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    Israël confronté aux risques de son offensive

    il y a 14 min
    Mark Lavie
    Israël, qui a lancé samedi une opération militaire de grande ampleur dans la Bande de Gaza, n'en est pas à son coup d'essai en matière d'offensive terrestre contre des cibles arabes. Mais force est de constater que, le plus souvent, Tsahal s'est embourbé ou a subi de lourdes pertes, sans parvenir à écraser les groupes radicaux ou faire cesser les attaques contre le territoire israélien. Lire la suite l'article
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    L'exemple le plus récent remonte à 2006, année de l'aventureuse intervention contre le Hezbollah libanais. Cette guerre de deux mois s'est soldée par un cuisant échec pour l'Etat hébreu, faisant naître une idée susceptible de trouver son application à Gaza: le déploiement d'une force internationale.
    Dans le conflit actuel, Israël s'est montré particulièrement réticent à engager son infanterie et ses blindés. D'anciens généraux avaient averti qu'une opération suffisamment importante pour stopper les tirs de roquettes Qassam nécessiterait des forces terrestres massives et ferait un grand nombre de victimes de part et d'autre.
    L'Etat hébreu, qui s'est retiré unilatéralement de la Bande de Gaza en 2005, assure ne pas vouloir reprendre ce territoire palestinien. Un tel objectif militaire impliquerait une offensive dans les villes et les camps de réfugiés, des combats de rue et des destructions à grande échelle, avec un lourd bilan à prévoir dans les rangs israéliens.
    Or Israël n'est pas prêt à payer un tel tribut. De surcroît, l'histoire a montré que l'opinion mondiale n'accepterait pas que l'Etat hébreu fasse des milliers de victimes palestiniennes pour "libérer" la Bande de Gaza de ses militants radicaux.
    Les Israéliens sont donc contraints de recourir à une formule qui ne leur a guère souri par le passé: une offensive limitée, passant par la prise de contrôle du nord de la Bande de Gaza, d'où sont tirées la plupart des roquettes visant le territoire israélien. Les tirs de barrage cessent quand les forces israéliennes occupent cette zone. Mais ils reprennent dès qu'elles se retirent...
    Israël ne décide pas toujours de la durée de ses interventions. Dans un passé récent, plusieurs offensives terrestres israéliennes ont dû être abrégées après qu'un obus ou un missile eut frappé une zone d'habitation, tuant des femmes et des enfants. La condamnation internationale a alors eu raison de ses objectifs militaires.
    En 1996, une invasion du Liban-Sud destinée à stopper des tirs de roquettes sur le nord d'Israël avait ainsi été interrompue prématurément après la chute d'un obus sur un camp palestinien, non loin d'un poste de contrôle de l'ONU. Cette bavure avait coûté la vie à une centaine de personnes.
    En novembre 2006, les forces israéliennes s'étaient retirées du nord de Gaza à la suite d'un tir accidentel sur une maison, qui avait coûté la vie aux 18 membres d'une même famille, parmi lesquels huit enfants. La communauté internationale avait protesté, et les tirs de Qassam avaient immédiatement repris.
    Même lorsque Israël maintient ses forces pour une plus longue période, le résultat n'est pas toujours celui escompté. On se souvient de l'invasion du Liban en 1982, officiellement destinée à refouler les militants palestiniens mais qui visait en fait à installer un gouvernement pro-israélien à Beyrouth. Malgré l'échec de cette opération, Tsahal devait rester au pays du Cèdre jusqu'en 1985 et dans la "zone de sécurité" du Liban-Sud jusqu'en 2000.
    De cette longue occupation a résulté la création du Hezbollah. Depuis, les forces du Parti de Dieu tirent régulièrement des roquettes sur l'Etat hébreu, qui riposte par des bombardements.
    En juillet 2006, après que le Hezbollah eut franchi la frontière, tué trois soldats et capturé deux autres, Israël avait lancé une vaste offensive sur le Liban, commençant par des frappes aériennes auxquelles avait succédé une attaque terrestre. Résultat: de lourdes pertes, presque 4.000 roquettes tombées sur le sol israélien et une guerre jugée hâtive et aventureuse par une commission d'enquête israélienne.
    Reste que, dans une résolution qui pourrait avoir des implications dans le conflit de Gaza, le Conseil de sécurité de l'ONU avait décidé d'un renforcement jusqu'à 15.000 hommes de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), chargée d'empêcher la présence d'armes et d'explosifs dans une zone tampon entre Israël et le Liban.
    Israël souhaiterait voir le précédent libanais trouver une application à Gaza. Sa ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni s'est rendue jeudi à Paris pour proposer une contribution israélienne à un éventuel effort international de cessez-le-feu. Un véritable ballet diplomatique est attendu la semaine prochaine à Jérusalem.
    L'Etat hébreu ne presse pas à ce stade pour l'envoi d'une force armée. Mais si un contingent international était chargé de faire cesser les tirs de roquettes, il aurait su tirer profit de son offensive. AP
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