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Jeux d'enfants en Irak

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    Jeux d'enfants en Irak : l'imaginaire se confond au réel

    La guerre, ils ne se l'imaginent pas. Ils la vivent dans toutes ses horreurs. Et quand il leur arrive d'en faire un jeu comme tous les enfants du monde, leur imaginaire se confond au réel.

    Des jeunes garçons sautent dans un parc de Bagdad en se tirant mutuellement dessus avec des pistolets en plastique - un jeu universel et aussi vieux que l'invention de la poudre. Mais, dans l'Irak d'aujourd'hui, c'est un peu plus qu'un simple jeu pour ces enfants : S’entretuer fictivement, c'est un reflet de la vie courante. «Les enfants croient que c'est normal. Ils présentent des personnalités de psychopathes», explique un psychologue irakien en vue.

    Le coût de la guerre en Irak ne se mesure pas seulement en termes de morts et de blessés. Le conflit inflige aussi des dégâts psychologiques considérables aux générations futures, quotidiennement exposées aux bombes et aux fusillades. Confrontés à ces menaces chaque fois qu'ils sortent, les parents n'osent plus emmener leurs enfants sur des aires de jeu. Les salles de jeux et de cinéma ont fermé et il n'y a plus guère d'endroits sûrs pour pratiquer le sport.

    Privés d'une enfance normale, un nombre croissant de jeunes subissent la loi des armes et des bombes sur les écrans de télévision comme dans leur voisinage. Quand Najim Mekki, 13 ans, et sa bande de copains jouent aux occupants américains et aux insurgés irakiens, il leur faut plus que des armes en plastique pour se faire peur. L'un d'eux allume un pétard pour imiter une bombe et se jette à terre tandis qu'un autre appelle à l'aide sur un talkie-walkie. «On voit sans cesse les armées irakiennes et américaines à la télé. On essaie d'imiter leurs batailles à la maison, mais pas dehors, parce qu'il y a des vraies bombes dans les rues», confie Mekki. «Au début, on a été vraiment effrayé par les bombes mais maintenant on y est habitué parce qu'il y en a où qu'on aille», ajoute-t-il.

    Aujourd'hui, les enseignants irakiens s'efforcent de détourner l'attention de leurs élèves de la violence, telle Lamia al A'ani, qui passe une partie de son temps à leur apprendre des chansons joyeuses.
    Mais quand vient le tour des cours de dessin, les garçons et filles de sa maternelle croquent sur le papier des avions ou des chars. «Certains enfants ont assisté à des fusillades, ils ont vu des corps dans les rues. Certains ont vu leur maison détruite avec leurs parents dedans». «J'ai des enfants qui jouent seuls ou se frappent. D'autres sont tellement traumatisés qu'ils ne peuvent se faire des amis», raconte-t-elle.
    Lors de l'arrivée à Bagdad des soldats américains, au printemps 2003, certains enfants les ont accueillis avec des fleurs. Aujourd'hui, s'approcher de ces mêmes soldats peut être fatal.

    L'an dernier, trente-quatre enfants ont été tués par des bombes qui ont explosé alors que les soldats américains leur distribuaient des bonbons à Bagdad. En juillet dernier encore, plus d'une vingtaine d'autres petits Irakiens ont péri au sud-est de la capitale lorsqu'un kamikaze s'est fait sauter parmi des soldats qui, là encore, distribuaient des sucreries aux enfants.

    Le patron d'une boutique de jouets, Ziad Daoud, signale de plus que ses ventes de pistolets en plastique ont sensiblement chuté parce que «les gens commencent à dire que des Américains ont tiré par erreur sur des enfants qui en brandissaient». -t-il.

    Source: Site de Menara
    Dernière modification par Tizinissa, 28 septembre 2005, 21h29.
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