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Fonds spéciaux. Le véritable budget du Maroc

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  • Fonds spéciaux. Le véritable budget du Maroc

    Ils arrosent tous les secteurs, sont dotés de milliards de dirhams et permettent de financer la politique de développement de Mohammed VI. Eclairage.

    Financer des infrastructures comme c'est le cas pour le Fonds Hassan II, encourager le logement social comme le fait le Fonds solidarité habitat, soutenir le paysage audiovisuel, développer l'infrastructure sportive ou encore payer les pensions de retraite de certains corps de l'Etat, tel la DST. C'est grosso modo le rôle que joue cette multitude de

    fonds spéciaux inscrits dans le budget de l'Etat et qui y prennent de plus en plus d'importance. Le Maroc dispose même d'une structure appelée “Fonds de relations publiques”, doté seulement de 500 000 de dirhams ! Certains économistes voient en eux une véritable solution à la gabegie financière qui mine l'administration marocaine. D'autres les perçoivent comme un levier de développement socioéconomique dont l'action ne devrait pas se substituer aux actes et politiques du gouvernement. Et les derniers ne trouvent aucune utilité à leur existence dans un système financier public qui respecte ses engagements. Mais tous sont unanimes sur leur efficacité. Le plus connu est incontestablement le Fonds Hassan II, celui qui a permis d'accélérer la construction des autoroutes, barrages, ports, aéroports et autres grandes infrastructures du pays. Le Fonds solidarité habitat est le vecteur le plus important de ce boom immobilier que le Maroc connaît depuis de nombreuses années.

    Une chose est sûre : ces fonds spéciaux, appelés dans le jargon des financiers “Comptes spéciaux du Trésor”, sont un véritable budget dans le budget de l'Etat. La publication de la Loi de Finances chaque année est l'occasion de découvrir l'immensité de leurs budgets, leurs sources de financement ainsi que leurs domaines d'intervention, plus étendus d'année en année. Et pour cause, leur gestion est beaucoup moins rigide que le reste des finances publiques. Primo, ils sont tous, et sans exception, dédiés à des secteurs et domaines spécifiques. Secundo, ils permettent des opérations comptables très difficiles à effectuer sur le budget d'un ministère par exemple, comme le financement d'investissements dépassant le cadre annuel de la Loi de Finances. Tertio, leur gestion passe inexorablement par la signature de conventions, avec délais de réalisation fixés et intervenants identifiés, que ce soit pour recevoir de l'argent (dans le cadre de prêt par exemple) ou en débourser.

    Des fonds royaux par excellence

    En raison de cette souplesse, et donc efficacité, le recours à ces fonds est devenu, sous le règne de Mohammed VI, une pierre angulaire de la politique étatique en matière de développement socioéconomique, et ce même si la première Constitution du royaume, celle de 1962, prévoyait déjà la création de pareilles structures. En 2002, le Maroc disposait de pas moins de 132 fonds spéciaux. En 2008, ils ne sont plus que 75, soit une baisse de plus de 43 %. Près de la moitié sont directement gérés par le ministère des Finances. Les derniers fonds qui sont passés sous la coupe de l'argentier du royaume sont le Fonds spécial pour la promotion hôtelière et celui de la participation à des instances onusiennes. Si leur nombre a baissé, leurs dotations n'ont cessé de croître. L'année 2007 a connu une hausse de 20 % par rapport à 2006, ce qui fait un total de 66 milliards de dirhams. Quand on sait que la masse salariale de la fonction publique, qui, selon le gouvernement lui-même, grève le budget du pays, était cette année-là de l'ordre de 54 milliards, on touche de près l'ampleur de ces comptes particuliers. Comment l'Etat arrive-t-il à mobiliser autant d'argent ? La réponse est simple et se résume en un seul mot magique : impôts. Taxe sur le ciment pour le fonds de l'habitat, recette de Totofoot pour le fonds du sport, redevance audiovisuelle pour le fonds visant à aider les télés et radios publiques et taxes sur les ventes de tabacs finançant le très particulier fonds des tabacs pour l'octroi de secours, doté l'année prochaine de 70 millions de dirhams, qui paye les pensions de retraites de certains fonctionnaires très particuliers, ceux des services de renseignement notamment. Le reste du financement de ces fonds spéciaux provient directement de budget général ou d'aides internationales, comme pour les deux derniers nés. Un fonds pour l'énergie a été doté d'un milliard de dollars gracieusement offerts par nos frères saoudiens et émiratis et un fonds de lutte contre les catastrophes naturelles, également financé grâce à un don du roi Abdallah d'Arabie Saoudite, a vu le jour suite aux dernières inondations du mois dernier. Comme quoi, ces fonds, qui interviennent dans notre vie de tous les jours, ont encore un bel avenir devant eux.
    Dernière modification par Tems, 07 décembre 2008, 17h48.

  • #2
    [Armée]
    10 milliards pour 2009

    Ils sont les fonds les plus anciens puisque leur création, pour la plupart, est intervenue dans les années 70 et 80. Le plus important pour l'année 2009 est doté de 10,2 milliards de dirhams, réservé à l'achat et réparation des matériels des FAR. D'autres, moins spectaculaires, sont dédiés à soutenir des corps de métiers, militaires bien évidemment. Un fonds de 180 millions de dirhams est réservé pour la “promotion et le soutien de la Protection civile”, un autre de près de 200 millions de dirhams pour la Gendarmerie et un troisième pour la Sûreté nationale (police), auquel l'Etat n'a réservé que la “modique” somme de 10 millions de dirhams. Plus récemment, un dernier fonds créé en 2005, réserve 210 millions de dirhams à la mise en place des nouveaux documents d'identité bioétriques (CIN, passeport…). Il dépend du ministère de l'Intérieur.


    [Diplomatie]
    En pensant à la Banque Mondiale

    Ces fonds correspondent, en quelque sorte, à un ticket d'entrée du Maroc à différentes organisations internationales, telles l'ONU, l'OCI, la Ligue arabe, etc. Si pour ces grandes organisations, le montant exact n'est pas connu, pour d'autres, beaucoup moins stratégiques, le chiffre du budget figure noir sur blanc sur la Loi de Finances. Pour faire partie des institutions de Bretton Woods (FMI et Banque Mondiale), le Maroc payera, en 2009, 16,8 millions de dirhams. Une somme capable d'offrir au Maroc à peine 0,28 % du capital du FMI ! Pour pouvoir siéger dans différentes organisations arabes et islamiques (là, le ministère des Finances n'a pas poussé la transparence jusqu'à donner le détail par organisation), le pays a réservé la coquette somme de 107,2 millions de dirhams.


    [Associatif]
    De l’argent pour les fondations

    Ils concentrent l'essentiel de la politique étatique en matière de développement des infrastructures. A leur tête, le Fonds Hassan II pour le développement social et économique auquel l'Etat a réservé près de 2 milliards de dirhams pour l'année prochaine. C'est véritablement un mastodonte financier qui intervient dans tous les secteurs sans exception. Doté quasiment du même montant, le Fonds spécial routier, mis sous la tutelle du ministère de l'Equipement, finance la construction de routes rurales et interurbaines (hormis autoroutes). Et depuis quatre années, le Maroc dispose d'un Fonds solidarité habitat dont la mise en place a suscité le courroux des grands groupes cimentiers, puisqu'elle a doublé la taxe sur le ciment, passée de 50 DH à 100 DH la tonne. Pour 2009, il lui est réservé 1,4 milliard de dirhams. Dans le même sillage, d'autres structures existent, comme le Fonds d'aide au transport urbain et interurbain (400 millions de dirhams grandement puisés dans les taxes sur l'essieu), destiné à aider le renouvellement du parc automobile professionnel.


    [Sport, culture]
    Des fonds pour “divertir”

    Créé en 1987, le Fonds national du développement du sport est destiné à “former les élites sportives, préparer les compétitions de haut niveau et assurer une réinsertion socioprofessionnelle des sportifs après leur retraite”. Mais autant dire que les 430 millions de dirhams alloués à ces missions pour 2009 ne risquent pas de se voir débourser. La culture est également concernée par un fonds de promotion créé en 1983. Pauvre culture! Pas plus de 20 millions de dirhams pour 2009 qui proviendront essentiellement des droits d'entrée aux musées nationaux et de ventes des ouvrages publiés par le ministère de la Culture. En matière d'encouragement à l'épanouissement personnel, le Maroc s'est même payé le luxe de disposer d'un Fonds de la chasse et de la pêche continentale avec 14 millions de dirhams annuels.


    [INDH]
    Un milliard pour le sucre et la farine

    Implication royale oblige, deux milliards de dirhams ont été alloués par le gouvernement à l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) pour l'année prochaine. Depuis sa création en 2005, le fonds de l'INDH a financé exactement 12 133 projets au profit de près de 3 millions de bénéficiaires directs. Toujours pour apporter une aide sociale aux Marocains, un fonds soutient le prix de certains produits alimentaires. En 2009, un milliard de dirham ira, uniquement, à la subvention de sucre et de farine. Aussi important, puisque œuvrant dans le domaine sanitaire, le Fonds spécial de la pharmacie centrale (560 millions de dirhams), créé en 1964, qui aide les hôpitaux publics à s'équiper et à acquérir les médicaments nécessaires. Mais le plus flou de ces fonds de développement humain finance “des dépenses d'équipement et de la lutte contre le chômage”, géré directement par l'Entraide nationale. Les habitants des provinces du Sud le connaissent très bien. Sur les 566 millions de dirhams qui lui sont réservés pour 2009, 348 millions iront au Sahara.

    tel quel
    Dernière modification par Tems, 07 décembre 2008, 17h18.

    Commentaire


    • #3
      Je crois que la clé du succès reside dans ce passage
      la signature de conventions, avec délais de réalisation fixés et intervenants identifiés, que ce soit pour recevoir de l'argent (dans le cadre de prêt par exemple) ou en débourser.
      .
      .
      ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
      Napoléon III

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