Le directeur de recherche dans la section MENA de Human Rights Watch, Eric Goldestein, reconnaît que les avancées des droits de l’homme sont manifestes au Maroc. En revanche, il tient l’Algérie pour responsable de la détérioration de la situation dans les camps de Tindouf.
ALM : Malgré la situation déplorable que vous avez soulevée dans votre rapport sur la question des droits de l’Homme à Tindouf, l'Algérie et le Polisario refusent toujours de laisser le HCR procéder aux recensements de ces populations. Que pensez-vous de cette attitude des autorités algériennes ?
Eric Goldestein : Dans le travail de toute organisation, il y a des sujets qui rentrent dans son mandat et d’autres qui sont en dehors de son mandat. Le sujet évoqué dans votre question figure parmi ceux qui sont en dehors de notre mandat et donc nous n’avons pas de position là-dessus. Notre association focalise sur l’état de l’exercice par le peuple de ses droits d’expression, de réunion, de circulation, de rassemblement, prenant comme références les traités internationaux en matière de droits humains que le Maroc a ratifiés.
Les violations des droits des Sahraouis marocains sont perpétrées à Tindouf, et donc, sur le sol algérien. Ne pensez-vous pas que l’Algérie a une responsabilité morale et juridique de ces violations ?
Comme nous l’avons souligné dans notre rapport, les droits des réfugiés restent fragiles en raison de l’isolement des camps et du flou juridique les concernant. Le gouvernement du pays hôte, l’Algérie (qui, selon le droit international, est responsable de la protection des droits de toutes les personnes se trouvant sur son territoire) a cédé la gestion effective des camps à un mouvement qui ne peut être tenu officiellement responsable pour ses pratiques en matière de droits humains dans le cadre de l’actuel système international… Or l’Algérie a de fait abandonné sa responsabilité concernant les violations des droits humains commises par le Polisario sur son territoire. Ceci est inacceptable : la communauté internationale doit tenir le gouvernement algérien, ainsi que le Polisario, pour responsables de toute violation des droits humains éventuellement perpétrée par le Polisario en Algérie. Je tiens aussi à rappeler les recommandations que nous avons faites au gouvernement algérien dans ce sens à savoir :
- Autoriser le contrôle sur le terrain de la situation des droits humains dans les camps de Tindouf par un mécanisme approprié comme la MINURSO, si les Nations unies décident d’étendre leur mandat,
- Modifier sa position apparente consistant à céder au Front Polisario la responsabilité de protéger les droits humains de la population réfugiée des camps de Tindouf,
- Reconnaître publiquement sa propre responsabilité en matière de garantie du respect des droits de toutes les personnes vivant sur le territoire algérien. Par conséquent, intervenir si et lorsque des violations des droits humains sont commises et s’assurer que leurs auteurs soient reconnus responsables.
Le rapport de HRW évoque très timidement les avancées par le Maroc en matière des droits de l’Homme. Qu’est-ce qui explique cette attitude ?
Human Rights Watch présente les avancées et les défaillances en matière de droits humains d’une manière équilibrée. Le Maroc considère «les provinces du Sud» comme les autres provinces du royaume.
Donc la situation des droits de l’Homme là-bas, c’est la situation des droits de l’Homme au Maroc. Les procès iniques, la torture, l’interdiction de manifestations, la non-reconnaissance des associations, quand de telles violations ont lieu à Laâyoune, ça doit préoccuper tous les Marocains. Oui, les avancées sont manifestes. Il faut les saluer mais sans cacher le long chemin qui reste à faire.
Dans votre stratégie, comptez-vous mener une autre enquête portant cette fois-ci sur l’ensemble du Royaume du Maroc, et sur les autres pays nord-africain ?
Pour un cliché plus global des droits de l’Homme, Human Rights Watch sortira à la mi-janvier son rapport annuel qui consacre des chapitres au Maroc, à l’Al
gérie, et à la Tunisie, parmi quelque 80 pays du monde.
ALM : Malgré la situation déplorable que vous avez soulevée dans votre rapport sur la question des droits de l’Homme à Tindouf, l'Algérie et le Polisario refusent toujours de laisser le HCR procéder aux recensements de ces populations. Que pensez-vous de cette attitude des autorités algériennes ?
Eric Goldestein : Dans le travail de toute organisation, il y a des sujets qui rentrent dans son mandat et d’autres qui sont en dehors de son mandat. Le sujet évoqué dans votre question figure parmi ceux qui sont en dehors de notre mandat et donc nous n’avons pas de position là-dessus. Notre association focalise sur l’état de l’exercice par le peuple de ses droits d’expression, de réunion, de circulation, de rassemblement, prenant comme références les traités internationaux en matière de droits humains que le Maroc a ratifiés.
Les violations des droits des Sahraouis marocains sont perpétrées à Tindouf, et donc, sur le sol algérien. Ne pensez-vous pas que l’Algérie a une responsabilité morale et juridique de ces violations ?
Comme nous l’avons souligné dans notre rapport, les droits des réfugiés restent fragiles en raison de l’isolement des camps et du flou juridique les concernant. Le gouvernement du pays hôte, l’Algérie (qui, selon le droit international, est responsable de la protection des droits de toutes les personnes se trouvant sur son territoire) a cédé la gestion effective des camps à un mouvement qui ne peut être tenu officiellement responsable pour ses pratiques en matière de droits humains dans le cadre de l’actuel système international… Or l’Algérie a de fait abandonné sa responsabilité concernant les violations des droits humains commises par le Polisario sur son territoire. Ceci est inacceptable : la communauté internationale doit tenir le gouvernement algérien, ainsi que le Polisario, pour responsables de toute violation des droits humains éventuellement perpétrée par le Polisario en Algérie. Je tiens aussi à rappeler les recommandations que nous avons faites au gouvernement algérien dans ce sens à savoir :
- Autoriser le contrôle sur le terrain de la situation des droits humains dans les camps de Tindouf par un mécanisme approprié comme la MINURSO, si les Nations unies décident d’étendre leur mandat,
- Modifier sa position apparente consistant à céder au Front Polisario la responsabilité de protéger les droits humains de la population réfugiée des camps de Tindouf,
- Reconnaître publiquement sa propre responsabilité en matière de garantie du respect des droits de toutes les personnes vivant sur le territoire algérien. Par conséquent, intervenir si et lorsque des violations des droits humains sont commises et s’assurer que leurs auteurs soient reconnus responsables.
Le rapport de HRW évoque très timidement les avancées par le Maroc en matière des droits de l’Homme. Qu’est-ce qui explique cette attitude ?
Human Rights Watch présente les avancées et les défaillances en matière de droits humains d’une manière équilibrée. Le Maroc considère «les provinces du Sud» comme les autres provinces du royaume.
Donc la situation des droits de l’Homme là-bas, c’est la situation des droits de l’Homme au Maroc. Les procès iniques, la torture, l’interdiction de manifestations, la non-reconnaissance des associations, quand de telles violations ont lieu à Laâyoune, ça doit préoccuper tous les Marocains. Oui, les avancées sont manifestes. Il faut les saluer mais sans cacher le long chemin qui reste à faire.
Dans votre stratégie, comptez-vous mener une autre enquête portant cette fois-ci sur l’ensemble du Royaume du Maroc, et sur les autres pays nord-africain ?
Pour un cliché plus global des droits de l’Homme, Human Rights Watch sortira à la mi-janvier son rapport annuel qui consacre des chapitres au Maroc, à l’Al
gérie, et à la Tunisie, parmi quelque 80 pays du monde.
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