L'Egypte bloque l'accès de médecins à la Bande de Gaza
AP | 06.01.2009 | 15:57
La frustration monte à la frontière de l'Egypte avec la Bande de Gaza, où nombre de médecins locaux et étrangers sont coincés après le refus des autorités du Caire de les laisser entrer dans l'étroit territoire côtier, théâtre depuis une dizaine de jours d'une offensive de l'armée israélienne.
L'anesthésiste grec Dimitrios Mognie passe son temps dans un café proche de la frontière, buvant du thé et bavardant avec des médecins, des membres d'organisations humanitaires et des Egyptiens animés par la curiosité. "C'est une honte", lance Mognie, qui avait décidé de consacrer ses vacances à essayer de venir en aide aux habitants de la Bande de Gaza. Il pensait entrer dans le territoire palestinien par l'Egypte. Au moment où "des gens ont besoin de l'aide d'un médecin, nous ne pouvons pas aller aider", "c'est fou", proteste-t-il.
Les quelques hôpitaux de la Bande de Gaza ont été submergés par l'afflux de blessés. Selon des représentants des services de santé du territoire, plus de 550 Palestiniens ont été tués et 2.500 autres blessés, dont 200 civils, depuis que Tsahal a lancé le 27 décembre son opération visant à faire cesser les tirs de roquettes du Hamas.
Mognie et un collègue, tous deux membres de l'organisation grecque Médecins pour la paix, sont arrivés à Gaza il y a quatre jours avec, dans leurs bagages, quantité d'instruments et de fournitures médicales. Mais les garde-frontières égyptiens les contraignent chaque jour à faire demi-tour.
A l'instar d'Israël, l'Egypte maintient fermée sa frontière avec la Bande de Gaza. Le bouclage avait été décidé après le coup de force qui a permis au Hamas en juin 2007 de prendre les rênes du territoire palestinien, qui compte 1,4 million d'habitants.
Depuis le début de la campagne militaire de Tsahal, l'Egypte cependant a pris en charge un petit nombre de Palestiniens blessés dans la Bande de Gaza, autorisant leur évacuation via la ville frontalière de Rafah. Le gouvernement du Caire, principal médiateur entre Israël et le Hamas, a précisé qu'il ouvrirait seulement l'accès de Rafah si les forces palestiniennes modérées du président Mahmoud Abbas se chargeaient du passage.
Les appels à l'Egypte en faveur d'un assouplissement du bouclage de la frontière -où les cargaisons des convois d'aide doivent être transférées de camions égyptiens à des véhicules palestiniens pour gagner la Bande de Gaza- se sont amplifiés. Des alliés du Hamas, comme l'Iran, ont exhorté Le Caire à ouvrir un hôpital en plein désert égyptien près du territoire palestinien pour accueillir des Gazaouis blessés.
Bien que l'Egypte ait autorisé deux praticiens norvégiens à entrer dans la Bande de Gaza le 31 décembre, la majorité des médecins se sentent frustrés devant leur incapacité à entrer dans le territoire palestinien.
"Pouvez-vous imaginer combien de femmes sont blessées et combien peu de femmes médecins sont présentes? (...) nous sommes tous assis à la frontière", résume à Rafah l'obstétricienne Jemilah Mahmood, du groupe Mercy Malaysia. Son organisation travaille avec le Croissant Rouge égyptien afin d'acheminer pour environ 100.000 dollars de fournitures médicales dans la Bande de Gaza. AP
AP | 06.01.2009 | 15:57
La frustration monte à la frontière de l'Egypte avec la Bande de Gaza, où nombre de médecins locaux et étrangers sont coincés après le refus des autorités du Caire de les laisser entrer dans l'étroit territoire côtier, théâtre depuis une dizaine de jours d'une offensive de l'armée israélienne.
L'anesthésiste grec Dimitrios Mognie passe son temps dans un café proche de la frontière, buvant du thé et bavardant avec des médecins, des membres d'organisations humanitaires et des Egyptiens animés par la curiosité. "C'est une honte", lance Mognie, qui avait décidé de consacrer ses vacances à essayer de venir en aide aux habitants de la Bande de Gaza. Il pensait entrer dans le territoire palestinien par l'Egypte. Au moment où "des gens ont besoin de l'aide d'un médecin, nous ne pouvons pas aller aider", "c'est fou", proteste-t-il.
Les quelques hôpitaux de la Bande de Gaza ont été submergés par l'afflux de blessés. Selon des représentants des services de santé du territoire, plus de 550 Palestiniens ont été tués et 2.500 autres blessés, dont 200 civils, depuis que Tsahal a lancé le 27 décembre son opération visant à faire cesser les tirs de roquettes du Hamas.
Mognie et un collègue, tous deux membres de l'organisation grecque Médecins pour la paix, sont arrivés à Gaza il y a quatre jours avec, dans leurs bagages, quantité d'instruments et de fournitures médicales. Mais les garde-frontières égyptiens les contraignent chaque jour à faire demi-tour.
A l'instar d'Israël, l'Egypte maintient fermée sa frontière avec la Bande de Gaza. Le bouclage avait été décidé après le coup de force qui a permis au Hamas en juin 2007 de prendre les rênes du territoire palestinien, qui compte 1,4 million d'habitants.
Depuis le début de la campagne militaire de Tsahal, l'Egypte cependant a pris en charge un petit nombre de Palestiniens blessés dans la Bande de Gaza, autorisant leur évacuation via la ville frontalière de Rafah. Le gouvernement du Caire, principal médiateur entre Israël et le Hamas, a précisé qu'il ouvrirait seulement l'accès de Rafah si les forces palestiniennes modérées du président Mahmoud Abbas se chargeaient du passage.
Les appels à l'Egypte en faveur d'un assouplissement du bouclage de la frontière -où les cargaisons des convois d'aide doivent être transférées de camions égyptiens à des véhicules palestiniens pour gagner la Bande de Gaza- se sont amplifiés. Des alliés du Hamas, comme l'Iran, ont exhorté Le Caire à ouvrir un hôpital en plein désert égyptien près du territoire palestinien pour accueillir des Gazaouis blessés.
Bien que l'Egypte ait autorisé deux praticiens norvégiens à entrer dans la Bande de Gaza le 31 décembre, la majorité des médecins se sentent frustrés devant leur incapacité à entrer dans le territoire palestinien.
"Pouvez-vous imaginer combien de femmes sont blessées et combien peu de femmes médecins sont présentes? (...) nous sommes tous assis à la frontière", résume à Rafah l'obstétricienne Jemilah Mahmood, du groupe Mercy Malaysia. Son organisation travaille avec le Croissant Rouge égyptien afin d'acheminer pour environ 100.000 dollars de fournitures médicales dans la Bande de Gaza. AP
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