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Quand le fœtus épargne sa mère...

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    Quand le fœtus épargne sa future mère

    NOUVELOBS.COM | 30.11.1999 | 00:00
    Au cours de la grossesse, le système immunitaire balbutiant du fœtus est capable de protéger les cellules maternelles qui parviennent jusqu’à lui, ont découvert des chercheurs. Cette tolérance perdure bien après la naissance…



    Dès son séjour in utero, le futur enfant apprend à tolérer sa maman… et les effets de cet apprentissage durent longtemps, parfois jusqu’à la fin de l’adolescence ! Non, cela ne signifie (malheureusement) pas que l’adolescent est plus tolérant. Nous parlons ici d’immunité : des chercheurs ont découvert qu’au cours de la grossesse un grand nombre de cellules maternelles passent la barrière du placenta et entrent dans l’organisme du fœtus. Etonnamment, le fœtus ne rejette pas ces cellules qui lui sont pourtant en partie étrangères.

    L’équipe de Jeff Mold et Joseph McCune (University of California-SF, USA) a observé que l’arrivée des cellules maternelles déclenche la fabrication de cellules qui empêchent le système immunitaire du fœtus de les attaquer et de les détruire. Cette tolérance est due aux lymphocytes T régulateurs.

    Grâce à des prélèvements de cellules fœtales, les chercheurs ont constaté que le système immunitaire du fœtus –dont on sait peu de choses- est capable de se défendre contre d’autres cellules adultes que celles de la mère. Si la production de lymphocytes T régulateurs est bloquée, même les cellules maternelles sont attaquées (1).

    Mold et ses collègues suggèrent que ces lymphocytes aident aussi le fœtus à éviter les attaques contre ses propres cellules, comme cela se produit au cours des maladies auto-immunes. Les lymphocytes régulateurs destinés à tolérer les cellules maternelles perdurent dans l’organisme bien après la naissance, ont également découvert les chercheurs, parfois jusqu’à 17 ans.

    Cela pourrait expliquer pourquoi, lors des greffes, les tissus maternels sont souvent bien tolérés, même s’ils ne correspondent pas exactement au profil immunologique du receveur. La présence de ces lymphocytes, qui sont de fait ‘’tolérants’’, pourrait également rendre certaines vaccinations infantiles moins efficaces.

    La grossesse est une période d’échanges importants entre la mère et son futur enfant (lire L’embryon dépend aussi des gènes de la mère). Des cellules franchissent la barrière placentaire dans les deux sens, créant un phénomène de microchimérisme. Des cellules fœtales perdurent chez la mère des années après l’accouchement, et vice-versa. Leur impact sur l’organisme de la mère ou de l’enfant pourrait être à la fois positif (lire Des cellules maternelles au secours de l’enfant diabétique?) et négatif. Ces connaissances sont encore récentes et incomplètes.

    Cécile Dumas
    Sciences-et-Avenir.com
    09/12/08

    (1) Travaux publiés dans la revue Science (datée du 5 décembre 08
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