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LE MONDE | 23.12.08
Depuis la mi-octobre, la livre sterling a perdu plus de 17 % face à l'euro. C'est un affaiblissement mérité car, à l'heure qu'il est, le bulletin de santé de la monnaie britannique n'est pas bon du tout.
Premier mauvais point : le déficit de la balance des paiements atteint 3 % du produit intérieur brut (PIB). Quant aux taux d'intérêt - ils fixent la rémunération des emprunts d'Etat, support que les investisseurs étrangers affectionnent -, ils ont été ramenés à 2 %, et pourraient être placés à zéro. C'est là un deuxième mauvais point.
L'espoir ne viendra pas du système financier. Pendant leurs années d'expansion, les banques britanniques ont laissé enfler leur bilan avec une inconscience qu'on observe plutôt dans des pays en voie de développement comme l'Argentine ou la Turquie. Le désordre engendré est tel qu'on pourrait assister à une nationalisation pure et simple du secteur, avec tous les risques que cela suppose : le contrôle par l'Etat est souvent synonyme de choix inefficaces, biaisés par les nécessités de la politique.
Enfin, le marché des devises n'aime pas les gouvernements qui entretiennent les déficits publics, car ceux-là nourrissent la hausse des prix. Or, Londres s'apprête à emprunter jusqu'à 8 % du PIB et ira peut-être au-delà quand l'unique bonne nouvelle pour la livre, c'est justement le comportement actuel de l'inflation qui baisse comme partout ailleurs. Mais cela ne devrait pas durer, car la faiblesse de cette monnaie rend les importations plus onéreuses. Et leur valeur est équivalente au tiers du PIB.
LA LIVRE AU PLUS BAS
Après avoir été victime de ventes massives, la livre pourrait toutefois relever la tête. Ceux qui ont une vision optimiste à long terme - il en reste - comptent sur l'effet de sa dépréciation sur les exportations. Mais pour que les Allemands ou les Chinois achètent des produits britanniques bon marché, il faudrait d'abord que le Royaume-Uni en fabrique.
Oui mais voilà, plus qu'aucun autre pays développé, Albion s'est détournée de la production manufacturière. Et, aujourd'hui, son potentiel d'innovation et sa capacité de production sont trop faibles pour que la chute de la livre puisse tourner à son avantage.
Le Royaume-Uni devra souffrir plus encore pour que sa monnaie reprenne des couleurs.
Depuis la mi-octobre, la livre sterling a perdu plus de 17 % face à l'euro. C'est un affaiblissement mérité car, à l'heure qu'il est, le bulletin de santé de la monnaie britannique n'est pas bon du tout.
Premier mauvais point : le déficit de la balance des paiements atteint 3 % du produit intérieur brut (PIB). Quant aux taux d'intérêt - ils fixent la rémunération des emprunts d'Etat, support que les investisseurs étrangers affectionnent -, ils ont été ramenés à 2 %, et pourraient être placés à zéro. C'est là un deuxième mauvais point.
L'espoir ne viendra pas du système financier. Pendant leurs années d'expansion, les banques britanniques ont laissé enfler leur bilan avec une inconscience qu'on observe plutôt dans des pays en voie de développement comme l'Argentine ou la Turquie. Le désordre engendré est tel qu'on pourrait assister à une nationalisation pure et simple du secteur, avec tous les risques que cela suppose : le contrôle par l'Etat est souvent synonyme de choix inefficaces, biaisés par les nécessités de la politique.
Enfin, le marché des devises n'aime pas les gouvernements qui entretiennent les déficits publics, car ceux-là nourrissent la hausse des prix. Or, Londres s'apprête à emprunter jusqu'à 8 % du PIB et ira peut-être au-delà quand l'unique bonne nouvelle pour la livre, c'est justement le comportement actuel de l'inflation qui baisse comme partout ailleurs. Mais cela ne devrait pas durer, car la faiblesse de cette monnaie rend les importations plus onéreuses. Et leur valeur est équivalente au tiers du PIB.
LA LIVRE AU PLUS BAS
Après avoir été victime de ventes massives, la livre pourrait toutefois relever la tête. Ceux qui ont une vision optimiste à long terme - il en reste - comptent sur l'effet de sa dépréciation sur les exportations. Mais pour que les Allemands ou les Chinois achètent des produits britanniques bon marché, il faudrait d'abord que le Royaume-Uni en fabrique.
Oui mais voilà, plus qu'aucun autre pays développé, Albion s'est détournée de la production manufacturière. Et, aujourd'hui, son potentiel d'innovation et sa capacité de production sont trop faibles pour que la chute de la livre puisse tourner à son avantage.
Le Royaume-Uni devra souffrir plus encore pour que sa monnaie reprenne des couleurs.
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