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Une livre sterling vaut un euro

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  • Une livre sterling vaut un euro

    fort chute du pound, un moment ideal pour passer les vacances de fin d annee en UK.

    Pour ses dix ans, l'euro pourrait se voir offrir par les marchés une victoire symbolique : la parité avec la livre. Lors du lancement de la monnaie unique européenne, le 1er janvier 1999, il fallait 1,4 euro pour se procurer une livre sterling. Dans un premier temps, la monnaie britannique n'a cessé de se réévaluer, atteignant 1,73 euro en octobre 2000. La question était : à quand la livre à 2 euros ? Cette bonne santé constituait alors l'un des principaux arguments de Tony Blair et du ministre des finances, Gordon Brown, pour ne pas adopter la monnaie européenne.

    Les faits Une livre sterling vaut un euro : Londres laisse filer sa monnaie

    Aujourd'hui, les rôles sont inversés. Depuis le début de l'année 2008, la livre a perdu le quart de sa valeur. Un phénomène qui s'accélère. Résultat : livre et euro sont aujourd'hui quasiment à parité. En raison de la politique de la Banque d'Angleterre et de la conjoncture économique - encore pire outre-Manche que sur le continent -, la chute de la livre sterling devrait se poursuivre.
    Si une livre faible favorise les exportations, elle rend plus difficile le financement de la dette publique en forte augmentation. En théorie, cette parité devrait relancer le débat sur l'adhésion de la livre à l'euro. Mais pour des raisons politiques, le sujet n'est pas d'actualité. La victoire de l'euro n'est donc pas totale.

    En pleine dégringolade, la livre sterling est-elle devenue la triste mère d'un empire mort, comme disait Byron de l'Italie ? La question est posée à la lumière de l'impressionnante glissade du sterling vers la parité avec l'euro. La livre a perdu 13 % de sa valeur par rapport à l'euro depuis le 1er décembre et 25 % au cours de l'année 2008. Elle cotait, mardi 30 décembre dans la matinée, à 1,0313 euro, après être tombée lundi soir jusqu'à 1,0198 euro.
    "Il ne s'agit pas d'une politique délibérée. Gordon Brown a dit que le cours du sterling n'était pas son affaire. Les marchés se détournent de la livre pour deux raisons. Tout d'abord, la politique de baisse des taux d'intérêt par la Banque d'Angleterre, plus brutale que celle de la Banque centrale européenne, devrait se poursuivre l'an prochain. Ensuite, l'état de l'économie britannique est plus grave que celui de la zone euro", explique Jurgen Michels, un expert en macroéconomie de la banque Citigroup à Londres.
    A écouter notre interlocuteur, la priorité absolue de la Banque d'Angleterre est de combattre l'entrée en récession, la hausse du chômage, l'endettement des ménages et la crise de liquidités. La défense de la monnaie n'est pas à l'ordre du jour.
    Les dernières données confirment la détérioration de la situation économique. Le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni s'est contracté de 0,6 % lors du troisième trimestre, selon le Bureau national de la statistique. Pour la City, le déclin que l'on devrait observer au quatrième trimestre 2008 puis au premier trimestre 2009 risque d'être bien pire.
    LA QUESTION DE L'ADHÉSION À L'EURO
    Sur 2008, l'économie n'a crû que de 0,3 %, résultat du recul de l'activité dans les services comme dans le secteur manufacturier. Le chômage, qui s'est élevé à 1,07 million en novembre, continuera sa courbe ascendante, avec 600 000 pertes d'emplois supplémentaires prévues l'an prochain. Par ailleurs, la baisse des prix de l'immobilier devrait s'accentuer en 2009, prédit le cabinet de conseil Hometrack. L'autre moteur de la croissance britannique, la consommation, devrait continuer à se contracter à la lumière du pessimisme des ménages, soucieux de rembourser leurs dettes ou de rebâtir leur épargne.
    La déprime de la distribution, baromètre par excellence de la consommation outre-Manche, l'atteste. Après les mises sous administration judiciaire de Woolworths, de MFI et de Zavvi (ex-Virgin Megastores), les experts s'attendent à une dizaine de banqueroutes de chaîne de distribution en janvier 2009, en particulier de distributeurs moyens d'électroménager, d'informatique et de meubles.
    Dans un tel contexte, bon nombre d'analystes prédisent en janvier-février 2009 une nouvelle baisse de 0,5 % à 1 % du taux directeur de la Banque d'Angleterre (à 2 % actuellement), en vue de stimuler l'activité. Mais pareille diminution du loyer de l'argent pénaliserait davantage la livre par rapport à l'euro en rendant ce dernier encore plus attirant aux yeux des capitaux à la recherche d'un placement rémunérateur.
    L'affaiblissement du sterling aura certes pour effet positif de redonner du tonus aux exportations britanniques. En revanche, il risque de rendre plus compliqué le financement de la dette publique, en forte augmentation. L'engagement du gouvernement, annoncé le 22 décembre, à créer au moins 100 000 emplois nouveaux en investissant dans les infrastructures tout comme la possibilité d'un nouveau plan de sauvetage de banques trop exposées à l'immobilier commercial alimentent les inquiétudes budgétaires. "A terme, la faiblesse du sterling pourrait détourner les capitaux étrangers des bons d'Etat britanniques. Le gouvernement compte sans doute sur une augmentation de l'épargne privée pour compenser cette défiance", assure M. Michels.
    La descente de la monnaie britannique vers la parité avec l'euro ne fait toutefois pas revenir son adhésion à la monnaie unique dans la réflexion du gouvernement travailliste.
    Lorsqu'il était ministre des finances, Gordon Brown avait été l'architecte de la décision, en 2003, de repousser à plus tard son adhésion à la monnaie unique. Il avait justifié ce refus par la bonne santé de l'économie britannique comparé aux pays adhérents et par la fermeté de la livre. A l'évidence, ces deux obstacles ne sont plus là.
    Reste qu'à l'aune de la situation actuelle, l'économie britannique ne répond pas aux critères de Maastricht. A écouter Citigroup, en 2009, le déficit budgétaire devrait atteindre 8 % du PIB, bien au-delà de la limite autorisée de 3 %. De plus, pareille adhésion est une décision politique telle que le gouvernement travailliste, toujours à la traîne dans les sondages et confronté aux sentiments anti- européens majoritaires dans l'opinion, préfère botter en touche.

    Marc Roche
    If you want to go fast go alone, if you want to go far go together....
    You have to have a dream so you can get up in the morning....
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