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Quand Sonatrach tousse c’est toute l'Algérie qui s’enrhume

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  • Quand Sonatrach tousse c’est toute l'Algérie qui s’enrhume

    Il ne s’agit pas d’une alarme pour effaroucher ceux qui refusent d’admettre que la crise mondiale touche notre pays. Il s’agit bien d’une réalité: les voyants sont au rouge. Les résultats de l’appel d’offres relatif à la recherche et exploitation des hydrocarbures rendus publics hier sont là pour témoigner de cette situation de crise qui s’annonce tambour battant. Seules 9 compagnies sur les 72 initialement présélectionnées, ont soumis leurs offres suite à l’appel national et international pour les opportunités de recherche et d’exploitation des hydrocarbures émis par la compagnie Alnaft, l’été dernier. En d’autres termes, plus de 80% des postulants ont déserté un terrain où ils se bousculaient il y a à peine une année. Le président de la commission chargée de l’étude des offres soumises n’a pas de doute: «Les résultats de cet appel d’offres sont malheureusement dus à la conjoncture économique actuelle.»

    Et selon les précisions de ce dernier, plusieurs compagnies auraient préparé leurs offres mais elles se seraient désistées à la dernière minute. «Elles ont préparé leurs dossiers d’offres, mais à l’heure du dépôt, elles ne l’ont pas fait», a indiqué ce dernier à l’issue de la séance d’ouverture des plis techniques, qui a eu lieu, hier, au siège du ministère de l’Energie et des Mines.
    Le président du comité de direction d’Alnaft, Sidi Ali Betat, a quant à lui, enfoncé le clou en indiquant que «cet appel d’offres a été lancé au mois de juillet dernier, et, à ce moment-là, la conjoncture internationale était différente de l’actuelle», traduisant ainsi la réticence des compagnies nationales et internationales à investir dans le secteur des hydrocarbures. Y a-t-il preuve aussi formelle que la crise est bel et bien chez nous? Nous dépendons exclusivement de la rente pétrolière et la chute du prix du baril, induite par la crise mondiale, ne pourra pas épargner notre économie nationale.

    Bien entendu, cette crise économique et son corollaire, la récession, auront des effets des plus désastreux non seulement sur l’économie nationale mais par ricochet, sur les ménages. Ainsi en est-il du secteur de l’emploi en Algérie, déjà fragile. Il faut donc se préparer à vivre avec les restrictions que va imposer cette crise. L’Etat aura à réduire son train de vie et aux ménages leurs dépenses. L’Etat a, d’ores et déjà, à la faveur d’un important plan d’action gouvernemental, opté pour d’urgentes mesures économiques et sociales, à même de soutenir les grands projets de l’heure. D’ailleurs, c’est la première fois que le président-directeur général de la Sonatrach, Mohammed Meziane, annonce le gel de certains projets de son entreprise. En effet, avec la chute vertigineuse des cours de l’or noir, investir dans le secteur semble être devenu synonyme de jeu de hasard, à l’issue duquel nul ne sait s’il en sortira gagnant ou perdant.

    C’est justement pour cette raison que seules 9 compagnies sur les 74 préqualifiées, ont confirmé leur intention d’investir dans le domaine des hydrocarbures. Ces entreprises ont été préqualifiées suite au premier appel à la concurrence, lancé le 12 juillet de l’année en cours pour l’attribution de contrats de recherche et d’exploitation des hydrocarbures dans 16 sites du territoire national. Issues de différentes régions du monde à savoir l’Asie, l’Europe centrale et occidentale, l’Amérique latine et l’Amérique du Nord, toutes ces compagnies ont manifesté un grand intérêt aux projets faisant l’objet de cette offre et ont participé aux datarooms organisés par Alnaft, pour leur permettre de consulter les périmètres de leur choix.

    Cette session de datarooms a été suivie de séances de clarification, pour répondre aux questions d’ordre légal, fiscal et technique de ces compagnies.
    Toutefois, elle n’a pas suffi à les convaincre de faire abstraction de la tempête financière qui sévit actuellement dans la plupart des pays du monde, et qui menace actuellement l’Algérie. Ainsi, la majorité de ces compagnies ont décliné leur offre, et 12 des 16 sites n’ont fait l’objet d’aucune offre. Face à cette triste réalité, les dernières déclarations plutôt rassurantes de certains hauts responsables indiquant que l’Algérie était à l’abri, semblent être désormais une illusion.

    source : L'Expression
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