Al Houceima : ils n’en peuvent plus
Lundi, 08 Décembre 2008 09:30 Mohamed Zainabi
On croyait tournée la page noire du tremblement de terre qui a frappé la région d’Al Houceima en 2004. Eh bien, non. Des sinistrés protestent toujours pour avoir un toit.
"Quand on vit sous un toit de fortune depuis près de quatre ans et que les inondations viennent doubler votre souffrance, le tout dans l’indifférence générale, vous n’avez plus qu’une chose : vous suicider". Ce cri de colère est celui d’une trentenaire, membre d’une des nombreuses familles sinistrées qui habitent sous des toits de fortune à Tamassint. Une bourgade de 15.000 âmes que le séisme a dévasté le 24 février 2004, autant que l’a été, à 30 kilomètres de là, la ville d’Al Houceima.
Aujourd’hui encore, les familles sinistrées attendent toujours d’être relogées. Ces jours-ci, leur espoir s’estompe de pouvoir ravoir enfin un toit solide qui les protège par ces temps glaciaux et pluvieux. Surtout que les travaux de construction de leurs nouveaux logements se sont arrêtés. «Des responsables nous avaient fait savoir que c’est à cause du manque de budget», laissent entendre différents membres des familles sinistrées que nous avons contactés. Tous font partie des bénéficiaires du fameux plan d’urgence pour le relogement des sinistrés de la région d’Al Houceima pour lequel le Maroc a reçu des aides financières étrangères substantielles notamment de la part de donateurs saoudiens.
Mais, depuis ces deux derniers mois, les travaux concernant le projet destiné à Tamassint se sont arrêtés. «Même ceux qui voulaient faire construire eux-mêmes leur maison en comptant sur les bons d’aide à la construction qui leur ont été délivrés par les autorités locales, n’ont pas reçu ni les matières de construction ni l’aide logistique promises», révèlent les mêmes sources. Du côté des autorités locales, c’est un silence radio gêné qui domine. Certains responsables insinuent que les sinistrés de Tamassint en demandent trop. Le seul argument avancé est que les personnes concernées avaient refusé les 30000 dirhams accordés par l’Etat comme aide pour le relogement des sinistrés. Mais de l’avis général, cette somme est insuffisante pour la reconstruction d’un logement.
Devant cette situation, Tamassint vit encore ces jours-ci à l’heure des manifestations. Ses habitants, venus de Zaouiat Sidi Issa, Aghlide, Idadouchen, Aït Aziz, Aït El Cadi, se sont réunis pour manifester leur colère. Ce n’est pas la première fois qu’ils protestent. Tout au long de 2005, ils ont organisé des sit-in, des grèves et des marches pour réclamer leur droit au relogement. Certains parmi eux ont même été interpellés et arrêté, quelques unes de leurs manifestations ont été réprimées avec violence par les gendarmes, sans qu’ils en soient intimidés. L’AMDH, à travers sa section locale de la ville d’Al Houceima, soutient ce mouvement. Même le bureau central de l’association, réuni le 30 novembre dernier, a réitéré sa solidarité avec les habitants de Tamassint. Il a aussi dénoncé les interventions coercitives des forces de l’ordre contre les manifestants.
En tout cas personne ne comprend qu’aujourd’hui encore le problème de relogement des sinistrés de la région d’Al Houceima reste posé. Là encore, c’est toute la crédibilité de l’Etat qui est mise en jeu, même si les autorités locales et même centrales concernées ne semblent pas s’en rendre compte.
Lundi, 08 Décembre 2008 09:30 Mohamed Zainabi
On croyait tournée la page noire du tremblement de terre qui a frappé la région d’Al Houceima en 2004. Eh bien, non. Des sinistrés protestent toujours pour avoir un toit.
"Quand on vit sous un toit de fortune depuis près de quatre ans et que les inondations viennent doubler votre souffrance, le tout dans l’indifférence générale, vous n’avez plus qu’une chose : vous suicider". Ce cri de colère est celui d’une trentenaire, membre d’une des nombreuses familles sinistrées qui habitent sous des toits de fortune à Tamassint. Une bourgade de 15.000 âmes que le séisme a dévasté le 24 février 2004, autant que l’a été, à 30 kilomètres de là, la ville d’Al Houceima.
Aujourd’hui encore, les familles sinistrées attendent toujours d’être relogées. Ces jours-ci, leur espoir s’estompe de pouvoir ravoir enfin un toit solide qui les protège par ces temps glaciaux et pluvieux. Surtout que les travaux de construction de leurs nouveaux logements se sont arrêtés. «Des responsables nous avaient fait savoir que c’est à cause du manque de budget», laissent entendre différents membres des familles sinistrées que nous avons contactés. Tous font partie des bénéficiaires du fameux plan d’urgence pour le relogement des sinistrés de la région d’Al Houceima pour lequel le Maroc a reçu des aides financières étrangères substantielles notamment de la part de donateurs saoudiens.
Mais, depuis ces deux derniers mois, les travaux concernant le projet destiné à Tamassint se sont arrêtés. «Même ceux qui voulaient faire construire eux-mêmes leur maison en comptant sur les bons d’aide à la construction qui leur ont été délivrés par les autorités locales, n’ont pas reçu ni les matières de construction ni l’aide logistique promises», révèlent les mêmes sources. Du côté des autorités locales, c’est un silence radio gêné qui domine. Certains responsables insinuent que les sinistrés de Tamassint en demandent trop. Le seul argument avancé est que les personnes concernées avaient refusé les 30000 dirhams accordés par l’Etat comme aide pour le relogement des sinistrés. Mais de l’avis général, cette somme est insuffisante pour la reconstruction d’un logement.
Devant cette situation, Tamassint vit encore ces jours-ci à l’heure des manifestations. Ses habitants, venus de Zaouiat Sidi Issa, Aghlide, Idadouchen, Aït Aziz, Aït El Cadi, se sont réunis pour manifester leur colère. Ce n’est pas la première fois qu’ils protestent. Tout au long de 2005, ils ont organisé des sit-in, des grèves et des marches pour réclamer leur droit au relogement. Certains parmi eux ont même été interpellés et arrêté, quelques unes de leurs manifestations ont été réprimées avec violence par les gendarmes, sans qu’ils en soient intimidés. L’AMDH, à travers sa section locale de la ville d’Al Houceima, soutient ce mouvement. Même le bureau central de l’association, réuni le 30 novembre dernier, a réitéré sa solidarité avec les habitants de Tamassint. Il a aussi dénoncé les interventions coercitives des forces de l’ordre contre les manifestants.
En tout cas personne ne comprend qu’aujourd’hui encore le problème de relogement des sinistrés de la région d’Al Houceima reste posé. Là encore, c’est toute la crédibilité de l’Etat qui est mise en jeu, même si les autorités locales et même centrales concernées ne semblent pas s’en rendre compte.
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