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Analyse du dernier rapport de HRW par les marocains

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  • Analyse du dernier rapport de HRW par les marocains

    Parti pris et ignorance de Human Rights au Maroc
    Publié le : 19.12.2008 | 17h07

    La méthode comparative et équilibriste que l'organisation Human Rights Watch a choisie pour dresser son rapport sur les droits de l'Homme dans nos provinces du Sud et dans les camps de Tindouf pèche par une partialité avérée, pour ne pas dire choquante.

    Le traitement de la partie consacrée au Maroc relève d'un procédé douteux et inadmissible, fondé de surcroît sur des présupposés et des logomachies. Il relève du parti pris voire d'une ignorance délibérée de la réalité constitutionnelle et politique du Maroc. C'est dire que le contenu du rapport, organisé en deux parties, étalées sur quelque 80 pages, laisse à désirer et, ce faisant, inspire à tout observateur honnête plus qu'un scepticisme justifié, mais une suspicion. Car, voilà une démarche qui obéit de toute évidence à la règle manichéiste se hasardant à comparer et à mettre de manière grotesque sur le même pied d'égalité un Etat de plus de 14 siècles, le Maroc et un mouvement séparatiste né dans les fourgons de l'armée algérienne en 1975, le polisario pour lequel, impunément et de manière machiavélique, le gouvernement algérien tire les ficelles.

    Comment pourrait-on ainsi, avec cette insolence et une aussi grave désinvolture, comparer le Maroc et le polisario, auquel pourtant les Etats et les gouvernements de plus en plus nombreux retirent leur reconnaissance, le réduisant ainsi à n'être qu'une peau de chagrin, sans légitimité aucune ? Comment, également, une organisation comme Human Rights Watch peut-elle s'en prendre à l'Etat marocain qui a fait de la promotion des droits de l'Homme sa raison d'être, pour affirmer avec une propension déconcertante qu'il les viole ? On part de ce principe qui s'impose : lorsque dans les années 60 et 70, le Maroc revendiquait son territoire saharien à la puissance administrante, qui fut l'Espagne, le polisario n'existait même pas et encore moins ce «peuple sahraoui» dans sa diabolique connotation algérienne. Human Rights Watch non plus. Elle est née seulement en 1978 et Americas Watch en 1981 dans le sillage euphorique de ce mouvement contestataire Helsinki Watch. Rappeler ces détails chronologiques, c'est dire la méconnaissance dans laquelle versent des organisations ou les institutions qui, cédant à une perfide émotion, croient soutenir « a priori » le polisario qui est simplement la création des services de renseignements du gouvernement algérien et de quelques soudards nostalgiques de l'armée espagnole.

    Ici, dans cette mascarade montée de toutes pièces par le gouvernement algérien et ses stipendiés du polisario sur les violations par le Royaume du Maroc des droits de l'Homme, un devoir s'impose. Et la vérité historique, qui fonde le droit international, ne peut faire l'impasse sur le fait que jusqu'à la fin 1975, il n'existait ni polisario, ni Algérie pour justifier ou légitimer une quelconque revendication au Sahara. Quand le Maroc, d'une «bagarre» diplomatique à l'ONU, à une action pertinente ou à la saisine auprès de la CIJ, posait le problème de la libération de son territoire, le pseudo polisario et ses commanditaires algériens n'existaient pas ? L'ancien président algérien, Houari Boumediène, n'avait-il pas solennellement déclaré lors du Sommet arabe réuni à Rabat en octobre 1974, que l'Algérie apportait son soutien au Maroc dans la lutte contre l'Espagne de Franco pour récupérer ses provinces du Sud ? Cette prise de position, contenue dans son discours officiel, est encore consignée dans les documents du Sommet. N'a-t-elle pas valeur d'engagement ?

    Ce qui est venu après cette date, marquée au demeurant par la signature d'un accord en bonne et due forme, en l'occurrence l'accord de Madrid du 14 novembre 1975 sur la décolonisation du territoire, acté et entériné par l'Assemblée générale des Nations unies un mois plus tard, ne cesse de relever de la manipulation, d'une campagne d'hostilité affichée contre notre pays, bref d'un antimarocanisme primaire et abyssal. Pourtant, l'Histoire, on voudrait dire ce mouvement des hommes et d'idées, a soufflé sur le Maroc. Un nouveau Roi, en l'occurrence S.M. Mohammed VI, a pris les rênes du pays et imprimé un nouveau style et une autre orientation politique, économique, sociale et humaine dont le moins que l'on puisse dire est que la défense, la préservation et la promotion des droits de l'Homme y occupent une place centrale. Pour inscrire sur le fronton de son règne la liberté, la préservation et la défense des droits humains, S.M. le Roi Mohammed VI n'a pas attendu que Human Rights ou autres ONG viennent nous faire la «leçon» en la matière. Principal dépositaire et acteur engagé du projet de société démocratique du Maroc moderne, il a, non sans une audacieuse vision, crevé l'abcès du douloureux passé marqué par certaines violations, institué une nouvelle éthique et une autre culture, planté les jalons de leur épanouissement mais réconcilié le Maroc entier dans sa diversité, de Tanger à Lagouira.

    Cette dimension humaine -illustrée par la mise en place en mai 2005 de l'INDH-, confortée par l'élargissement du concept des droits de l'Homme à celui des droits économiques, participe «in fine» d'une profonde volonté à la fois d'extirper le mal à la racine -ce qui a été définitivement réglé- et de dessiner le nouveau visage démocratique du Royaume. Plutôt que de persister à jeter fielleusement son dévolu sur le Maroc, l'organisation Human Rights Watch devrait s'intéresser avec le même emballement fiévreux du côté des violations des droits de l'Homme en Algérie, et notamment dans les camps de Tindouf où la répression, les exactions, l'esclavage honteux, le racisme contre les femmes noires sont monnaie courante, cautionnés par l'impavide complicité algérienne.
    Human Rights Watch a pu se rendre au Maroc et a interrogé qui bon lui semblait, ses collaborateurs y ont demeuré des mois entiers. A Tindouf, en revanche, ils n'ont passé que trois jours et en Algérie, ils n'ont pu y accéder, tant s'en faut. Ceci suffit à tirer une conclusion significative : la liberté au Maroc n'est de toute évidence pas celle qui existe de l'autre côté de la frontière. Cependant, se faisant les avocats du diable, les rédacteurs du rapport sur le Maroc n'ont pu tempérer leur ardeur dans leur parti pris, au point qu'ils ont violé la règle de la non immixtion et de réserve.

    «Le plan d'autonomie marocain, écrivent-ils, n'indique nullement une possibilité pour le peuple sahraoui de choisir son destin ; toute autre proposition, y compris un référendum, est perçue comme une attaque contre «l'intégrité territoriale » du Royaume» (Sic, rapport Human Rights). On tombe à la renverse, on croit rêver, on croit surtout qu'il s'agirait d'un délégué algérien devant une assemblée. Cette digression s'apparente à une perfidie sans nom, car Human Rights, plutôt que de respecter l'obligation de réserve, n'a pu s'empêcher de prendre politiquement position. Et ce faisant de décrédibiliser, de discréditer en fin de compte sa démarche.



    LE MATIN

  • #2
    Maroc : Violation des droits au Sahara occidental

    Maroc : Violation des droits au Sahara occidental
    La population des camps de réfugiés administrés par le Polisario demeure vulnérable

    DÉCEMBRE 19, 2008


    Sarah Leah Whitson, directrice de la division du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord à Human Rights Watch
    Related Materials:
    Human Rights in Western Sahara and in the Tindouf Refugee Camps
    (Rabat, le 19 décembre 2008)

    - Le Maroc viole les droits à la liberté d'expression, d'association et d'assemblée au Sahara occidental, a déclaré Human Rights Watch dans un nouveau rapport publié aujourd'hui, révélant de sérieuses limites aux progrès faits par le Maroc en matière de protection des droits humains dans leur ensemble. Les conditions des droits humains se sont améliorées dans les camps de réfugiés sahraouis administrés par le Front Polisario en Algérie, même si le Polisario marginalise ceux qui défient directement son autorité.

    Human Rights Watch a appelé le Maroc et le Polisario à adopter des mesures spécifiques pour améliorer la situation des droits humains dans les territoires qui se trouvent, de facto, sous leur contrôle. HRW a également appelé le Conseil de sécurité des Nations Unies à mettre en place un mécanisme d'observation régulier des droits humains, aussi bien au Sahara occidental qu'à Tindouf.

    « La répression s'est quelque peu atténuée, et les dissidents d'aujourd'hui testent les lignes rouges », a remarqué Sarah Leah Whitson, directrice de la division du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Mais les autorités marocaines - à leur crédit - nous demandent de les juger non pas par rapport à leur propre bilan passé, mais par rapport à leurs engagements en matière de droits humains internationaux. Au regard de ces normes, elles ont encore un long chemin à parcourir. »

    Le rapport de 216 pages, intitulé « Human Rights in Western Sahara and in the Tindouf Refugee Camps » (« Les droits humains au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés à Tindouf »), étudie la situation actuelle et non pas les abus passés. Human Rights Watch documente la façon dont le Maroc utilise une combinaison de lois répressives, de violences policières et de procès inéquitables pour réprimer les Sahraouis qui luttent pacifiquement en faveur de l'indépendance ou de la pleine auto-détermination pour le Sahara occidental contesté.

    « Le Sahara occidental est un problème international qui est en suspens depuis des décennies », a expliqué Sarah Leah Whitson. « Mais à travers ce conflit, le monde peut aussi comprendre et traiter les défis plus vastes en matière de droits humains qui continuent à se poser pour le Maroc. »

    Au Sahara occidental, les autorités marocaines considèrent toute opposition à leur administration du territoire contesté comme des atteintes à « l'intégrité territoriale » du Maroc, et utilisent cette position pour interdire ou disperser des manifestations pacifiques et pour refuser la reconnaissance juridique aux organisations de défense des droits humains. Le problème va au-delà des lois répressives, cependant : la police frappe les manifestants indépendantistes pacifiques et torture parfois les personnes détenues, a précisé Human Rights Watch. Les citoyens déposent des plaintes sur les abus commis par la police que le système judiciaire rejette régulièrement sans mener d'enquêtes sérieuses, renforçant ainsi un climat d'impunité vis-à-vis de la police.

    Si les manifestations organisées par les sahraouies comportent parfois, de la part des participants, des actes de violence que les autorités marocaines ont une responsabilité d'empêcher et de sanctionner, ceci ne saurait justifier les interdictions globales des assemblées pacifiques. Les tribunaux marocains ont inculpé des activistes sahraouis défenseurs des droits humains pour incitation ou pour participation à des actes de violence en s'appuyant sur des preuves douteuses, lors de procès qui étaient manifestement inéquitables.

    Lors de la préparation de ce rapport, Human Rights Watch a mené de très nombreux entretiens auprès de personnes vivant au Sahara occidental ainsi qu'auprès de résidents actuels et passés des camps de réfugiés de Tindouf. Les autorités marocaines tout comme celles du Polisario ont reçu la délégation de Human Rights Watch, n'ont imposé aucun obstacle important à ses travaux, et ont apporté des réponses extensives aux questions de Human Rights Watch qui figurent dans le rapport.

    Dans les camps de réfugiés de Tindouf, le Front Polisario permet aux réfugiés de critiquer sa gestion des affaires quotidiennes, mais marginalise de fait ceux qui s'opposent directement à son autorité. Les résidents peuvent quitter les camps s'ils le souhaitent, y compris pour aller s'installer dans la partie du Sahara occidental contrôlée par le Maroc. Le fait que la plupart empruntent la route principale vers la Mauritanie plutôt qu'un itinéraire clandestin dénote leur assurance qu'ils sont autorisés à se déplacer. Toutefois, ceux qui se dirigent vers le Sahara occidental ont tendance à dissimuler leurs projets, par crainte aussi bien d'obstacles officiels que de la désapprobation des autres résidents du camp au cas où leur destination finale viendrait à être connue.


    A suivre ...
    Dernière modification par absent, 20 décembre 2008, 11h04.

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    • #3
      Suite ...

      La population des camps demeure vulnérable aux abus du fait de la situation isolée des camps, du défaut de surveillance et de contrôle indépendant et régulier du respect des droits humains, et du fait que l'Algérie affirme que le Polisario, plutôt qu'elle-même, est responsable de la protection des droits humains des résidents des camps.

      « Les réfugiés à Tindouf vivent, depuis plus de 30 ans, en exil loin de leur terre natale, administrés par un mouvement de libération dans un environnement qui est physiquement rude et isolé », a ajouté Sarah Leah Whitson. « Quelle que soit la situation actuelle, aussi bien le Polisario que le pays hôte, l'Algérie, ont la responsabilité de garantir que les droits de ces réfugiés vulnérables soient protégés. »

      Human Rights Watch a souligné que le Conseil de sécurité de l'ONU devrait garantir que la présence de l'ONU dans la région puisse comporter un mécanisme régulier de surveillance des droits humains. Pratiquement toutes les missions de l'ONU de maintien de la paix dans le monde comportent une composante de droits humains et, avec les forces de la MINURSO opérant à la manière d'une force de maintien de la paix au Sahara occidental, cette région ne devrait pas faire exception. En la matière, la France et les Etats-Unis, comme membres permanents du Conseil de sécurité ayant les plus forts intérêts dans cette région, ont un rôle déterminant à jouer.

      Parmi ses nombreuses recommandations, Human Rights Watch exhorte le Maroc à :

      Réviser ou abolir les lois qui rendent illégaux les discours et les activités politiques ou associatives considérées comme portant atteintes à «l'intégrité territoriale» du Maroc et qui sont utilisées pour réprimer les actions non violentes en faveur des droits politiques des Sahraouis ;
      Mettre un terme à l'impunité pour les abus commis par la police en garantissant des enquêtes sérieuses suite aux plaintes de civils et, quand elles sont prononcées, les condamnations ou les mesures disciplinaires doivent être appliquées contre les agents responsables ;
      Autoriser les associations indépendantes de défense des droits humains à suivre la procédure pour obtenir une reconnaissance légale ; et
      Garantir que les tribunaux rendent des verdicts fondés sur l'appréciation impartiale de toutes les preuves pertinentes. Les juges et les procureurs devraient faire appliquer le droit des suspects au regard du droit marocain à se faire examiner par un médecin, et rejeter les preuves reposant sur des déclarations dont il est avéré qu'elles ont été obtenues sous la torture.
      Human Rights Watch exhorte le Front Polisario à:

      Prendre des mesures volontaristes de manière à faire savoir à tous les résidents qu'ils sont libres de quitter les camps, y compris pour s'installer sur le territoire du Sahara occidental sous contrôle marocain ;
      Garantir que les résidents des camps sont libres de remettre en question, de manière pacifique, la direction du Front Polisario et de prôner des options pour le Sahara occidental autres que l'indépendance ; et
      Eliminer ou limiter des articles formulés de façon très générale dans le Code pénal du Polisario qui, par exemple, rendent illégale la distribution de publications ou la participation à des manifestations considérées comme «susceptibles de troubler l'ordre public».
      Le Maroc a administré le Sahara occidental de facto depuis que ses troupes y ont pénétré à la suite du retrait de l'Espagne de son ancienne colonie en 1976. Le Maroc se réfère officiellement à la région comme à ses « provinces du sud », mais les Nations Unies ne reconnaissent pas la souveraineté marocaine.

      Le Maroc s'est opposé à un plan -qu'il qualifié d'irréalisable- négocié par l'ONU et prévoyant un référendum sur l'avenir du territoire et a proposé l'autonomie pour le Sahara sous la souveraineté marocaine. Le Maroc a spécifié, cependant, que ce plan n'envisage aucune mise en cause des lois rendant illégales les « atteintes à l'intégrité territoriale ». Ainsi, l'autonomie accordée par le Maroc ne donnera pas aux Sahraouis le droit à réclamer l'indépendance ni un référendum pour décider de l'avenir de la région.

      « Les Sahraouis ont des opinions différentes sur la façon de résoudre le conflit », a indiqué Sarah Leah Whitson. « Mais quel que soit l'endroit où ils vivent, les autorités doivent les autoriser à s'exprimer et à agir, de manière pacifique, au nom de leurs opinions. Toute proposition de solution pour le Sahara occidental qui ne garantit pas ces droits n'est pas une solution. »

      Human Rights Watch ne prend pas position sur la question de l'indépendance du Sahara occidental ni sur la proposition du Maroc d'accorder l'autonomie à cette région.

      La répression s'est quelque peu atténuée, et les dissidents d'aujourd'hui testent les lignes rouges. Mais les autorités marocaines - à leur crédit - nous demandent de les juger non pas par rapport à leur propre bilan passé, mais par rapport à leurs engagements en matière de droits humains internationaux. Au regard de ces normes, elles ont encore un long chemin à parcourir.

      www.hrw.org

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