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La Suisse se ferme aux émmigrés

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    Les Suisses ont adopté les lois sur l’asile et les étrangers les plus dures d’Europe. Alors, racistes les Helvètes ? Pas si simple. La population reste mal informée et peu sensibilisée. Et, au pays de la démocratie directe, c’est le peuple qui a le dernier mot.

    Hiver 2008 : Lila B., une Ukrainienne de 47 ans, est retrouvée dans les montagnes du sud de la Suisse, errant dans la neige avec ses cinq enfants. Elle vient de franchir la frontière illégalement. En état d’hypothermie, la famille est recueillie de justesse et dépose une demande d’asile auprès de l’Office fédéral des migrations. La demande est rejetée et la famille renvoyée. L’histoire est symptomatique du climat qui règne dans un pays dont la tradition humanitaire s’érode. La Suisse a durci sa législation sur l’asile et les étrangers et les ONG accusent les nouvelles dispositions de violer les droits de l’homme. Ou plutôt, il faudrait dire «les Suisses». Car c’est bien le peuple qui s’est exprimé par référendum le 24 septembre 2006. Daniel Bolomey, secrétaire général de la section nationale d’Amnesty International, s’insurge: «Un dimanche noir pour le droit d’asile.

    La Suisse se dote des lois les plus restrictives d’Europe, alors que les demandes d’asile n’ont jamais été aussi peu nombreuses depuis vingt ans !» La société civile, la gauche et les Eglises avaient âprement combattu les deux textes. Mais dans un pays de démocratie directe, c’est le peuple qui a le dernier mot. Même quand il approuve des lois potentiellement contraires au droit international.

    A la demande du Brésil, la Suisse s’est d’ailleurs engagée, lors de l’Examen périodique universel (EPU) de juin 2008, à examiner la compatibilité de la nouvelle législation avec ses engagements internationaux en matière de droits de l’homme.

    Ces lois prévoient la non-entrée en matière en cas d’absence de documents d’identité, l’exclusion de l’aide sociale pour les requérants déboutés, la suppression de l’admission humanitaire, le durcissement des mesures de détention et la possibilité pour les autorités suisses de prendre contact avec les autorités des pays d’origine. Des restrictions qui font la grande affaire des passeurs. Ueli Leuenberger, président du Parti écologiste suisse, explique :
    «Le problème est qu’en Suisse, il n’y a pas de Cour constitutionnelle pour casser les lois contraires au droit international. Pour l’instant, seul un jugement de la Cour européenne des droits de l’homme peut modifier une loi.»

    Le Jeune Indépendant
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