- Entre 60 et 100 DH par mois pour chaque enfant scolarisé
- 80 000 écoliers dans 1 200 écoles réparties sur 139 communes parmi les plus pauvres
- Les ménages recevront leurs aides tous les deux mois par mandat postal
- Le programme «Tayssir» sera testé pendant 2 ans avant d’être généralisé.
C’est par petites touches que le gouvernement procède pour réformer et optimiser tout le dispositif de la compensation. Après la révision de la structure des prix des carburants et une série de mesures qui ont touché la farine subventionnée et l’affichage des prix, une nouvelle pièce vient compléter le puzzle : il s’agit de l’aide financière directe aux ménages pauvres.
Maintes fois mise sur la table mais jamais véritablement menée de manière sérieuse, la mise en œuvre des aides financières est désormais une réalité. A partir de janvier 2009, ce sont quelque 47 500 ménages qui recevront, à la fin de chaque mois, des aides allant de 60 à 100 DH par mois et par enfant, à condition que ce dernier soit scolarisé.
Lutter à la fois contre la pauvreté et contre la déperdition scolaire
Baptisé «Tayssir», le programme, placé sous l’égide du ministère de l’éducation nationale, est piloté par l’Association marocaine d’appui à la scolarisation (Amas).
L’originalité du programme réside dans le fait qu’il permettra de faire d’une pierre deux coups : aider directement les ménages nécessiteux et lutter contre la déperdition scolaire. Car l’un des principes fondateurs de Tayssir est que l’aide financière est conditionnée à la scolarisation des enfants.
En clair, les ménages ne recevront leur chèque que s’ils envoient leurs enfants à l’école. Il ne s’agit pas là d’une invention marocaine puisque des dispositifs similaires existent déjà dans d’autres pays, notamment la Bolsa Familia au Brésil, ou Solidaridades au Mexique.
Des expériences dont le Maroc s’est beaucoup inspiré pour construire son propre mécanisme. Comment celui-ci va-t-il fonctionner ?
Tayssir est un programme pilote qui sera conduit sur une durée de deux ans. Pour cette phase expérimentale, le gouvernement a choisi de mener le programme dans 139 communes réparties à travers 5 régions.
Ces communes ont été retenues sur la base de trois critères : elles doivent faire partie des communes ciblées par l’INDH, avoir un taux de pauvreté supérieur à 30% et un taux de déperdition scolaire supérieur à 8%. Par contre, le choix des 1 200 écoles bénéficiaires s’est fait de manière aléatoire.
Plus de 4 absences par mois ? Pas d’aide
Une fois les établissements scolaires connus, il fallait identifier les écoliers dont les parents peuvent profiter de l’aide.
Pour cela, des campagnes d’information et de sensibilisation ont été menées jusque dans les douars pour appeler les ménages à s’inscrire sur les listes ouvertes auprès des écoles. Au terme de ces campagnes, ce sont quelque 47 500 ménages qui ont répondu à l’appel pour un total de plus de 80 000 élèves.
Et s’ils l’ont fait, c’est que, à la clé, il y a une aide sonnante et trébuchante : 60 DH par mois pour chaque enfant en 1ère et 2e année primaire, 80 DH s’il est en 3e ou 4e année et 100 DH pour les écoliers en 5e et 6e année, ce qui, pour un ménage démuni, représente un budget conséquent.
Si le schéma ainsi énoncé peut paraître séduisant et simple, sa mise en œuvre a nécessité une mécanique minutieuse pour éviter les effets pervers et s’assurer que les aides, là aussi, iront bien à ceux qui les méritent.
Première question à laquelle il fallait répondre : à qui donner les aides et par quel moyen ? Le programme Tayssir étant encore expérimental, l’administration a opté pour deux formules : pour la moitié des écoles retenues, ce sera au père, et pour l’autre moitié, ce sera à la mère. L’objectif étant de pouvoir, à la fin des deux années d’expérimentation, retenir la formule qui a donné les meilleurs résultats.
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