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La Fed va faire chauffer la planche à billets

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  • La Fed va faire chauffer la planche à billets

    17/12/2008 18:07 - L'Expansion.com

    Avec des taux d’intérêt ramenés à quasiment zéro, la banque centrale américaine n’a plus qu’un moyen d’action contre la récession : créer directement de la monnaie. Ce qui peut avoir des conséquences sur l’inflation et le dollar.


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    La décision de la Fed, mardi soir, de ramener son princial taux d’intérêt directeur dans une fourchette comprise entre 0 et 0,25%, contre 1% auparavant, n’est pas seulement historique et spectaculaire. Elle est aussi la preuve de l’inefficacité – ou en tout cas de l’insuffisante efficacité – de la politique monétaire traditionnelle. Malgré 10 baisses consécutives depuis septembre 2007, où ce taux s’établissait à 4,75%, l’économie américaine ne s’est pas améliorée. Elles s’est au contraire dégradée. Même si ne pas baisser les taux aurait probablement rendu les choses encore plus désastreuses.

    Quoi qu’il en soit, la Fed ne peut désormais aller plus loin, sauf à suivre l’exemple très particulier des taux négatifs de la Suisse dans les années 70. Elle a d’ailleurs indiqué qu’elle allait désormais faire un usage intensif de mesures de politique monétaires « non conventionnelles » ou « quantitatives » pour soutenir l’activité. Des mesures en fait largement mises en œuvre depuis la faillite de Lehman Brothers et qui consistent à abreuver les acteurs économiques de liquidités. Autrement dit, à fabriquer de la monnaie.

    L’évolution du bilan de la Fed trahit ce recours massif à la planche à billets. De moins de 1000 milliards de dollars à la mi-septembre, il a plus que doublé à près de 2300 milliards. En plus d’une augmentation de ses prêts aux institutions financières et aux Etats étrangers, la lutte contre la crise du crédit a notamment conduit l’institut d’émission à acheter pour 300 milliards de dollars de billets de trésorerie, des titres émis par les entreprises pour se financer à court terme. Cette intervention a permis de faire revenir sur ce marché les investisseurs privés qui l’avaient déserté. Il a également consacré près de 450 milliards de dollars pour échanger des titres devenus illiquides contre des emprunts d’Etat et ouvert une facilité aux fonds monétaires confrontés à des sorties d’argent.

    Forte de ces résultats, la Réserve fédérale a annoncé mardi qu’elle ira plus loin, avec l’ambition notamment de relancer le marché du crédit immobilier. Elle compte ainsi acheter « en grande quantité » des titres adossés à des crédits immobiliers mais aussi des bons du Trésor américain à long terme. Autrement dit, le gouvernement américain va racheter des titres du gouvernement américain pour en soutenir les cours et faire baisser les taux d’intérêt associés. Sachant que les bons du trésor servent à financer des prêts hypothécaires. Ce qui devrait in fine faire baisser les taux d’intérêt consentis aux emprunteurs immobiliers.

    La politique monétaire quantitative a toutefois un revers : l’inflation. Pas à court terme puisque les prix sont aujourd’hui à la baisse (-1,7% en novembre). Mais lorsque la reprise du crédit se fera sentir. La Fed devra donc être capable de dégonfler son bilan. Autrement dit, convaincre des investisseurs de lui racheter des titres aujourd’hui considérés comme à risque et des bons du trésor qui offrent une rémunération réduite. Une situation dissuasive pour des acheteurs potentiels. Or ceux-ci sont bien souvent étrangers. Au final, certains économistes évoquent donc un risque de défiance vis à vis du billet vert.

    Un risque pas totalement exclu à voir la réaction de la Chine. Le premier détenteur mondial de bons du Trésor américain a en effet averti mercredi qu'il n'entendait pas financer indéfiniment l'économie américaine. « Le fait que la Chine a augmenté ses achats de fonds américains ne doit pas être interprété comme un feu vert à la supposition selon laquelle les Etats-Unis peuvent à coup d'emprunts se dégager de la crise financière actuelle" », souligne en éditorial le quotidien gouvernemental China Daily.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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