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Les écoliers De Kabylie Racontent Leurs Vacances D’hiver

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  • Les écoliers De Kabylie Racontent Leurs Vacances D’hiver

    bonjour tous le monde !!!

    Des olives sèchent en tas noirs et juteux sur le bord de la route. C’est la saison de la cueillette. On peut le savoir en observant les nuées d’étourneaux qui planent au-dessus des oliviers. Les écoliers de la profonde Kabylie ont tout abandonné durant ces vacances d’hiver.
    Une période censée être propice pour rattraper le retard acquis durant le premier trimestre. Pour ces enfants, les rattrapages se font la nuit au bord du feu, la journée est consacrée aux travaux des champs. Et les parcs d’attraction de Tikjda, Yakouren...? C’est pour les autres. Quoi encore, le bonheur? «Il faut le chercher ailleurs. Cette situation me renvoie aux années de la guerre où la cueillette des olives primait sur tout...», se souvient Dda l’Bachir, âgé de 80 ans. Si les yeux lui jouent des tours, l’esprit, lui, est intact.
    Les vieillards parlent d’un souvenir, la nouvelle génération est hantée, quant à elle, par l’amère réalité. «Ce n’est point une négligence des études. J’en suis persuadé un bon nombre, si ce n’est la totalité, de mes exercices demeurent non résolus. J’ai tranché pour cette solution de cueillir des olives et les vendre par la suite, pour subvenir aux besoins de ma famille pauvre et nombreuse.» C’est Nabil, un lycéen d’Akbou, très conscient de la situation, qui nous parle.
    Accroupi comme un soldat puni par son supérieur, il défie la nature et espère assumer son lourd rôle de père de famille dans lequel il se trouve depuis le décès de son père. Du haut d’un olivier, aâmi Rabah, quadragénaire au verbe châtié, natif des Ouacifs, résume la situation: «C’est un corollaire de notre mal vie. Nos enfants subissent les conséquences...» dit-il, péniblement. Là où l’on passe, des maisons ont l’air d’avoir poussé plutôt que d’avoir été construites, des gamins tapent dans un ballon de foot sur un terrain vague à flanc de colline, les joues rouges de froid glacial qui «sévit» en Kabylie. Non concernés par la cueillette des olives, ces bambins accompagnent leur famille. D’autres, plus âgés, font le berger côte à côte. A longueur de journée, ils demeurent inséparables. Dans leur musette tenue en bandoulière, on peut trouver également des livres, des matières essentielles «pour jeter un coup d’oeil». Eux qui s’apprêtent à passer un examen d’une importance capitale: le baccalauréat.
    L’un de ces livres est couvert d’une photo de la JSK. Les joueurs sont sagement alignés comme des écoliers pour une pose de fin d’année. Il suffit de regarder ces lycéens droit dans les yeux, pour lire la misère, toute la misère qu’ils vivent.
    Déboussolés, ils savent que les dés sont jetés d’avance. «Notre réussite relève du miracle», reconnaît Lounès qui, en sus de ces «malheurs», souffre d’une malformation au niveau de la nuque et des troubles de mémoire. Pour ne pas se lasser de «côtoyer» des chèvres, des moutons, des brebis...et des chiens gardiens de leur troupeau, ces adolescents taillent des flûtes dans le roseau. Ils aiment leur arracher ces sons qui ressemblent à l’écho des pierres qui roulent du haut de la montagne. Un son âpre, lancinant, comme tenu en apesanteur. L’angoisse et le stress gagnent l’esprit de ces jeunes, au fil des minutes et heures qui s’égrènent. Ces bergers attendent impatiemment que les aiguilles de la montre indiquent midi. Ou presque. Mains sales, un corps dégageant une odeur nauséabonde qui fait fuir certains passants qui viennent profiter de l’air pur des forêts ou faire des séances de jogging, ces jeunes se réunissent autour de leur repas. «Un repas pauvre ne sera servi qu’au fils du pauvre», souligne Ameziane. «Des piments, des oignons, des frites...», a-t-il expliqué. Agglutinés autour de tables noyées dans la fumée, certains s’asseoient à même le sol, les Ameziane et camarades s’adonnent, plus tard, avec une passion bruyante aux dominos.
    Hier, ils ont cueilli des olives. Aujourd’hui, c’est l’école. Ces enfants pourront-ils «cueillir» des points dans leurs examens et seront-ils classés parmi les meilleurs?

    Fouad IRNATENE in l'expression
    UN SAVOIR N'EST SAVOIR QUE S'IL EST TRANSMIT ! dixit bibi !!!

  • #2
    djoudjou toujours un plaisir de te lire!

    toi et tes olives.............que du bonheur!moi qui ai les larmes aux yeux depuis hier.............merci!
    on fait avec..........

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    • #3
      salut salut

      Hier, ils ont cueilli des olives. Aujourd’hui, c’est l’école. Ces enfants pourront-ils «cueillir» des points dans leurs examens et seront-ils classés parmi les meilleurs?

      Oui ils le peuvent, et même parfois plus que ceux qui ont passé leurs vacances au chaud et au repos. Le quotidien dur apprend aussi plein de belles choses, à savoir, le courage, la détermination la volonté de réussir ne serai - ce que pour améliorer un jour sa vie et celle des siens. Et je vous assure que le jour ou ils auraient réussis, ces souvenirs amers de leurs enfance vont peut être devenir leurs meilleurs souvenirs, car ils seront fières de leur réussite plus que quiconque d'autre, vu les conditions dans lesquels ils ont grandis.
      Tadjére ouala Hadjére ouala rédjline Madjer...

      Vive Tayri, Vive JSK

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      • #4
        Hier, ils ont cueilli des olives. Aujourd’hui, c’est l’école. Ces enfants pourront-ils «cueillir» des points dans leurs examens et seront-ils classés parmi les meilleurs?
        ...ceux sont meme ceux là, qui deviendront medecins, hommes de lois, professeurs d'universités et imminents hommes de lettre, car la rudesse de la vie et le besoin de s'en sortir leur offre un challenge que seul ces gens peuvent relever!
        et de ma vie, je n'ai vu encore un medecin en Algérie, professeur en chirurgie, ou tout autre haut cadre, issue d'une famille aisée ou grandi dans le chaud comme le signale Mimika, au contraire, tous fils de fellahs, de la montagne ou simple ouvriers.....imagine leur fierté!
        ....If you're not writting, you're not thinking!

        The Dice Man.

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        • #5
          notre paradis à nous c'est notre kabylie prodonde !

          bonsoir tous le monde !
          hier sur l'autoroute de bouira, et quelle autoroute ! magnifique !!!
          bons nombres d'etudiantes et d'etudiants attendent le bus pour rejoindre le campus d'aboudaou....
          ceux sont meme ceux là, qui deviendront medecins, hommes de lois, professeurs d'universités et imminents hommes de lettre, car la rudesse de la vie et le besoin de s'en sortir leur offre un challenge que seul ces gens peuvent relever ! ar toufat !
          UN SAVOIR N'EST SAVOIR QUE S'IL EST TRANSMIT ! dixit bibi !!!

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