. Il n’est entré en vigueur que le 27 mars 2007, soit 3 ans après sa signature. Les réticences et les résistances qu’il a rencontrées ont été nombreuses et l’ont presque vidé de sa portée. Dernière en date, l’entrée de la Logan marocaine sur le marché égyptien. Celle-ci a nécessité la mobilisation et l’intervention du politique et du diplomatique pour débloquer la situation. Aujourd’hui, il semble que les opérateurs économiques commencent à percevoir tout le gain qu’ils peuvent tirer de l’Accord Quadra. Ce dernier permet l’accès, en franchise de droits de douane, non seulement aux pays signataires mais à l’UE et même aux Etats-Unis. Ce n’est pas moins de 600 millions de consommateurs!
L'Economiste
· Après le cuir, le médicament, l’ électroménager… suivront
· Une division arabe du travail: l’idée fait son chemin
Aller au-delà des obstacles. C’est visiblement la nouvelle dynamique dans laquelle l’Accord d’Agadir (dit aussi Quadra) veut s’inscrire. Après l’automobile et le textile, c’est au tour du secteur cuir et chaussures de passer sous la loupe des experts.
En effet, l’unité technique de l’Accord basée à Amman en Jordanie vient de lancer un appel à intérêt en direction des experts internationaux spécialisés en la matière. Financé par l’Union européenne (UE), ce diagnostic vise à cerner, «pour ce secteur, les possibilités de complémentarités, de cumul d’origine et d’intégration des quatre pays signataires de l’Accord d’Agadir (Maroc, Jordanie, Tunisie et Egypte)», explique l’unité technique. «La finalité est d’arriver à ce que les produits fabriqués dans ces pays puissent circuler en franchise de douane non seulement entre les pays de l’Accord mais au niveau de l’espace euroméditerranéen en général», affirme Abdelatif Maâzouz, ministre du Commerce extérieur. Dans cet objectif, bien connaître les opportunités d’intégration industrielle offertes est nécessaire. «L’approche sectorielle a été privilégiée pour effectuer des diagnostics précis. Aujourd’hui, c’est le cuir et chaussures mais d’autres secteurs vont suivre comme les médicaments, l’électroménager, etc.», poursuit Maâzouz. Pour Hammad Kassal, président du conseil d’affaires maroco-égyptien, «s’intéresser aux possibilités d’intégration entre les pays de l’Accord Quadra émane d’une volonté des professionnels de mettre en place une vraie division du travail entre les pays arabes en fonction des avantages comparatifs des uns et des autres». Ainsi, explique-t-il, «l’on pourrait assister, pour le textile par exemple, à la spécialisation du Maroc dans le jean, la Tunisie dans la bonneterie, etc.». Cette spécialisation arabe permettrait alors d’éviter les doublons et de réaliser des économies d’échelle plus importantes étant donné que la fabrication de l’un ou de l’autre article sera effectuée pour le compte, non pas d’un pays, mais quatre. Cela aura comme impact direct la réduction du prix unitaire. Le produit intégré pourra alors être plus compétitif que ceux des gros fabricants mondiaux. «C’est la seule bonne méthode si l’on veut éviter d’être mangés par les grands», insiste Kassal. Ce dernier parle de projets déjà identifiés selon ce modèle par les opérateurs des pays de l’Accord d’Agadir, notamment dans l’automobile. Pour rappel, le 13 novembre dernier les présidents des associations du secteur automobile des quatre pays de l’Accord Quadra avaient signé une déclaration donnant naissance à une fédération régionale pour le secteur.
L’industrie pharmaceutique n’est pas en reste. Plusieurs opérateurs nouent des contacts avec leurs homologues égyptiens, jordaniens et tunisiens pour identifier les synergies possibles.
600 millions de consommateurs
C’est un accord dont l’aboutissement a été, pour le moins, très laborieux. En effet, il a été paraphé par les quatre pays le 8 mai 2001, signé le 25 février 2004, et ratifié en dernier par le Maroc le 11 juillet 2006. Il n’est entré en vigueur que le 27 mars 2007, soit 3 ans après sa signature. Les réticences et les résistances qu’il a rencontrées ont été nombreuses et l’ont presque vidé de sa portée. Dernière en date, l’entrée de la Logan marocaine sur le marché égyptien. Celle-ci a nécessité la mobilisation et l’intervention du politique et du diplomatique pour débloquer la situation. Aujourd’hui, il semble que les opérateurs économiques commencent à percevoir tout le gain qu’ils peuvent tirer de l’Accord Quadra. Ce dernier permet l’accès, en franchise de droits de douane, non seulement aux pays signataires mais à l’UE et même aux Etats-Unis. Ce n’est pas moins de 600 millions de consommateurs!
L'Economiste
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