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Darwin à l'honneur en 2009

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  • Darwin à l'honneur en 2009

    Charles Darwin est l'un des personnages dont on devrait, plus que jamais, parler en 2009. On célèbre en effet cette année un double anniversaire pour Charles Darwin : sa naissance il y a deux siècles (le 12 février 1809) et la première parution de son ouvrage fondateur, De l'origine des espèces par la sélection naturelle ou la Préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie (en novembre 1859).

    La «théorie» de l'évolution, qui n'est plus une théorie au sens hypothétique du terme, continue, aujourd'hui encore, de susciter à la fois de vifs débats «théologiques» et des recherches scientifiques aux prolongements très importants pour le monde vivant et pour l'homme en particulier. Des faits scientifiques qui, soit dit en passant, ne préjugent en rien de l'existence, ou non, de Dieu.

    Charles Darwin n'est pas l'inventeur du concept d'évolution. D'autres avant lui, dont son propre grand-père, Erasmus Darwin, ou de son temps le chevalier de Lamarck, y souscrivaient déjà. Ce qui va faire la force de Darwin, c'est de tirer de ses observations une vue d'ensemble tout à fait visionnaire du monde vivant dans une perspective historique.

    Solide socle scientifique

    Sans rien connaître par exemple à la génétique et au rôle moteur des mutations. Mais en minimisant, il est vrai, les problèmes posés par sa théorie, problèmes que la science, à l'époque, ne pouvait pas résoudre. Et qui vont souvent entraîner de la part de ses supporteurs, comme de ses adversaires, de mauvaises interprétations. Les écrits de Darwin vont susciter un extraordinaire bouillonnement. Comme cette réunion organisée en juin 1860 à Oxford par l'évêque Samuel Wilberforce où le prélat, se moquant du darwinien Thomas Huxley en lui demandant s'il descend du singe «par son grand-père ou sa grand-mère», s'attire cette réponse cinglante : «Mieux vaut un singe qu'un imbécile».

    Cette effervescence va néanmoins peu à peu disparaître. D'autant que, pour extraordinaire que soit le travail de Darwin, il n'est pas parfait et sera amendé, et consolidé au fur et à mesure de l'avancée des connaissances. Mais le socle scientifique que Darwin a bâti est toujours aussi solide.

    Il nous dit que les êtres vivants ont été lentement modelés au cours d'une évolution. Que celle-ci s'opère, entre autres, par le phénomène de sélection naturelle : au sein d'une même espèce, les individus manifestent une capacité naturelle à varier. Ce qui fait que les plus adaptés à leur milieu vont se reproduire davantage que les autres. Et vont donc peu à peu s'imposer. Enfin, Darwin nous dit que les espèces ont des ancêtres communs.

    Et ce sera, après de longues années d'éclipse, la renaissance de Darwin lorsque seront redécouvertes, elles aussi, les lois mendéliennes de l'hérédité au début du XXe siècle. Puis la génétique s'introduira dans la botanique, la zoologie, la paléontologie. Avant de construire un «grand arbre de la vie», généalogie du vivant mettant en relation presque filiale les bactéries, les champignons, les végétaux, les animaux…

    On sait aujourd'hui que l'évolution n'est pas un long fleuve tranquille. Qu'elle a agi, et agit encore, par paliers et «bouffées». Qu'elle n'est pas une marche glorieuse vers toujours plus de sophistication et de complexité. Qu'elle peut mener à des impasses. Que les espèces ne sont pas immortelles (99 % des espèces nées sur Terre ont aujourd'hui disparu).

    Machinerie biologique «contre-évolutive»

    Et que ce n'est pas l'être le plus fort, ou le plus intelligent, qui va forcément survivre, mais celui qui sera capable de s'adapter le mieux au changement. Quitte à devenir plus petit, moins complexe, moins «fort».

    On est loin de connaître parfaitement la dynamique de l'évolution, même si l'on sait qu'elle est plus ou moins rapide en fonction des circonstances et des espèces. Une bactérie, qui se «reproduit» en se divisant toutes les vingt minutes, a beaucoup plus de chances adaptatives qu'un animal. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle peut, par exemple, développer aussi vite des résistances aux antibiotiques.

    Mais on sait aussi qu'il y a une machinerie biologique «contre-évolutive» qui s'oppose aux changements. Les mécanismes à l'œuvre dans l'évolution des espèces ont créé la biodiversité actuelle. Les comprendre peut permettre de mieux la préserver.

    Déjà, les chercheurs se tournent vers le futur. Pour tenter de modéliser ce que sera la nature dans des dizaines de milliers de générations, en fonction de divers scénarios d'évolution, par exemple, du climat. Première conclusion : tout est possible…

    Par Le figaro
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