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Gaza: Le bras de fer reprend

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  • Gaza: Le bras de fer reprend

    L'accalmie est terminée. L'ennemi n'a pas respecté ses obligations", a déclaré Ayman Taha, un porte-parole du Hamas. Le mouvement islamiste reproche à Israël de ne pas avoir allégé le blocus du territoire, l'une des conditions de la trêve. Les Palestiniens de Gaza avaient ironiquement affublé cet accord de cessez-le-feu, conclu le 19 juin dernier par l'intermédiaire de l'Egypte pour une durée de six mois, de "trêve Tapuzina", du nom d'une marque israélienne de jus de fruit, l'un des quelques produits alors autorisés à entrer dans le territoire parmi une longue liste de marchandises interdites depuis dix-huit mois. "La trêve a échoué car les gens de Gaza n'y ont vu aucun bénéfice", commente Ahmed Youssef, conseiller politique du gouvernement Hamas qui contrôle Gaza depuis 2007. Israël, de son côté, accuse le parti islamiste d'avoir profité de la période de calme pour se renforcer militairement.

    Samedi matin, le premier raid de l'aviation israélienne depuis la reprise officielle des hostilités a fait un mort et trois blessés côté palestinien. Les victimes étaient membres d'un groupe des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa (branche armée du Fatah) qui s'apprêtaient à envoyer des roquettes sur le sud d'Israël. Dans l'après-midi, une source médicale palestinienne a indiqué que deux enfants avaient été blessés à Beit Hanoun (nord de Gaza) par des obus de chars israéliens. L'armée israélienne a toutefois nié toute opération dans le secteur.

    La livraison de vivres suspendue

    Dans les faits, la trêve était rompue depuis une incursion, le 4 novembre dernier, au cours de laquelle l'armée israélienne affirme avoir détruit un tunnel destiné à enlever des soldats. En représailles, le Hamas avait déclenché des tirs de roquettes. Depuis cette date, les deux camps se sont livrés à une guerre sporadique, provoquant la mort de 21 Palestiniens et blessant un civil israélien. L'Etat hébreu a également renforcé le blocus contre le petit territoire palestinien, n'autorisant que des livraisons minimales d'aide humanitaire. L'Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNRWA) a dû suspendre, depuis jeudi, ses distributions de nourriture à quelque 750.000 Palestiniens après avoir épuisé les réserves de ses entrepôts.

    L'embrasement reste toutefois peu probable, tant les deux forces en présence, l'armée israélienne et le Hamas, semblent vouloir éviter une confrontation massive. "Faute d'avoir pu renégocier une trêve par l'intermédiaire d'un médiateur, le Hamas et Israël sont en train de le faire militairement, analyse Nicholas Pelham, de l'International Crisis Group à Jérusalem. Chacun met l'autre en garde contre les conséquences d'un affrontement potentiel." De fait, à la différence des autres groupes armés, les roquettes du Hamas sont majoritairement tirées vers des zones du Néguev israélien faiblement habitées. La question de la trêve a également montré des dissensions au sein du mouvement islamiste. L'annonce de la fin de la trêve par le dirigeant basé à Damas (Syrie), Khaled Meshaal, a irrité le commandement de Gaza, soucieux de ne pas s'aliéner une population exsangue après dix-huit mois de blocus. La ligne officielle fait figure de compromis: le cessez-le-feu est rompu, mais le Hamas ne répondra que s'il est attaqué.

    Israël craint une opération militaire

    S'il s'affiche comme un mouvement de "résistance", le Hamas semble surtout concerné, pour le moment, par la situation interne palestinienne. Le 9 janvier prochain, le mandat de Mahmoud Abbas à la tête de l'Autorité palestinienne se termine officiellement. Les islamistes ont déjà annoncé que s'il refusait de démissionner, le parlement de Gaza nommerait un nouveau président... dans les rangs du Hamas, et parachèverait alors sa prise de contrôle des institutions palestiniennes.

    Côté israélien, malgré les déclarations martiales des candidats au poste de Premier ministre, Tzipi Livni (Kadima) et Benyamin Netanyahou (Likoud), le ministre de la Défense, Ehoud Barak, et son chef d'état-major, Gabi Ashkenazi, demeurent réticents à une opération militaire de grande ampleur contre la bande de Gaza dans laquelle l'armée israélienne pourrait s'enliser et subir de lourdes pertes. "Reprendre le territoire n'est pas un problème, relève Shlomo Brom, expert militaire à l'Institut d'études sur la sécurité nationale de Tel Aviv. Mais ensuite, l'armée devra y rester, car il n'y a personne à qui donner les clés."
    عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون
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