« Le rap, une sous-culture d’analphabètes ». Pourquoi suis-je tombé sur cette vidéo ? En attendant, ce fut fait.
L’ineffable Eric Zemmour pérore, avec ses grands airs.
C’était sur France 0, le 12 décembre, et ça passe en douceur :
Alors que dire à notre rigolo de Zemmour ?
Que le rap n’est ni une culture, ni une sous culture, mais simplement un genre musical, et que le rap se nourrit d’une vraie culture, le hip hop, qui puisse dans les tripes de la société noire aux Etats- Unis. Une culture un peu différente, mais il ne faut pas avoir peur, mon grand Eric.
Que dire « le rap », pour en faire un tout et le jeter dans le sac des horreurs analphabètes, c’est ignorer l’immense diversité de ce genre musical, balayer ses tendances, ses oppositions, ses guerres internes. Un propos de bar, du genre : « la presse dit que… » Zemmour parvient à citer MC Sollar, mais au delà de celui qu’il qualifie d’alibi, c’est terra incognita . Mais, cher Eric, votre suffisance envoie à la déchiqueteuse trop de joyaux reconnus, et de perles restées inconnues. Sans aller chercher trop loin, essayez de vous décoincer l’os de la comprenette avec des classiques comme « Le Code de l'honneur » de Rohff, ou « Gibraltar » d’Abd Al Malik. Même les incultes comme moi connaissent, et apprécient.
Et puis, les analphabètes… Venant de Zemmour, on fait le lien avec tant d’autres propos. Passons. Tant pis pour lui. Mais amis rappeurs, ne vous désolez pas sur les critères de la vraie culture bien de chez nous. Tout vous reste possible. Je garde pour ma part comme référence l’arrivée à l’Académie française, haut lieu de la vraie culture des alphabètes, celle que Zemmour ne met pas dans le même sac, l’arrivée donc d’un certain Giscard d’Estaing Valéry, dont la seule œuvre littéraire s’appelle « Le Passage », un roman d'amour sur fond de scènes de chasse entre un notaire quinquagénaire et une jeune auto-stoppeuse blonde. Essayez de passer « Le Passage » en rap, vous entendrez les mots pleurer.
Que Zemmour n’aime pas le rap, parce qu’il ne l’a pas écouté, qu’il y a NTM, le fric, et les mecs à casier… Bon. Mais qu’il continue comme à ça à distiller sa suffisance parfumée, qui suinte le mépris, non. Parce que lorsqu’il parle de la « sous-culture des analphabètes », on sent très bien qu’il vise autant ceux qui composent que ceux qui écoutent. Zemmour, 100% culture.
lesactualitesdudroit
L’ineffable Eric Zemmour pérore, avec ses grands airs.
C’était sur France 0, le 12 décembre, et ça passe en douceur :
Alors que dire à notre rigolo de Zemmour ?
Que le rap n’est ni une culture, ni une sous culture, mais simplement un genre musical, et que le rap se nourrit d’une vraie culture, le hip hop, qui puisse dans les tripes de la société noire aux Etats- Unis. Une culture un peu différente, mais il ne faut pas avoir peur, mon grand Eric.
Que dire « le rap », pour en faire un tout et le jeter dans le sac des horreurs analphabètes, c’est ignorer l’immense diversité de ce genre musical, balayer ses tendances, ses oppositions, ses guerres internes. Un propos de bar, du genre : « la presse dit que… » Zemmour parvient à citer MC Sollar, mais au delà de celui qu’il qualifie d’alibi, c’est terra incognita . Mais, cher Eric, votre suffisance envoie à la déchiqueteuse trop de joyaux reconnus, et de perles restées inconnues. Sans aller chercher trop loin, essayez de vous décoincer l’os de la comprenette avec des classiques comme « Le Code de l'honneur » de Rohff, ou « Gibraltar » d’Abd Al Malik. Même les incultes comme moi connaissent, et apprécient.
Et puis, les analphabètes… Venant de Zemmour, on fait le lien avec tant d’autres propos. Passons. Tant pis pour lui. Mais amis rappeurs, ne vous désolez pas sur les critères de la vraie culture bien de chez nous. Tout vous reste possible. Je garde pour ma part comme référence l’arrivée à l’Académie française, haut lieu de la vraie culture des alphabètes, celle que Zemmour ne met pas dans le même sac, l’arrivée donc d’un certain Giscard d’Estaing Valéry, dont la seule œuvre littéraire s’appelle « Le Passage », un roman d'amour sur fond de scènes de chasse entre un notaire quinquagénaire et une jeune auto-stoppeuse blonde. Essayez de passer « Le Passage » en rap, vous entendrez les mots pleurer.
Que Zemmour n’aime pas le rap, parce qu’il ne l’a pas écouté, qu’il y a NTM, le fric, et les mecs à casier… Bon. Mais qu’il continue comme à ça à distiller sa suffisance parfumée, qui suinte le mépris, non. Parce que lorsqu’il parle de la « sous-culture des analphabètes », on sent très bien qu’il vise autant ceux qui composent que ceux qui écoutent. Zemmour, 100% culture.
lesactualitesdudroit
Commentaire