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Adhérer à l’OPEP rapporterait peu à la Russie

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  • Adhérer à l’OPEP rapporterait peu à la Russie

    La Russie veut à tout prix desserrer l’étau du pétrole à 40 dollars le baril qui étrangle son économie. Après plusieurs pas en direction de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) depuis l’été, le président russe Dmitri Medvedev a évoqué pour la première fois, jeudi 11 décembre, une possible adhésion au cartel, si celle-ci coïncidait avec les intérêts de Moscou. Utile précaution de langage, tant on voit mal quels avantages la Russie pourrait tirer d’une adhésion formelle à l’OPEP.

    Le pétrole à 40 dollars mine l’économie russe, qui ne peut équilibrer ses comptes extérieurs et son budget qu’aux alentours de 70 dollars. Mais une baisse de production priverait la Russie de ressources en devises au moment où elle en a le plus besoin.

    Les pays du Golfe peuvent, eux, se permettre de restreindre leur production en entamant leurs abondantes réserves de devises.
    La Russie, dont la production va stagner cette année en raison d’un appareil industriel vétuste, cherche plutôt à augmenter et moderniser ses capacités de production - même s’il lui faudra sans doute réduire son ambitieux programme d’investissement.

    Une adhésion à l’OPEP signifierait aussi une renonciation au moins partielle à la défense jalouse de l’indépendance de la politique énergétique russe.

    Et les avantages en retour seraient limités, puisque les membres de l’OPEP ont toujours eu du mal à respecter leurs propres quotas de production.

    Une OPEP incluant la Russie contrôlerait certes plus de la moitié de la production mondiale de brut. Mais la moitié restante continuerait d’échapper à l’organisation. Enfin, les coupes de production resteraient impuissantes face à la cause principale de la baisse des prix : la récession mondiale. Une adhésion au cartel affecterait enfin les relations de la Russie avec les puissances occidentales. Politiquement, il lui faudrait renoncer à sa participation au G8. Au-delà des tentations et des déclarations, l’adhésion de la Russie à l’OPEP n’est sans doute pas pour demain.

    - La nouvelle Republique
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