Depuis quelque temps, des rumeurs insistantes, certainement fabriquées par le clan présidentiel, circulent et affirment que l’actuel président de la République ne sera certainement pas candidat à sa propre succession.
Trois raisons sont mises en avant par les propagateurs de cette rumeur. La première est d’ordre psychologique, la seconde a trait à la crise financière et économique mondiale et la troisième est en relation avec l’état de santé du président.
En fait, ce raisonnement, qui aurait pu être juste dans d’autres conditions, ne tient pas compte d’une chose essentielle : entre le pouvoir immédiat (et ses avantages de toutes sortes) et la gloire posthume, le président en poste n’a aucune hésitation : rester président et garder le pouvoir. Même si la tentation d’un coup d’éclat historique peut être réelle chez cet homme à l’ego surdéveloppé. S’il a créé les conditions objectives d’un troisième mandat, ce n’est certainement pas pour se retirer de la course. Cela ne lui ressemble pas. Seul un réel problème de santé, avec une issue fatale immédiate ou très rapide, peut effectivement pousser Bouteflika à se retirer de la course et à opter pour une « solution historique ». De toute évidence, à voir l’énergie qu’il déploie pour montrer qu’il tient fermement les rênes du pouvoir (même si cette énergie n’a rien à voir avec celle qu’il avait en 1999 pour son premier mandat) on en est loin d’être là. Quel intérêt, disent les tenants de cette formule, a le président à continuer de prendre en charge les problèmes du pays ? Aucun, répondent-ils de concert.
Il en a déjà tant fait avec des résultats éminemment positifs (le retour de la paix civile, le retour du pays dans le concert des nations, la bonne tenue de l’économie algérienne malgré la crise, etc.). Il a eu tous les honneurs auxquels peut prétendre un homme politique. Un troisième mandat ne lui apportera rien de plus. Il s’agit là, soit de naïveté politique soit, plus prosaïquement, d’une tentative de noyer le poisson et tromper l’opinion publique. Bouteflika, il l’a démontré tout au long de ses dix années de pouvoir, est le « cheval de Troie » en Algérie des régimes arabes wahabites du Golfe, dont les intérêts, financiers, idéologiques et autres ont envahi le pays. Ces régimes ne peuvent se permettre de perdre un tel soutien et font tout pour qu’il se maintienne au pouvoir. Les intérêts (personnels, familiaux et de clan) de Bouteflika sont étroitement liés à ceux des monarchies du Golfe. Il ne pourra pas les abandonner aussi facilement, même si au bout il y avait cette place qu’il aimerait tant gagner dans le grand livre d’histoire.
Et l’Algérie dans tout ça ? L’économie nationale étant totalement dépendante des hydrocarbures et ceux-ci devant continuer leur chute jusqu’au niveau requis par une économie mondiale à l’arrêt, c’est-à-dire un niveau de prix très bas, l’Algérie tombera elle aussi dans la récession, avec son lot de misère surnuméraire (pour un peuple dont la grande majorité a déjà du mal à assurer sa survie) et d’émeutes spontanées ou suscitées qu’elle entraînera nécessairement. Quel président pourra faire face à ces mécontentements et sera capable de prendre les mesures de redressement de l’économie nationale, avant que celle-ci ne plonge dans le chaos ? Certainement pas Bouteflika, disent les tenants de cette théorie, lui qui ne peut gérer que dans l’opulence offerte par un pétrole dont le prix plane au-dessus de cent dollars.
Se présenter aux élections d’avril 2009 (et les gagner) signifierait qu’il devra faire face à la crise économique, peut-être aussi grave que celle de la fin des années 1980 et du début des années 1990. C’est gérer sans les dizaines de milliards de dollars de réserves de change, sans cette manne qui attire tant de convoitises et qui permet de « gérer » le pays dans la facilité. La crise économique signifie la nécessité de tailler de manière drastique dans les dépenses publiques et d’abandonner totalement ou en partie un grand nombre d’investissements structurants ; de faire faire à l’Etat et ses démembrements une cure d’amaigrissement et des économies ; de laisser glisser le taux de chômage qui atteindra des hauteurs vertigineuses, etc. Bouteflika ne voudra à aucun prix être l’homme de la crise économique. C’est d’ailleurs, disent les tenants de cette rumeur, la raison majeure des déclarations irrationnelles des dirigeants politiques actuels qui nient tout impact de la crise financière et économique mondiale actuelle sur l’économie algérienne : Bouteflika veut rester le président d’un pays à forte croissance économique et continuer à gérer la rente pétrolière « en bon père de famille » ; et non pas celui d’un pays économiquement faible qui pourrait être emporté comme un fétu de paille par la crise mondiale.
Les tenants de cette approche affirment que le président n’est pas assez courageux pour affronter et venir à bout d’une véritable crise. La preuve de son manque de courage, ajoutent-ils, a été déjà donné en 1994 quand l’armée à fait appel à lui pour présider aux destinées du pays en pleine période de terrorisme triomphant ; et qu’il a refusé. En fait, même une crise économique de plus grande ampleur n’aura pas le pouvoir de détourner l’actuel président d’un troisième mandat. Les raisons avancées précédemment (les intérêts entremêlés des donneurs d’ordres wahabites du Golfe et les siens propres et ceux de son clan) restent valables et auxquels s’ajoutent d’autres tout aussi incontournables. La crise économique touchera certainement l’Algérie de manière forte et brutale. Mais, grâce au matelas de devises épargnées dans les années fastes du prix du pétrole, le pays peut survivre encore quelque temps (deux à trois ans, selon les analystes) en faisant attention à ses dépenses et en attendant une reprise économique mondiale qui suivra nécessairement les mesures de relance prises par l’ensemble des pays développés et émergents. Le prix du pétrole reprendra nécessairement son envolée, même si pendant un temps, ils n’atteindront pas les sommets de l’été dernier (près de 150 $ le baril). Ce n’est donc pas la crise économique mondiale qui empêchera Bouteflika de briguer un troisième mandat.
Trois raisons sont mises en avant par les propagateurs de cette rumeur. La première est d’ordre psychologique, la seconde a trait à la crise financière et économique mondiale et la troisième est en relation avec l’état de santé du président.
Un coup d’éclat pour l’Histoire
Les raisons de type psychologique veulent que le président, dont l’objectif suprême est de laisser une trace indélébile dans l’histoire de la nation, fera là le geste suprême qui laissera de lui l’image d’un homme politique totalement désintéressé, qui ne tient aucunement pas à s’accrocher au pouvoir et au fauteuil qu’il occupe. La preuve, bien que plus aucune impossibilité constitutionnelle ne l’en empêche, il refuse de briguer un troisième mandat, tout en sachant qu’il sera réélu haut la main s’il se représente. Il laisse donc la place libre à plus jeune que lui pour occuper le poste suprême de président de la République, auquel il a redonné toute sa signification et tous ses pouvoirs constitutionnels. C’est cette image d’homme au-dessus du lot, désintéressé et non accroc au pouvoir, qui restera de lui, un peu à l’image d’un Nelson Mandela qui a abandonné le pouvoir au sommet de sa gloire et en possession de toutes ses capacités.Cette rumeur, si habilement distillée, tient compte d’un aspect réel de la psychologie du président qui veut que l’homme politique Abdelaziz Bouteflika tient avant tout à laisser de lui, par l’intermédiaire d’un coup d’éclat historique, (à défaut du prix Nobel de la paix) abandonner le pouvoir sans que rien ne l’y oblige, rien que pour le « fun » et pour laisser de lui une image historique très fortement valorisante.En fait, ce raisonnement, qui aurait pu être juste dans d’autres conditions, ne tient pas compte d’une chose essentielle : entre le pouvoir immédiat (et ses avantages de toutes sortes) et la gloire posthume, le président en poste n’a aucune hésitation : rester président et garder le pouvoir. Même si la tentation d’un coup d’éclat historique peut être réelle chez cet homme à l’ego surdéveloppé. S’il a créé les conditions objectives d’un troisième mandat, ce n’est certainement pas pour se retirer de la course. Cela ne lui ressemble pas. Seul un réel problème de santé, avec une issue fatale immédiate ou très rapide, peut effectivement pousser Bouteflika à se retirer de la course et à opter pour une « solution historique ». De toute évidence, à voir l’énergie qu’il déploie pour montrer qu’il tient fermement les rênes du pouvoir (même si cette énergie n’a rien à voir avec celle qu’il avait en 1999 pour son premier mandat) on en est loin d’être là. Quel intérêt, disent les tenants de cette formule, a le président à continuer de prendre en charge les problèmes du pays ? Aucun, répondent-ils de concert.
Il en a déjà tant fait avec des résultats éminemment positifs (le retour de la paix civile, le retour du pays dans le concert des nations, la bonne tenue de l’économie algérienne malgré la crise, etc.). Il a eu tous les honneurs auxquels peut prétendre un homme politique. Un troisième mandat ne lui apportera rien de plus. Il s’agit là, soit de naïveté politique soit, plus prosaïquement, d’une tentative de noyer le poisson et tromper l’opinion publique. Bouteflika, il l’a démontré tout au long de ses dix années de pouvoir, est le « cheval de Troie » en Algérie des régimes arabes wahabites du Golfe, dont les intérêts, financiers, idéologiques et autres ont envahi le pays. Ces régimes ne peuvent se permettre de perdre un tel soutien et font tout pour qu’il se maintienne au pouvoir. Les intérêts (personnels, familiaux et de clan) de Bouteflika sont étroitement liés à ceux des monarchies du Golfe. Il ne pourra pas les abandonner aussi facilement, même si au bout il y avait cette place qu’il aimerait tant gagner dans le grand livre d’histoire.
Les effets de la crise économique mondiale
Le deuxième faisceau de raisons mis en avant pour conclure à la non candidature de l’actuel président à sa propre succession est en relation directe avec la crise économique mondiale qui, obligatoirement et dans un délai très court, frappera de plain-pied notre pays. Le pétrole qui porte à bout de bras l’économie du pays voit son prix perdre plus des trois quarts de sa valeur de l’été dernier, et rien ne dit aujourd’hui que sa chute brutale s’arrêtera à quarante ou même à trente dollars. Les pays développés, les Etats-Unis en tête, sont en pleine récession. Les grands pays émergents, avec à leur tête la Chine, sont aussi en crise. Les autres pays, y compris donc l’Algérie, ne sortiront pas indemnes de la crise économique mondiale. Toutes les mesures prises, très sérieuses, par les pays leaders pour remettre l’économie « réelle » sur pieds et relancer la croissance n’auront d’effet qu’avec le temps (tous les analystes s’accordent à évaluer le délai de réponse aux mesures prises, à un minimum de deux ans).Et l’Algérie dans tout ça ? L’économie nationale étant totalement dépendante des hydrocarbures et ceux-ci devant continuer leur chute jusqu’au niveau requis par une économie mondiale à l’arrêt, c’est-à-dire un niveau de prix très bas, l’Algérie tombera elle aussi dans la récession, avec son lot de misère surnuméraire (pour un peuple dont la grande majorité a déjà du mal à assurer sa survie) et d’émeutes spontanées ou suscitées qu’elle entraînera nécessairement. Quel président pourra faire face à ces mécontentements et sera capable de prendre les mesures de redressement de l’économie nationale, avant que celle-ci ne plonge dans le chaos ? Certainement pas Bouteflika, disent les tenants de cette théorie, lui qui ne peut gérer que dans l’opulence offerte par un pétrole dont le prix plane au-dessus de cent dollars.
Se présenter aux élections d’avril 2009 (et les gagner) signifierait qu’il devra faire face à la crise économique, peut-être aussi grave que celle de la fin des années 1980 et du début des années 1990. C’est gérer sans les dizaines de milliards de dollars de réserves de change, sans cette manne qui attire tant de convoitises et qui permet de « gérer » le pays dans la facilité. La crise économique signifie la nécessité de tailler de manière drastique dans les dépenses publiques et d’abandonner totalement ou en partie un grand nombre d’investissements structurants ; de faire faire à l’Etat et ses démembrements une cure d’amaigrissement et des économies ; de laisser glisser le taux de chômage qui atteindra des hauteurs vertigineuses, etc. Bouteflika ne voudra à aucun prix être l’homme de la crise économique. C’est d’ailleurs, disent les tenants de cette rumeur, la raison majeure des déclarations irrationnelles des dirigeants politiques actuels qui nient tout impact de la crise financière et économique mondiale actuelle sur l’économie algérienne : Bouteflika veut rester le président d’un pays à forte croissance économique et continuer à gérer la rente pétrolière « en bon père de famille » ; et non pas celui d’un pays économiquement faible qui pourrait être emporté comme un fétu de paille par la crise mondiale.
Les tenants de cette approche affirment que le président n’est pas assez courageux pour affronter et venir à bout d’une véritable crise. La preuve de son manque de courage, ajoutent-ils, a été déjà donné en 1994 quand l’armée à fait appel à lui pour présider aux destinées du pays en pleine période de terrorisme triomphant ; et qu’il a refusé. En fait, même une crise économique de plus grande ampleur n’aura pas le pouvoir de détourner l’actuel président d’un troisième mandat. Les raisons avancées précédemment (les intérêts entremêlés des donneurs d’ordres wahabites du Golfe et les siens propres et ceux de son clan) restent valables et auxquels s’ajoutent d’autres tout aussi incontournables. La crise économique touchera certainement l’Algérie de manière forte et brutale. Mais, grâce au matelas de devises épargnées dans les années fastes du prix du pétrole, le pays peut survivre encore quelque temps (deux à trois ans, selon les analystes) en faisant attention à ses dépenses et en attendant une reprise économique mondiale qui suivra nécessairement les mesures de relance prises par l’ensemble des pays développés et émergents. Le prix du pétrole reprendra nécessairement son envolée, même si pendant un temps, ils n’atteindront pas les sommets de l’été dernier (près de 150 $ le baril). Ce n’est donc pas la crise économique mondiale qui empêchera Bouteflika de briguer un troisième mandat.
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