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Mosquée incendiée en France : La provocation de trop

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  • Mosquée incendiée en France : La provocation de trop

    Après les profanations incessantes de tombes musulmanes, les campagnes insidieuses de stigmatisation du culte universel par l’amalgame entretenu avec le terrorisme, voici le temps des incendies de mosquées comme cette ultime provocation en date, avant-hier à Saint-Priest, dans la banlieue de Lyon. Offensive intolérable contre l’islam qui ne se développe pas dans un pauvre pays instable ou miné par la guerre mais en terre de France. La France, donneuse de leçons, jalouse de ses prétentions démocratiques et claironnant la tolérance quand elle ne sait plus protéger sa pluralité avec assez de conviction.

    «Si l’acte criminel est bien confirmé, c’est, une nouvelle fois, après les profanations du cimetière de Notre-Dame-de-Lorette, un acte ignoble de racisme et de refus de l’autre», a commenté Martine Aubry, premier secrétaire du Parti socialiste, tout en se déclarant solidaire de la «communauté musulmane atteinte dans sa dignité».

    Du côté de la majorité présidentielle et du gouvernement, la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a exprimé toute son émotion. Des réactions qu’on pouvait attendre mais qui ne suffiront certainement pas à calmer les esprits dans ce nouvel épisode du racisme chez les Dupont la joie.

    D’ailleurs, les voix émanant de la communauté musulmane de France ont du mal à retenir leur colère face à une situation où l’Etat français ne semble pas s’investir assez pour dissuader les auteurs potentiels de ces insupportables outrages primitifs. Kamel Kabtane, recteur de la mosquée de Lyon, a remarqué : «On commence à se poser des questions (…) Quelle est la volonté derrière ces initiatives ? La communauté musulmane a peur et s’en remet aux pouvoirs publics qui doivent prendre la mesure de ces actes et retrouver les auteurs de ses attentats. Et j’emploie le mot attentat à bon escient.»

    Risque imminent d’un discours de sourds après ce déplorable acte d’islamophobie qui a consisté, pour en revenir aux faits, en l’incendie criminel contre la mosquée de la ville de Saint Priest, perpétré samedi au petit matin par des inconnus. Les flammes ont causé des dégâts limités (quoique la bibliothèque aurait été dévastée !), mais l’intention malfaisante a provoqué une vague d’inquiétude, de révolte et de détresse parmi tout ce qui reste comme consciences pacifiques en France. Les hommes de foi ont su trouver néanmoins assez de sagesse pour lancer un message fort.

    Ainsi, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a dénoncé la «nouvelle agression visant un lieu de prière, de paix et de recueillement», appelant à «la vigilance et à l’engagement de l’ensemble des citoyens en faveur du respect des croyances des uns et des autres et à un meilleur vivre ensemble». Le Conseil des musulmans de France a pris l’initiative de recommander «la sérénité» pour le rassemblement qui devait être organisé hier devant le lieu de culte ciblé par la démence fascisante.
    Kamel Katbane a précisé en se confiant à Reuters que : «C’est une manifestation de solidarité et de soutien, mais aussi une manifestation d’inquiétude devant la montée de l’islamophobie qui se fait jour aujourd’hui en France.»

    Une marche pour condamner mais surtout pour exiger une prise en charge sérieuse par l’Etat français de ce dossier de l’islamophobie.
    Un danger pour la cohésion sociale que le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) a appréhendé comme «la confirmation de l’enracinement de cette forme de racisme qu’est l’islamophobie et dont l’impunité des auteurs concourt à la banalisation». Un constat qui en dit long sur le ras-le-bol face aux provocations souvent impunies. Le feu de Saint Priest semble, cette fois, consumer la patience des musulmans de France qui risquent de se soulever contre cette provocation de trop.

    Le Jeune Indépendant
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