C'est peut-être le moment de faire son marché ? Un petit clin d'œil aux privés algériens ou même à l'état, reprendre une usine automobile, et délocalisé une partie de la production au pays. Comme ça, on pourra inaugurer notre belle autoroute...
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Faut-il sauver Volvo et Saab ? Depuis que General Motors (GM) et Ford ont annoncé qu'ils envisageaient, dans le cadre de leur plan de restructuration, de vendre leurs filiales suédoises, la Suède est divisée sur la conduite à tenir.
A l'échelle suédoise, l'industrie automobile est une branche qui pèse lourd dans l'économie. Elle représente 10 % des exportations du pays et 140 000 emplois, soit 3 % environ de la population active nationale, dont 90 000 chez des sous-traitants, dont l'essentiel des commandes repose sur Volvo et Saab. C'est aussi une filière qui rapporte des devises étrangères.
Le PDG de Saab, Jan-Ake Jonsson, plaide pour l'entrée de l'Etat au capital du constructeur : "Je verrai volontiers l'Etat suédois comme propriétaire temporaire de Saab durant cette période difficile." Mais dans le monde politique, les avis divergent. Mona Sahlin, la présidente du Parti social-démocrate, principal mouvement d'opposition, partage l'avis du patron de Saab "s'il s'agit de sauver temporairement l'industrie automobile suédoise en attendant un propriétaire sérieux", explique-t-elle.
Le gouvernement, lui, est catégorique : il est hors de question de nationaliser les deux constructeurs. "La mission du gouvernement est de soutenir la recherche et le développement, a insisté Maud Olofsson, la ministre centriste de l'économie, et non de devenir propriétaire d'un constructeur automobile. Ford et GM doivent prendre leur responsabilité en tant qu'actionnaires. Nous travaillons jour et nuit à essayer de trouver une bonne solution."
Un emprunt garanti par l'Etat est à l'étude, mais les gouvernements suédois ont toujours été extrêmement réticents au principe d'une participation de l'Etat au capital d'entreprises privées. "C'est une idée exceptionnellement mauvaise. Si aucune entreprise qui connaît cette branche n'est candidate au rachat, l'Etat ne doit surtout pas racheter", tranche Magnus Henrekson, un spécialiste de cette industrie.
Malgré leur image haut de gamme, Saab et Volvo restent des marques à la santé fragile. Saab n'a jamais été bénéficiaire depuis que GM est entré dans le capital, en 1989. Quant à Volvo, racheté en 1999 par Ford à prix d'or (5,7 milliards d'euros) et longtemps considérée comme le joyau du constructeur américain, la marque fait du surplace en termes de ventes. Volvo, qui garde une autonomie et une identité forte, reste toutefois mieux loti que Saab, dont le design n'a cessé de s'affadir sous la coupe de GM.
"BEAUCOUP DE REPRENEURS"
Une cession de la marque Volvo est évoquée régulièrement depuis de longs mois. En mai 2007, des rumeurs évoquant son rachat par l'allemand BMW avaient surgi. Après tout, Ford s'est déjà délesté ces derniers mois des autres marques de son pôle de luxe. Aston Martin a été cédée à un consortium, puis Jaguar et Land Rover ont été rachetées en avril par l'indien Tata Motors.
Quant à Saab, Jan-Ake Jonsson a affirmé à la radio suédoise qu'il y a "beaucoup de repreneurs", même s'il "ne souhaite pas avancer de nom". Un rapprochement avec un constructeur généraliste, comme par exemple Renault, pourrait avoir une certaine logique. Mais tout est une question de prix et de calendrier, le constructeur français étant lui aussi confronté à ses propres difficultés.
Parmi les acheteurs potentiels, on évoque aussi des sociétés de capital-risque suédoises, des repreneurs chinois. Mais si aucune solution n'émerge, la fermeture pure et simple de Saab est envisageable. Jamais l'industrie automobile suédoise n'a été autant menacée.
Olivier Truc
Le Monde
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Faut-il sauver Volvo et Saab ? Depuis que General Motors (GM) et Ford ont annoncé qu'ils envisageaient, dans le cadre de leur plan de restructuration, de vendre leurs filiales suédoises, la Suède est divisée sur la conduite à tenir.
A l'échelle suédoise, l'industrie automobile est une branche qui pèse lourd dans l'économie. Elle représente 10 % des exportations du pays et 140 000 emplois, soit 3 % environ de la population active nationale, dont 90 000 chez des sous-traitants, dont l'essentiel des commandes repose sur Volvo et Saab. C'est aussi une filière qui rapporte des devises étrangères.
Le PDG de Saab, Jan-Ake Jonsson, plaide pour l'entrée de l'Etat au capital du constructeur : "Je verrai volontiers l'Etat suédois comme propriétaire temporaire de Saab durant cette période difficile." Mais dans le monde politique, les avis divergent. Mona Sahlin, la présidente du Parti social-démocrate, principal mouvement d'opposition, partage l'avis du patron de Saab "s'il s'agit de sauver temporairement l'industrie automobile suédoise en attendant un propriétaire sérieux", explique-t-elle.
Le gouvernement, lui, est catégorique : il est hors de question de nationaliser les deux constructeurs. "La mission du gouvernement est de soutenir la recherche et le développement, a insisté Maud Olofsson, la ministre centriste de l'économie, et non de devenir propriétaire d'un constructeur automobile. Ford et GM doivent prendre leur responsabilité en tant qu'actionnaires. Nous travaillons jour et nuit à essayer de trouver une bonne solution."
Un emprunt garanti par l'Etat est à l'étude, mais les gouvernements suédois ont toujours été extrêmement réticents au principe d'une participation de l'Etat au capital d'entreprises privées. "C'est une idée exceptionnellement mauvaise. Si aucune entreprise qui connaît cette branche n'est candidate au rachat, l'Etat ne doit surtout pas racheter", tranche Magnus Henrekson, un spécialiste de cette industrie.
Malgré leur image haut de gamme, Saab et Volvo restent des marques à la santé fragile. Saab n'a jamais été bénéficiaire depuis que GM est entré dans le capital, en 1989. Quant à Volvo, racheté en 1999 par Ford à prix d'or (5,7 milliards d'euros) et longtemps considérée comme le joyau du constructeur américain, la marque fait du surplace en termes de ventes. Volvo, qui garde une autonomie et une identité forte, reste toutefois mieux loti que Saab, dont le design n'a cessé de s'affadir sous la coupe de GM.
"BEAUCOUP DE REPRENEURS"
Une cession de la marque Volvo est évoquée régulièrement depuis de longs mois. En mai 2007, des rumeurs évoquant son rachat par l'allemand BMW avaient surgi. Après tout, Ford s'est déjà délesté ces derniers mois des autres marques de son pôle de luxe. Aston Martin a été cédée à un consortium, puis Jaguar et Land Rover ont été rachetées en avril par l'indien Tata Motors.
Quant à Saab, Jan-Ake Jonsson a affirmé à la radio suédoise qu'il y a "beaucoup de repreneurs", même s'il "ne souhaite pas avancer de nom". Un rapprochement avec un constructeur généraliste, comme par exemple Renault, pourrait avoir une certaine logique. Mais tout est une question de prix et de calendrier, le constructeur français étant lui aussi confronté à ses propres difficultés.
Parmi les acheteurs potentiels, on évoque aussi des sociétés de capital-risque suédoises, des repreneurs chinois. Mais si aucune solution n'émerge, la fermeture pure et simple de Saab est envisageable. Jamais l'industrie automobile suédoise n'a été autant menacée.
Olivier Truc
Le Monde
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