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Un discours maladroit du pape benoit XVI

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  • Un discours maladroit du pape benoit XVI

    Un discours maladroit
    Par Akram Belkaïd
    jeudi 1er septembre 2005






    Dimanche soir. Je commence à écrire les premières lignes de cette chronique alors que me parviennent du téléviseur les échos d’une série américaine où des policiers poursuivent un terroriste (musulman, faut-il le préciser ?) qui a subtilisé je ne sais quelle matière radioactive et qui, une fois arrêté, hurle le nom du Créateur (en arabe bien sûr, au cas où le téléspectateur n’aurait rien compris au message). Les temps ont bien changé. Il y a vingt ans, à la télévision ou au cinéma, les terroristes étaient communistes (souvent originaires de RDA) ou alors libyens, palestiniens, parfois iraniens ou chinois. Aujourd’hui, ils sont musulmans, un point c’est tout, et il va falloir apprendre à vivre avec. C’est en tous les cas un étrange hasard car le thème de cet épisode de « New York 911 », en l’occurrence « le terrorisme islamiste », coïncide avec ma réflexion de la semaine.


    Il y a quelques mois, après la mort du pape Jean-Paul II, les médias occidentaux ont demandé à plusieurs musulmans de donner leur avis sur le saint homme. Je me suis moi-même plié à l’exercice et je n’ai pas hésité à dire tout le respect et l’admiration que j’avais pour lui (1). A l’inverse, j’ai refusé, deux semaines plus tard, de faire le moindre commentaire sur l’élection du cardinal Ratzinger. Conscient que ce n’était pas le « Jean-Paul III » que nombre de catholiques (et de non-catholiques) espéraient, j’étais néanmoins d’avis d’attendre et de juger sur pièce. Les récentes Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ) m’ont donc fourni un premier enseignement et il est loin d’être enthousiasmant.


    Disons-le tout de suite, j’ai été désagréablement surpris par les propos tenus par le nouveau pape à l’adresse des dignitaires musulmans qu’il a reçus à l’archevêché de Cologne. Pour mémoire, le souverain pontife a demandé aux musulmans d’extirper de leur cœur le sentiment de rancœur et de s’opposer à toute forme d’intolérance et à toute manifestation de violence. En un mot, Benoît XVI, comme je l’ai compris et comme l’ont répété toutes les grandes agences de presse occidentales, a demandé aux musulmans de rejeter le terrorisme islamiste. Ces propos relèvent du bon sens mais ils sonnent tout de même comme une réprimande implicite adressée à une communauté qui renâclerait à prendre ses responsabilités. Le fait est que des centaines de millions de musulmans n’ont pas attendu cet appel pour éviter de céder aux rancoeurs en sombrant dans la violence. Si tel avait été le cas, la planète serait aujourd’hui à feu et à sang. Combien sont-ils parmi nous à vouloir semer le chaos ? Dix mille ? Cent mille ? Ces chiffres ne sont en rien comparables à celui de ceux qui refusent l’extrémisme malgré l’injustice de ce monde (faut-il encore reparler de la Palestine, de la Tchétchénie ou de Guantanamo ?).


    On peut penser que ma réaction est marquée par une extrême susceptibilité. C’est fort possible mais ce thème du terrorisme islamiste réveille trop de douleurs et d’émotion et il oblige à rappeler certaines évidences. Des commentateurs occidentaux le reconnaissent déjà, d’autres font mine de l’ignorer, mais la vérité c’est que ce terrorisme ne menace pas simplement l’Europe ou les Etats-Unis. C’est d’abord dans le monde musulman qu’il sévit et qu’il y fait le plus grand nombre de victimes ! Ne croyez pas que j’attendais de Benoît XVI qu’il nous plaigne. Je pense néanmoins qu’il aurait pu faire preuve de plus d’empathie en disant simplement que l’ampleur de la division qui ébranle actuellement l’Oumma ne lui est pas étrangère. Cela aurait eu le mérite d’empêcher toute connotation moralisatrice de son propos. Mieux, cela aurait rendu inattaquable son appel au rejet du terrorisme, « choix pervers et cruel », que je viens d’évoquer.


    Mon incompréhension est d’autant plus vive que Benoît XVI m’avait déjà dérouté la veille de cette rencontre avec les responsables musulmans, en appelant juifs et chrétiens à combattre ensemble les « forces du mal ». Certes, ces mots ont été prononcés devant le mémorial des victimes de la Shoah à la synagogue de Cologne. L’allusion au nazisme et à l’antisémitisme est évidente. Toutefois, dans la conjoncture actuelle, on sait vers qui se tournent les regards du monde entier lorsque l’expression « forces du mal » est employée... Nous ne sommes pas en compétition avec telle ou telle religion pour être les principaux interlocuteurs de la chrétienté mais nous ne tenons pas non plus à être exclus lorsqu’il est fait appel à l’union sacrée - et d’égal à égal - des gens de bien. Cela est d’autant plus vrai que l’islam est aujourd’hui la seconde religion d’Europe.


    Dans la période troublée dans laquelle nous vivons, les mots tout comme les gestes ont leur poids. Ils doivent être choisis avec soin car ce n’est pas Gégé le serveur du restau-bar du coin qui s’est adressé à près d’un milliard de musulmans mais le chef de l’Eglise catholique. Une Eglise avec laquelle il est indispensable, pour nous musulmans, de maintenir le dialogue et de célébrer la fraternité des enfants d’Abraham. Par son manque de tact, Benoît XVI va malheureusement donner du grain à moudre à tous les extrémistes, les paranoïaques et fous furieux qui ne cessent de nous demander de prendre les armes contre « les croisés » et « les infidèles ».


    Un ami, catholique pratiquant, m’explique que si Benoît XVI a tenu à être ferme dans son propos, c’est qu’il entend vraisemblablement signifier que son Eglise en a assez de tendre la joue et de se confondre en repentances. Peut-être. Pour ma part, je n’ai jamais considéré que Jean-Paul II fût faible. Bien au contraire. Je n’ai jamais eu la sensation que le Vatican se mettait en position d’infériorité vis-à-vis des musulmans. D’ailleurs, les réactions à sa mort montrent bien que le monde de l’Islam respectait Jean-Paul II et le considérait comme un arbitre, un homme au-dessus de la mêlée qui, pour reprendre ses propres termes, « plaidait auprès des puissants afin qu’ils surmontent les nombreuses injustices qui alimentent les situations de conflit. » Je persiste à croire que ce respect a constitué une formidable barrière à l’encontre de la violence. Il serait dommage de voir cet acquis être dilapidé



    (1) Jean-Paul II, Un « Renforceur De Foi », Témoignage Chrétien, 7 Avril 2005.


    Akram Belkaïd
    « Puis-je rendre ma vie
    Semblable à une flûte de roseau
    Simple et droite
    Et toute remplie de musique »

  • #2
    qu'ajouter de plus?
    Toujours ouverts, toujours veillants les yeux de mon âme.

    Dionysios Solomos

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    • #3
      D’ailleurs, les réactions à sa mort montrent bien que le monde de l’Islam respectait Jean-Paul II et le considérait comme un arbitre, un homme au-dessus de la mêlée
      Il est vrai que je trouvais sympathique feu Jean-Paul II, mais franchement je ne fait pas parti du monde musulman dont parle notre ami l'auteur de l'article, c'est a dire que je n'ai jamais considéré aucun pape de l'histoire comme "arbitre" ou comme "un homme au dessus" de n'importe quelle mélée. A mes yeux il était le chef de l'Eglise Catholique Romaine, et rien de plus, ce qui fait qu'il ne jouait aucn rôle dans ma foi, pas même de trés loin !
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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      • #4
        bah si il a quand même ouvert le dialogue oecuménique...il a pousser les religions monothéistes à se rapprocher.
        Toujours ouverts, toujours veillants les yeux de mon âme.

        Dionysios Solomos

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        • #5
          tamaaman !

          bismi Allahi rahmaani rahiim
          assalamu 'alaykum wa rahmatu Allah ikhwaati

          tamaaman harrachi78, ce que tu dis est plus que juste et témoigne du bonne 'aquida.
          Qu'Allah te comble de connaissance cher frère.

          Si Allah nous éclaire, on peut faire plus "qu'ajouter", ON DOIT rectifier certain développement de l'article.

          wa Allahu 'alam wa salaam 'alaykum wa rahmatu Allah
          surat 33 al ahzab, ayat 72

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          • #6
            @nmr c13
            que penses tu des propos du pape??
            c'est le but pour lequel j'ai mis l'article....on peut repondre a un article, le corriger je ne pense pas....
            mais ma question c'etait la premiere : a propos des paroles et de ce qu'on va en deduire!
            « Puis-je rendre ma vie
            Semblable à une flûte de roseau
            Simple et droite
            Et toute remplie de musique »

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            • #7
              Je n'ai pas utilisé le bon mot, je voulais dire qu'il faudrait rectifier certain dires de l'article avec les propos de l'auteur en parallèle, c'est-à-dire les mettre en lumière avec discernement pour ne pas égarer nos frères et soeurs.

              Je laisse les personnes affûtées en ce domaine de la critique jounalistique ou littéraire si c'est tiré d'un nouveau roman (qui n'est pas ma tasse de café noir)

              Par exemple, demandons à aksel le berbère qui se fera un plaisir de dénoncer ce pouvoir médiatique occidental qui veut ternir l'image de l'Islam et des musulmans et musulmanes à des fins politiques et partisanes , pouvoir qui n'a aucune excuse, vraiment aucune pas vrai aksel ... ?
              surat 33 al ahzab, ayat 72

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              • #8
                Salut les amis,

                Pour ma part je ne propose pas qu'on amende l'article de quelque manière que ce soit. Les propos de l'article expriment les idées de son auteur, des idées qui sont trés ouvertes et trés concilantes et je n'ai rien a dire la dessus tout comme je ne lui reproche rien, si ce n'est le point que j'ai soulevé plus haut.
                Ce que je voulais en fait c'est préciser ma propre position par rapport à cette question de dialogue dis inter-religieux. Dialoguer c'est bien, mais si par dialoguer il s'agit de "justifier" ma foi et ma civilisation a quelqu'un, ou alors de l'arranger de manière a faire plaisire a untel ou untel, là c'est une autre histoire.
                Or, ce que j'ai remarqué dans ce genre de questions c'est qu'il s'agit toujours de dialoguer dans le sens de : Une partie (l'Islam) se doit de "prouver" sa bonne foi ou la légitimité de certains aspects de ses croyances, voire de montrer que c'est quelque chose de "civilisé" et de "normal" à une autre partie (l'Occident judéo-chrétien) qui, elle, s'inscrit dans une "normalité" qui va de soit. Ce n'est pas un dialogue a mes yeux, c'est un procés en bonne et due forme.

                Alors, qund on me dit que l'on doit "remercier" feu Jean-Paul II pour ses histoires de "dialogue" et se prendre la tête avec les positions de Benoît (je ne sais quel numéro IoI) je dis NIET. Je n'ai pas a remercier le premier car un dialogue est sensé être pour le bien de tous (eux comme nous) et je n'ai pas a me prendre la tête sur ce que peut dire le second car ca revient à lui reconnaitre une forme d'autorité que ma qualité de musulman me l'interdit. Tout ce qui compte c'est l'avis des miens et de mes coréligionnaires, pour le Pape c'est aux chrétiens catholiques de prendre position, pas a moi car je m'éstime simplement non-concerné.
                Dernière modification par Harrachi78, 29 septembre 2005, 17h56.
                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                • #9
                  Il y'a une guerre mediatique pourtant ou on est bien desavantagés!!
                  il y'a un devoir d'aller vers l'autre,il y'a l'invitation au droit chemin, il faut se defendre contre les mensonges!!
                  « Puis-je rendre ma vie
                  Semblable à une flûte de roseau
                  Simple et droite
                  Et toute remplie de musique »

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                  • #10
                    Pourquoi devrais-je me défendre ? Ils ne me font pas vivre a ce que je sache ? Je suis ce que je suis et c'est a celui qui chechre a comprendre de faire le déplacement a mon avis. Si il vient je lui ferai un plaisire de lui expliquer comme je peut, mais que j'aille tapoter a sa porte et lui propser des explication sur un truc qui ne le regarde pas là je ne comprend pas.

                    Tient, dans les habitudes et les traditions occidentales il y'a tant et tant de choses qui choquent et répugne un oriental popurquoi donc eux ne se donnent jamais la peine de venir expliquer cela ? The américan way of life est ce qu'il y'a de plus cher chez un ricain et il se fou royalement de ce que peu bien penser le reste de l'Univers alors pourquoi moi devrais-je me prendre la tête avec ce que peu bien penser le ricain de my own way of life ?
                    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                    • #11
                      est ce que quand tu connais un chemin qui est bon ..tu n'as pas envie d'y inviter les autres???
                      « Puis-je rendre ma vie
                      Semblable à une flûte de roseau
                      Simple et droite
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                      • #12
                        Allons TAMERLAN ! Il ne s'agit pas de faire du prosélytisme mon frère ! Je me vois mal entraint d'assyer de convaincre le pape que sa religion est un petit mal entendu et que la mienne est ce qu'il y'a de plus vrai

                        Non, moi je parlais de la chose de manière générale et cette histoire de dialogue interrelligieux ne vise pas a faire abjurer chacun de sa foi mais plutôt de s'ouvrir l'un vers l'autre et de se "comprendre" au delà des préjugés et des idées reçues, dans cet ésprit il n'ya pas de problème, c'et cool, mais hélas le plus souvent ca vire plutôt vers une sorte de procés ou l'Islam et les musulmans se doivent de "prouver" quelque chose, c'est là que je dis non merçi, je n'ai rien a prouver a personne. C'est tout !
                        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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