En avril dernier, près de 900 personnalités, un véritable Who’s Who des Américains d’origine arabe en plus de nombreux invités illustres, ont assisté, dans un magnifique hôtel à Washington DC, au prestigieux gala annuel du prix Khalil Gibran, Esprit de l’humanité.
Le prix, décerné par la fondation de l’Arab-American Institut (AAI) depuis 1999, contribue à la promotion de la diversité et l’interaction culturelle. Il symbolise aussi les valeurs démocratiques et humanitaires au-delà des barrières identitaires et auxquelles est attachée la communauté d’origine arabe établie aux Etats-Unis d’Amérique. L’auteur du Prophète était connu ici pour sa fierté identitaire et son respect envers la liberté qu’il trouva en Amérique.
A présent, la génération d’immigrés et de fils d’immigrés venus du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et des autres contrées arabes, renouvelle son attachement à ces principes tout en faisant face aux défis imposés par la conjoncture. Aéroport JFK, New York City, 18h. Sitôt débarrassé des formalités trop sévères, voire inhumaines, pour fouler le sol américain, on saute dans le premier taxi en direction du East Queens où se trouve l’aéroport Laguardia. Premier coup d’œil à l’intérieur du Cab, notre attention est attirée par un CD qui pend au bout d’une chaîne enroulée autour du rétroviseur et sur lequel est gravée Ayat El Koursi. Etes-vous musulman ?
Sans sourciller, notre chauffeur au teint afro-américain, pour reprendre l’euphémisme usuel pour désigner ici les Noirs, répond prestement : « Alhamdoul’lah. » La discussion s’engage, et dès que notre nationalité algérienne est déclinée, il réagit en prononçant une phrase en arabe maghrébin parfait et quelques mots en français. Notre chauffeur s’appelle Oumar et vient de Mauritanie. Rien d’étonnant à cela, c’est l’Amérique et New York a été, depuis les premières vagues d’immigrants arabes, la porte d’entrée au Nouveau monde. La diversité ethnique de ce pays est une réalité et la présence des Arabes est plus importante qu’on puisse le croire et peut même étonner parfois, à voir leur concentration dans certaines régions. Au New Brunswick, dans l’Etat du New Jersey, 90% des employés chauffeurs de la compagnie locale de taxi sont d’origine égyptienne.
L’Arabe est-il soluble dans le rêve américain ?
On compte plus de trois millions et demi d’Arabes aux USA, et plus de 80% sont des citoyens américains natifs qui jurent leur loyauté à la bannière étoilée. Comment vivent-ils et comment assument-ils leur américanité ? Quel est le degré de leur intégration et leur impact sur la vie politique et sociale de l’Amérique d’aujourd’hui ? Les réponses pourraient surprendre chez nous et peut-être même choquer certains esprits attachés aux évidences. En effet, une grande partie de cette diaspora vit en Amérique depuis au moins trois générations.
La décennie de 1880 est connue comme étant celle de l’arrivée des premiers Arabes émigrés. Ils sont Palestiniens, Jordaniens, Marocains, Irakiens, Egyptiens, Algériens ou Libanais ; ils sont musulmans, sunnites ou chiites, chrétiens catholiques, maronites, orthodoxes ou protestants. Les Arabes vivent et s’assument en parfaits Américains et prétendent à leur part du rêve et de la success story americaine.
Géographiquement, ils sont répartis sur l’ensemble des Etats qui forment l’Amérique avec une très forte concentration en Californie, New York et le Michigan. Environ 94% vivent dans les métropoles, telles Los Angeles, Chicago, Détroit, New York City et Washington DC. Preuve, s’il en est, d’une préférence pour des activités de l’industrie, le secteur des services ainsi que le management. En tous les cas, la diaspora arabo-américaine peut se targuer d’être une communauté active avec un taux d’emploi dépassant légèrement le taux national, sachant que 88% des adultes sont employés dans le secteur privé. Au milieu de ces statistiques démographiques, la présence d’immigrants d’origine algérienne n’est pas ce qu’on peut qualifier de significative et se traduit par le taux de 7%, qui inclut également les immigrés du Bahrein, des îles Comores, Djibouti, Koweït, Libye, Oman, Qatar, l’Arabie Saoudite, la Tunisie, les Emirats arabes unis et le Yémen. La représentation par nationalité est dominée par les Libanais, qui constituent la majorité avec 39% du total, un taux revu à la hausse après la destruction du Liban par Israël durant l’été dernier et l’exode de milliers de familles aux USA.
Les Egyptiens et les Syriens viennent après avec 12% pour chaque communauté, selon des statistiques établies en 2000, devant les Irakiens et les Palestiniens qui comptent aussi des communautés importantes. Par confession religieuse, la part du lion revient aux catholiques romains avec 35%, suivis des musulmans avec 24% et les chrétiens orthodoxes avec 18%.
La suite...
Le prix, décerné par la fondation de l’Arab-American Institut (AAI) depuis 1999, contribue à la promotion de la diversité et l’interaction culturelle. Il symbolise aussi les valeurs démocratiques et humanitaires au-delà des barrières identitaires et auxquelles est attachée la communauté d’origine arabe établie aux Etats-Unis d’Amérique. L’auteur du Prophète était connu ici pour sa fierté identitaire et son respect envers la liberté qu’il trouva en Amérique.
A présent, la génération d’immigrés et de fils d’immigrés venus du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et des autres contrées arabes, renouvelle son attachement à ces principes tout en faisant face aux défis imposés par la conjoncture. Aéroport JFK, New York City, 18h. Sitôt débarrassé des formalités trop sévères, voire inhumaines, pour fouler le sol américain, on saute dans le premier taxi en direction du East Queens où se trouve l’aéroport Laguardia. Premier coup d’œil à l’intérieur du Cab, notre attention est attirée par un CD qui pend au bout d’une chaîne enroulée autour du rétroviseur et sur lequel est gravée Ayat El Koursi. Etes-vous musulman ?
Sans sourciller, notre chauffeur au teint afro-américain, pour reprendre l’euphémisme usuel pour désigner ici les Noirs, répond prestement : « Alhamdoul’lah. » La discussion s’engage, et dès que notre nationalité algérienne est déclinée, il réagit en prononçant une phrase en arabe maghrébin parfait et quelques mots en français. Notre chauffeur s’appelle Oumar et vient de Mauritanie. Rien d’étonnant à cela, c’est l’Amérique et New York a été, depuis les premières vagues d’immigrants arabes, la porte d’entrée au Nouveau monde. La diversité ethnique de ce pays est une réalité et la présence des Arabes est plus importante qu’on puisse le croire et peut même étonner parfois, à voir leur concentration dans certaines régions. Au New Brunswick, dans l’Etat du New Jersey, 90% des employés chauffeurs de la compagnie locale de taxi sont d’origine égyptienne.
L’Arabe est-il soluble dans le rêve américain ?
On compte plus de trois millions et demi d’Arabes aux USA, et plus de 80% sont des citoyens américains natifs qui jurent leur loyauté à la bannière étoilée. Comment vivent-ils et comment assument-ils leur américanité ? Quel est le degré de leur intégration et leur impact sur la vie politique et sociale de l’Amérique d’aujourd’hui ? Les réponses pourraient surprendre chez nous et peut-être même choquer certains esprits attachés aux évidences. En effet, une grande partie de cette diaspora vit en Amérique depuis au moins trois générations.
La décennie de 1880 est connue comme étant celle de l’arrivée des premiers Arabes émigrés. Ils sont Palestiniens, Jordaniens, Marocains, Irakiens, Egyptiens, Algériens ou Libanais ; ils sont musulmans, sunnites ou chiites, chrétiens catholiques, maronites, orthodoxes ou protestants. Les Arabes vivent et s’assument en parfaits Américains et prétendent à leur part du rêve et de la success story americaine.
Géographiquement, ils sont répartis sur l’ensemble des Etats qui forment l’Amérique avec une très forte concentration en Californie, New York et le Michigan. Environ 94% vivent dans les métropoles, telles Los Angeles, Chicago, Détroit, New York City et Washington DC. Preuve, s’il en est, d’une préférence pour des activités de l’industrie, le secteur des services ainsi que le management. En tous les cas, la diaspora arabo-américaine peut se targuer d’être une communauté active avec un taux d’emploi dépassant légèrement le taux national, sachant que 88% des adultes sont employés dans le secteur privé. Au milieu de ces statistiques démographiques, la présence d’immigrants d’origine algérienne n’est pas ce qu’on peut qualifier de significative et se traduit par le taux de 7%, qui inclut également les immigrés du Bahrein, des îles Comores, Djibouti, Koweït, Libye, Oman, Qatar, l’Arabie Saoudite, la Tunisie, les Emirats arabes unis et le Yémen. La représentation par nationalité est dominée par les Libanais, qui constituent la majorité avec 39% du total, un taux revu à la hausse après la destruction du Liban par Israël durant l’été dernier et l’exode de milliers de familles aux USA.
Les Egyptiens et les Syriens viennent après avec 12% pour chaque communauté, selon des statistiques établies en 2000, devant les Irakiens et les Palestiniens qui comptent aussi des communautés importantes. Par confession religieuse, la part du lion revient aux catholiques romains avec 35%, suivis des musulmans avec 24% et les chrétiens orthodoxes avec 18%.
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