AP | 06.01.2009
Le silence du président élu Barack Obama sur l'offensive israélienne à Gaza est dû en partie à la réserve qu'il s'impose avant son investiture, le 20 janvier, mais relève également d'un calcul politique: ne rien dire est pour lui l'option la plus raisonnable, tout commentaire de sa part étant appelé à être interprété et à décevoir un camp ou l'autre.
Il y a peu de choses dans son CV ou ses discours laissant penser qu'il adopterait une position de fermeté à l'égard d'Israël. Durant la campagne, il a affiché un point de vue très pro-israélien dans ses déclarations sur le conflit israélo-palestinien.
Les Palestiniens espèrent toutefois un changement positif avec lui. Leur ministre des Affaires étrangères Riad Malki a été déçu de son mutisme sur l'offensive israélienne dans la Bande de Gaza alors qu'il s'était exprimé sur les récentes attaques terroristes de Mumbai (ex-Bombay) en Inde.
"Nous espérions qu'il serait ouvert et sensible à la situation à Gaza", a déclaré M. Malki lundi. "Cependant (...) nous attendons une déclaration forte de sa part sur ce sujet dès que possible."
Parler de la situation dans les mêmes termes que George W. Bush lui aliénerait les bonnes dispositions à son égard des Palestiniens et des médiateurs arabes, et limiterait ultérieurement sa marge de manoeuvre, explique Daniel Levy, un ancien négociateur de paix israélien. Mais parler de Gaza en des termes différents, par exemple en appelant à une trêve inconditionnelle, serait extrêmement maladroite, précise M. Levy.
"On m'informe (de la situation) tous les jours. J'ai eu régulièrement des entretiens avec des membres de l'administration actuelle sur ce qui se passe", a déclaré M. Obama lundi dans ce qui constitue ses seuls commentaires sur l'offensive israélienne à Gaza.
"Je veux continuer à insister sur le fait qu'en matière d'affaires étrangères, il est particulièrement important d'adhérer au principe un seul président à la fois'", a-t-il ajouté. "Il y a des négociations délicates qui se déroulent actuellement et on ne peut avoir deux voix émanant des Etats-Unis quand il y a un tel enjeu."
La ligne du président Bush est celle d'un fervent défenseur d'Israël, a-t-il souligné. "Je comprends le désir d'Israël de se protéger", a déclaré pour sa part M. Bush, qui a rejeté la responsabilité de la situation actuelle sur le Hamas, considéré par les Etats-Unis comme une organisation terroriste.
L'intervention israélienne pourrait prendre fin avant l'investiture de Barack Obama, mais la question de la paix au Proche-Orient ne sera pas résolue pour autant. Si Tsahal poursuit ses opérations dans la bande de Gaza après son entrée en fonctions, le nouveau président sera confronté à un choix: poursuivre ou non la politique de son prédécesseur consistant à défendre Israël malgré les critiques internationales sur le coût humain de l'offensive.
Si la guerre s'achève rapidement, M. Obama n'aurait alors qu'à aider à administrer un cessez-le-feu ou tout autre accord accepté par Israël, et à décider de l'attitude à adopter dans l'éventualité très plausible où cette trêve se révélerait imparfaite.
Si Obama reste muet, une de ses conseillères, l'ancienne diplomate Wendy Chamberlin, a cosigné une tribune remise à l'Associated Press. "L'administration Obama devrait conduire un effort international pour organiser un processus en deux étapes: un cessez-le-feu immédiat, suivi par un armistice de plus long terme", souligne le texte émanant de l'Israel Policy Forum.
"Si un cessez-le-feu n'a pas été instauré au moment où Obama prend ses fonctions, son équipe devra travailler assidûment, via des intermédiaires, pour établir un cessez-le-feu viable", précise la tribune.
Le Nouvel Observateur
Le silence du président élu Barack Obama sur l'offensive israélienne à Gaza est dû en partie à la réserve qu'il s'impose avant son investiture, le 20 janvier, mais relève également d'un calcul politique: ne rien dire est pour lui l'option la plus raisonnable, tout commentaire de sa part étant appelé à être interprété et à décevoir un camp ou l'autre.
Il y a peu de choses dans son CV ou ses discours laissant penser qu'il adopterait une position de fermeté à l'égard d'Israël. Durant la campagne, il a affiché un point de vue très pro-israélien dans ses déclarations sur le conflit israélo-palestinien.
Les Palestiniens espèrent toutefois un changement positif avec lui. Leur ministre des Affaires étrangères Riad Malki a été déçu de son mutisme sur l'offensive israélienne dans la Bande de Gaza alors qu'il s'était exprimé sur les récentes attaques terroristes de Mumbai (ex-Bombay) en Inde.
"Nous espérions qu'il serait ouvert et sensible à la situation à Gaza", a déclaré M. Malki lundi. "Cependant (...) nous attendons une déclaration forte de sa part sur ce sujet dès que possible."
Parler de la situation dans les mêmes termes que George W. Bush lui aliénerait les bonnes dispositions à son égard des Palestiniens et des médiateurs arabes, et limiterait ultérieurement sa marge de manoeuvre, explique Daniel Levy, un ancien négociateur de paix israélien. Mais parler de Gaza en des termes différents, par exemple en appelant à une trêve inconditionnelle, serait extrêmement maladroite, précise M. Levy.
"On m'informe (de la situation) tous les jours. J'ai eu régulièrement des entretiens avec des membres de l'administration actuelle sur ce qui se passe", a déclaré M. Obama lundi dans ce qui constitue ses seuls commentaires sur l'offensive israélienne à Gaza.
"Je veux continuer à insister sur le fait qu'en matière d'affaires étrangères, il est particulièrement important d'adhérer au principe un seul président à la fois'", a-t-il ajouté. "Il y a des négociations délicates qui se déroulent actuellement et on ne peut avoir deux voix émanant des Etats-Unis quand il y a un tel enjeu."
La ligne du président Bush est celle d'un fervent défenseur d'Israël, a-t-il souligné. "Je comprends le désir d'Israël de se protéger", a déclaré pour sa part M. Bush, qui a rejeté la responsabilité de la situation actuelle sur le Hamas, considéré par les Etats-Unis comme une organisation terroriste.
L'intervention israélienne pourrait prendre fin avant l'investiture de Barack Obama, mais la question de la paix au Proche-Orient ne sera pas résolue pour autant. Si Tsahal poursuit ses opérations dans la bande de Gaza après son entrée en fonctions, le nouveau président sera confronté à un choix: poursuivre ou non la politique de son prédécesseur consistant à défendre Israël malgré les critiques internationales sur le coût humain de l'offensive.
Si la guerre s'achève rapidement, M. Obama n'aurait alors qu'à aider à administrer un cessez-le-feu ou tout autre accord accepté par Israël, et à décider de l'attitude à adopter dans l'éventualité très plausible où cette trêve se révélerait imparfaite.
Si Obama reste muet, une de ses conseillères, l'ancienne diplomate Wendy Chamberlin, a cosigné une tribune remise à l'Associated Press. "L'administration Obama devrait conduire un effort international pour organiser un processus en deux étapes: un cessez-le-feu immédiat, suivi par un armistice de plus long terme", souligne le texte émanant de l'Israel Policy Forum.
"Si un cessez-le-feu n'a pas été instauré au moment où Obama prend ses fonctions, son équipe devra travailler assidûment, via des intermédiaires, pour établir un cessez-le-feu viable", précise la tribune.
Le Nouvel Observateur
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