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SNCF : L'entreprise française s'inspire de l'Allemagne

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  • SNCF : L'entreprise française s'inspire de l'Allemagne

    26/12/2008 |
    .
    Depuis 2002, la Deutsche Bahn propose des vélos en libre-service siglés DB dans les grandes villes allemandes.

    La SNCF n'a aucuneleçon à recevoirde sa concurrentesur l'exploitation des TGV. En revanche, elle lui envie son fret et ses vélos.

    Elle ne copie que ce qui marche outre-Rhin.

    Depuis deux ans, la SNCF a lancé des projets qui ont été éprouvés avec succès par la Deutsche Bahn quelques mois ou années auparavant. « Guillaume Pepy est le premier président de la SNCF à avoir compris que la DB allait devenir un poids lourd européen et que son entreprise risquait d'être marginalisée , analyse un proche de la direction. Du coup, la stratégie de Pepy est claire : copier ce que la DB a réussi depuis dix ans . » D'après plusieurs té*moins, le séminaire de la rentrée 2007 a constitué un électrochoc pour les cadres de l'entreprise publique. Ils se sont en effet vu remettre le rapport sur la concurrence de la DB illustré en couverture par la photo d'un ICE en gare de l'Est. Depuis, l'entreprise française a peur que la DB ait pris une longueur d'avance et cherche à rattraper son retard.

    Des trains de fret jusqu'en Chine.

    En septembre dernier, la SNCF a annoncé qu'elle étudiait la possibilité de faire rouler ses trains de fret jusqu'en Chine. L'entreprise publique pense pouvoir mettre la Chine à dix jours de la France en faisant passer ses trains de marchandises sur 12 000 kilomètres, à travers la Mongolie, la Russie, la Pologne et l'Allemagne. Le service devrait être mis en place d'ici à trois ans. L'entreprise française emboîte ici le pas à la DB qui a fait rouler en janvier un train de marchandises entre Pékin et Hambourg. « La SNCF annonce ce projet de but en blanc alors que nous, nous travaillons sur le sujet depuis plus de trois ans », explique un cadre de la DB.

    Les billets sur le téléphone.

    Eurostar, la filiale de la SNCF, a annoncé en décembre que ses billets de train Paris-Londres pourraient être téléchargés dès l'été prochain sur les téléphones portables. La formule fonctionne avec succès outre-Rhin depuis cet été : les billets sont téléchargés en format MMS (photos) sur les téléphones des voyageurs.

    Des voitures et des vélos dans les gares.

    La SNCF a perdu en 2007 l'appel d'offres du Vélib', le vélo en libre-service à Paris, remporté par JCDecaux. La DB, elle, n'a pas raté le créneau et propose depuis 2002 des vélos siglés DB dans les grandes villes allemandes. Du coup, la SNCF s'est lancée sur un nouveau marché. Elle s'est alliée à l'automne à la RATP, Vinci et Avis pour lancer un service de voitures en libre- service en Ile-de-France. Les voyageurs arrivant dans les gares parisiennes pourront, dès 2010, finir leur trajet en voiture. Ce service existe en Allemagne depuis 2001. Il a été baptisé DB-Carsharing. « Nous avons raté Vélib à la différence de la DB qui a aujourd'hui ses vélos , déclarait Guillaume Pepy en octobre dernier. Nous ne passerons pas à côté d'AutoLib . »

    Intégrer Geodis.

    Deutsche Bahn a renforcé ses activités de transport de marchandises sur tout le territoire européen depuis avril 2006. Grâce au rachat de l'allemand Schenker et de l'américain Bax, la compagnie ferroviaire est numéro deux mondial de la logistique, derrière DHL/Deutsche Post. La SNCF n'a acquis la totalité de Geodis qu'au printemps dernier. L'objectif est, comme Outre-Rhin, de favoriser la complémentarité entre le transport routier et le transport ferroviaire. « Pour l'instant, il ne s'agit que d'un vœu pieux, explique un cadre de la SNCF. Nous avons du retard sur les Allemands. »
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

  • #2
    La Deutsche Bahn déclare la guerre à la SNCF

    Le Figaro 26/12/2008 |
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    Dès 2010, l'entreprise ferroviaire allemande pourra exploiter ses propres trains Munich-Paris ou Francfort-Paris. Crédits photo : AFP
    À un an de la libéralisation du transport de passagers, le ton est monté d'un cran entre les deux grands acteurs européens du ferroviaire.

    Changement d'ambiance.

    Jusqu'ici, la SNCF et la Deutsche Bahn (DB) refusaient de parler de concurrence et annonçaient de grands projets de coopération de part et d'autre du Rhin. Cette entente cordiale s'est matérialisée en 2007 par l'inauguration du TGV Est et l'exploitation commune de la ligne par les deux géants européens. Depuis 2007, des TGV français roulent jusqu'à Stuttgart tandis que des ICE allemands roulent de Francfort jusqu'à la gare de l'Est à Paris.

    Mais à un an de l'ouverture à la concurrence du trafic international de passagers, le ton a brutalement changé entre les deux entreprises. Cette fois-ci, il semble bien que la compétition soit lancée.

    Tout a déraillé le 12 décembre dernier.

    Ce jour-là, Guillaume Pepy, président de la SNCF, apprend que la Deutsche Bahn ambitionne de racheter la part des chemins de fer britanniques dans Eurostar. « Prématuré et ambitieux », déclare alors le président de l'entreprise française. Le même jour, il apprend que le président de la Deutsche Bahn, Hartmut Mehdorn, a écrit à Bruxelles pour réclamer l'ouverture à la concurrence du transport de voyageurs dans toute l'Europe en 2012. La lettre vise clairement la SNCF. Officiellement, le transport international de passagers doit en effet être libéralisé à partir de janvier 2010 tandis qu'aucune date n'est avancée pour la libéralisation du transport national. Des pays, comme l'Allemagne, l'ont cependant déjà libéralisé et aimeraient bien une réciprocité. Keolis, la filiale de la SNCF, ne se gêne pas pour répondre à des appels d'offres en Allemagne pour exploiter des lignes.

    Quelques jours plus tard, la Deutsche Bahn réussit à retirer à la SNCF sa victoire dans les transports de Bordeaux. Le contrat d'exploitation des transports en commun, de 750 millions d'euros sur cinq ans, vient en effet d'être remporté par Keolis, la filiale de la SNCF, face à Veolia. Or, la compagnie ferroviaire allemande s'est plainte de n'avoir pas pu prendre connaissance de l'appel d'offres en raison de la trop faible publicité qui lui a été donnée. Les juges ont estimé qu'il aurait dû être annoncé dans une publication d'audience internationale. Cela n'était pas le cas. Résultat : la compétition devra repartir de zéro avec à nouveau Keolis et Veolia, et un probable nouvel outsider : la Deutsche Bahn.

    Des trains plus fiables

    Des cadres de Veolia auraient cependant rencontré il y a dix jours leurs homologues de la Deutsche Bahn à Berlin. Du coup, la rumeur d'une entente entre les deux groupes pour débouter la SNCF de Bordeaux se fait de plus en plus entendre. On parle également d'une réponse commune au nouvel appel d'offres qui sera lancé dans les prochains mois.

    La réponse de la SNCF à ces attaques ne s'est pas fait attendre. L'entreprise a accusé la DB de pratiques concurrentielles douteuses. Guillaume Pepy a révélé que la DB, via sa filiale française de fret Euro Cargo Rail, avait piraté son site intranet et débauchait ses cheminots. La pratique, illégale, a été constatée par huissier. « C'est bien joué, reconnaît Guillaume Pepy. Plutôt que de se payer un cabinet de chasseurs de têtes, la DB se rend sur notre intranet où les cheminots discutent entre eux. C'est moins cher. » L'entreprise française explique également suivre de près la croissance de la DB dans le transport de marchandises en Europe. Après avoir racheté l'espagnol Transfesa et l'anglais EWS, la compagnie allemande pourrait devenir partenaire des chemins de fer suisses dans le fret. « Si cela devait arriver, nous pourrions nous poser la question de l'abus de position dominante », estime Guillaume Pepy.

    Pour l'instant, la bataille SNCF-DB se résume à une querelle par communiqués interposés. Dès 2010, cette concurrence se déroulera sur le sol français grâce à l'ouverture du trafic international à la concurrence. La Deutsche Bahn pourra alors exploiter ses propres trains Munich-Paris ou Francfort-Paris. Entre 2012 et 2015, c'est l'ensemble du marché qui sera libéralisé. La DB pourra alors concurrencer la SNCF sur du Paris-Marseille ou du Paris-Nantes.

    La semaine dernière, l'entreprise ferroviaire allemande a annoncé une commande de quinze ICE au constructeur Siemens et n'a pas manqué de préciser qu'elle les utiliserait hors d'Allemagne là où elle pourrait « conquérir des parts de marchés ». Mais avant de rêver à la conquête des lignes à grande vitesse françaises, la DB devra avoir des trains plus fiables. En 2008, 25 % des trajets sur la ligne Paris-Strasbourg programmés en ICE ont finalement été annulés pour des raisons techniques et réalisés en TGV de la SNCF.
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    Mahomet

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