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« Aucun constructeur auto n'en sortira indemne »

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  • « Aucun constructeur auto n'en sortira indemne »

    Personne n'en doute.
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    L'effondrement des ventes de voitures s'accélère chaque mois, dans les pays développés comme sur les marchés émergents.
    L'effondrement des ventes de voitures s'accélère chaque mois, dans les pays développés comme sur les marchés émergents.

    Sergio Marchionne, administrateur délégué de Fiat, s'attend à vivre l'année la plus difficile de sa carrière. « 2009, c'est l'année de tous les dangers, estime également Carlos Ghosn, le PDG de Renault et de Nissan. Aucun constructeur n'en sortira indemne. » Mais il est difficile de prévoir quelle sera l'ampleur de la chute. « Nous n'avons pas encore touché le fond de la crise et personne n'en voit la sortie », déclarait encore Carlos Ghosn le mois dernier.

    La banque Goldman Sachs anticipe une baisse des ventes mondiales de 9 % l'an prochain. Aux États-Unis, il ne pourrait s'écouler qu'entre 11 millions et 12,5 millions de voitures, contre à peine plus de 13 millions en 2008 et 16 millions en 2007. En Europe, les marchés pourraient plonger de 20 % cette année par rapport à 2007, selon Renault.

    Pour l'instant, l'effondrement des ventes s'accélère chaque mois. Les consommateurs repoussent leur achat, ou n'obtiennent pas de prêt alors que le crédit finance environ trois véhicules sur quatre en Europe. En novembre, les ventes ont chuté de 36,7 % aux États-Unis et de 25,8 % en Europe. Tout aussi inquiétant, les marchés émergents, qui tiraient la croissance de l'industrie automobile, subissent un sérieux coup de frein.

    Conséquence, « sur l'année 2009, nous allons tous être en situation où nous n'allons pas utiliser nos capacités de production », explique Carlos Ghosn. Il s'agit pour les constructeurs de réduire leurs stocks de voitures, de façon à essayer de dégager des flux de trésorerie positifs. Un réflexe vital, tant ils éprouvent des difficultés à se financer sur les marchés. « Si la crise du financement dure, vous verrez les constructeurs tomber les uns après les autres », estime le patron de Renault.

    Toyota aussi

    Les plus menacés sont les Big Three américains (General Motors, Ford et Chrysler), dont les ventes sont en chute libre. S'ils sortent momentanément la tête de l'eau grâce à l'attribution d'un prêt de 13,4 milliards de dollars à General Motors et Chrysler par la Maison-Blanche, le spectre de la faillite n'a pas disparu. L'obligation qu'ont les trois constructeurs de Detroit de faire la preuve qu'ils sont capables d'être rentables avant le 31 mars 2009 « pourrait apporter à la prochaine Administration suffisamment de marge de manœuvre pour pousser l'un d'eux à la faillite », explique Himanshu Patel, analyste chez JPMorgan Chase.

    Les Japonais, qui réalisent l'essentiel de leurs profits aux États-Unis et sont pénalisés par la flambée du yen face au dollar, sont également en situation délicate. Toyota prévoit la première perte opérationnelle de son histoire lors de l'exercice 2008-2009, qui sera clos en mars. En Europe, Carlos Ghosn anticipe que les constructeurs termineront tous l'année « dans le rouge ou pas très loin ».

    Désormais, le secteur attend son salut de l'État. En France, Nicolas Sarkozy a promis un nouveau plan d'aide à l'industrie automobile avant la fin de janvier, alors que la « prime à la casse » semble redynamiser les ventes. Cette aide pourrait être comprise dans une enveloppe accordée par Bruxelles. Les constructeurs demandent un prêt de 40 milliards d'euros à la Commission européenne.

    Cyrille Pluyette
    02/01/2009. Le Figaro
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    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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