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Algérie Télécom est sortie de la zone rouge

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    Pour cette première sortie médiatique en guise d’entretien depuis son installation à la tête de l’entreprise, le nouveau patron d’Algérie Télécom aborde l’avenir avec optimisme en misant sur le potentiel humain sans faire fi des insuffisances qui ont failli engloutir AT. Des investissements coûteux qui n’ont généré aucune croissance, des projets entamés sans aboutissements et des créances importantes auprès des institutions publiques. Benhamadi qui cumule une longue expérience dans le domaine technique, fort de ses atouts de chercheur, parle d’un plan de relance à travers la réhabilitation du réseau et des infrastructures de télécommunication, et l’amélioration du réseau ADSL, et annonce un partenariat pour le Wimax avec un opérateur algérien.

    Liberté : Il y a à peine deux mois, vous avez évoqué la situation dans laquelle se trouve Algérie Télécom. Qu’en est-il réellement ?
    M. Benhamadi : En effet, lors de mes interventions précédentes, j’avais évoqué la situation difficile dans laquelle se trouve Algérie Télécom. Depuis, nous avons lancé une opération d’analyse réelle de cette situation, et nous avons commencé par les créances. Cela donne de très bons résultats et nous avons également diagnostiqué des poches de dépenses qu’on pouvait arrêter. Nous avons entrepris aussi des actions de mobilisation auprès du personnel pour faire admettre que nous devions nous dire les vérités parce que c’est une entreprise qui nous concerne tous en tant que travailleurs et concerne l’Algérie parce que c’est le produit de tout citoyen algérien étant une entreprise publique. C’est en prenant en charge nos faiblesses et en exploitant nos forces que nous pourrons améliorer la situation. Je peux me permettre de dire aujourd’hui que grâce à cette opération, à ces efforts et à l’opération de défilialisation de Djaweb, dont l’existence en tant que filiale totalement autonome d’AT n’avait pas de sens. Djaweb s’appuyait sur l’utilisation de la maison mère pour l’utilisation de son réseau et pour offrir des services, et nous nous sommes retrouvés dans une situation de compétitivité entre la maison mère et la filiale. Il y a une facturation entre la maison mère et Djaweb, autrement dit une génération de frais inutiles qui impliquait, au moment de la consolidation des bilans, des impôts qui n’avaient pas lieu d’être. En plus, il existait un problème réel de communication entre les équipes de Djaweb et d’AT pour la simple raison qu’elles se considéraient comme des adversaires. En récupérant Djaweb, nous allons, inéluctablement, être beaucoup plus efficaces sur le marché avec des réactions immédiates lorsqu’une demande est émise. Tous ces éléments ont permis de redresser, quelque peu, la barre. Nous pouvons dire, aujourd’hui, que nous sommes sortis de la zone rouge et nous devons, désormais, faire beaucoup plus d’efforts pour maintenir ce cap. Nous avons mis en place un plan d’urgence qui a été discuté par tous les cadres d’AT sur une année, qui nous permet de stabiliser la situation financière, de réactiver certaines activités et de valoriser des investissements qui ont d’ailleurs coûté des centaines de millions de DA.

    Il est question de 100 milliards de DA de créances non recouvrées auprès des institutions publiques. Où en êtes-vous avec cette opération ?
    Il y a eu une opération d’assainissement réalisée sur le chiffre d’affaires et sur les créances qui a abouti à la revue à la baisse du chiffre de 100 à 70 milliards de créances, ce qui est loin d’être une somme négligeable en soi. L’opération de recouvrement avance très bien mais, au-delà, je dois saluer l’adhésion des travailleurs et celle des administrations concernées, contrairement à ce qui était de coutume par le passé, et je dois dire que l’instruction initiée par M. Ahmed Ouyahia, à ce moment-là chef du gouvernement, nous a énormément aidés dans ce sens.

    L’ouverture du capital d’AT semble être une idée abandonnée. Qu’en est-il au juste ?
    C’est effectivement le cas, du moins ce n’est plus à l’ordre du jour. Je m’explique : j’ai toujours soutenu, depuis mon installation à la tête d’AT, qu’il était préférable d’abandonner cette option qui aurait pu être possible et bénéfique dans les cas suivants. En premier lieu, en raison d’un besoin urgent d’argent, d’une asphyxie traduite par l’obligation d’aller chercher des repreneurs, et ce n’est pas ce que vit AT. Ensuite, se présente le scénario de l’incapacité de gérer et on aurait besoin d’une plus grande performance en matière de management, et là aussi on en est loin. AT, elle-même, détient un potentiel très important. Il ne manque qu’à le valoriser et lui redonner confiance. Ça a été d’ailleurs la ligne directrice de mon premier message en direction de tout le personnel d’AT, car cette entreprise a été en proie à de nombreuses turbulences dont on ne peut ignorer l’existence et elles n’ont pas été sans effets sur le cadre algérien, à tel point que les gens ont perdu confiance. Il faut remédier, vaille que vaille, à cette situation et nous prendre en charge, et nous en sommes capables ; je reste, d’ailleurs, très confiant. C’est du moins mon approche et j’estime que nous devons faire appel aux compétences algériennes sans verser dans un nationalisme excessif, car nous nous retrouvons dans une sphère économique. L’université algérienne a formé des compétences dans tous les domaines d’activité qui n’ont rien à envier en matière de dynamisme et de savoir-faire aux étrangers aussi bien sur le plan du management que sur le plan technique. Lorsqu’il s’agit d’une technologie de pointe, nous pouvons alors aller directement vers celui qui la détient, soit en la lui achetant, soit en se liant avec lui à travers un partenariat pour un transfert de technologie ou autre. C’est aussi valable pour de nombreux autres pays, ce n’est point propre à l’Algérie. C’est ce qu’il y a lieu d’adopter jusqu'à ce qu’on juge que nous sommes arrivés à nos limites, et là nous ferons appel à un bureau d’études sur un point précis, ce qui sera tout à fait plausible et acceptable mais surtout envisageable. Il existe un troisième et dernier scénario qui justifierait l’ouverture du capital, et c’est dans le cas où l’entreprise se porte bien et génère des revenus considérables à tel point que ses actions (cotées en Bourse) intéressent d’autres opérateurs ou des investisseurs, ce qui n’est pas le cas encore… Il faut bien se préparer et aller vers l’ouverture en toute sérénité et en connaissance parfaite du marché et de ses enjeux. On pourrait alors vendre des actions (5 à 10% par exemple) pour en acheter d’autres. C’est céder pour s’agrandir d’autre part.

    source : Liberté
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