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La Question : Mémoire d'homme, mais histoire de tout un peuple

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  • La Question : Mémoire d'homme, mais histoire de tout un peuple

    Le film la Question de Laurent Heynemann

    Mémoire d'homme, mais histoire de tout un peuple

    Dénonciation de la torture pendant la guerre d'Algérie, la Question est une œuvre forte, inspirée du récit d'Henri Alleg, et entièrement construite sur des faits réels…

    En ce 11 Décembre, date historique pour le peuple algérien, l'association A nous les écrans assure aujourd'hui à la salle Athakafa (Ex-ABC) à partir de 18 heures la projection du film la Question de Laurent Heynemann.
    Ce long métrage sorti sur les écrans en 1977 est une adaptation du livre la Question d'Henri Alleg publié en 1958. Dans ce film les spectateurs algériens auront la chance de découvrir Jacques Denis dans le rôle d'Alleg, Nicole Garcia dans celui de sa femme, et Jean Benguigui.

    Le film ne reprend pas à l'écran toutes les descriptions terribles d'Alleg mais était sorti avec une interdiction aux moins de 18 ans. Laurent Heynemann remporta en 1977 le Prix spécial du jury au Festival international du film de Saint-Sébastien.

    Henri Alleg est séquestré un mois à El-Biar où il est torturé et a subi de multiples interrogatoires, dont un mené après une injection de penthotal. Il est ensuite transféré au camp de Lodi où il reste un mois puis à Barberousse, la prison civile d'Alger. C'est là qu'il écrivit la Question, dissimulant les pages écrites et les transmettant à ses avocats.
    Dans la Question, il raconte sa période de détention et les sévices qu'il y a subis, en pleine guerre d'Algérie.
    Tout d'abord publié en France aux éditions de Minuit, l'ouvrage est immédiatement censuré. Nils Andersson le réédite en Suisse, quatorze jours après l'interdiction le frappant en France en mars 1958. Malgré son interdiction en France, ce livre a considérablement contribué à révéler le phénomène de la torture chez nous par les colonialistes.

    Ce film est une bonne initiative d'autant plus que de lourds dossiers de la torture en Algérie son enfin examinés au grand jour. Devant l'impossibilité légale de citer le nom des tortionnaires parachutistes, Heynemann et son scénariste Claude Veillot avaient changé les noms des victimes. Devenu Charleg, comme Maurice Audin (mort étranglé par ses persécuteurs durant sa captivité à la tristement célèbre Villa Sésini) devenait Oudinot, Alleg est présenté comme un homme de convictions et non comme un héros monolithique. Ce refus de la mythification est la première qualité du film d'Heynemann.

    L'absence de trop de sentimentalisme, au profit d'une somme de faits et de gestes, de la description minutieuse d'une organisation oppressive et des maigres voies de recours pour la combattre (voir le rôle de Teitgen, secrétaire général de la police d'Alger, ancien déporté lucide sur les méthodes de l'armée) en est la seconde.

    Premier film de son auteur, la Question souffre d'un évident déficit de stylisation (les tortionnaires sont particulièrement mal figurés, de façon trop folklorique) et d'une certaine maladresse de découpage qui le rapproche trop souvent du téléfilm à sujet. Au compte rendu précis du livre d'Alleg répond un juste équilibre entre ce qui est montré et seulement suggéré, sans que la vigueur de la dénonciation en soit amoindrie. Parfois laborieux, souvent incapable d'être à la hauteur de l'importance de son sujet, la Question n'en reste pas moins un film foncièrement honnête, un film digne à propos de l'une des plus grandes atrocités humaines dans le monde.

    Le Jeune Indépendant
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