Même si quelques progrès sont fait en faveur de l'adaptation des gauchers dans un monde de droitier, il en reste qu'être gaucher peut être ressentis négativement à tel point que certains prononcent même le mot de scandale et de discrimination.
Mais il n'y a pas si longtemps on empêchait les enfants gauchers de se servir de leur main gauche et puis de tout temps la main gauche était la mauvaise main. Ne dis t'on pas maladroite
N’est elle pas la main désigner comme impure ?
Mais comment devient ton gaucher ? Est-ce génétique, héréditaire ?
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On le sait en fait depuis longtemps, depuis Platon, Jean-Sébastien Bach, Pascal, Einstein, Napoléon, Bismarck ou encore John McEnroe, il n'y a pas plus de gaucherie chez les gauchers que chez les autres : la liste des gauchers célèbres remplirait entièrement à elle seule ces colonnes. Et pourtant nombreuses sont les occasions pour les gauchers de buter sur des obstacles petits ou grands conçus par un monde de décideurs droitiers. Certains vont même jusqu'à parler de «scandale» national.
Naît-on gaucher ? Quels sont les facteurs déterminants ? Est-ce héréditaire ? Quelle est la proportion de gauchers de naissance ? En dépit de ses efforts, la science reste, devant ce phénomène, un peu gauche. La pression «droitière» du passé créant des gauchers contrariés et l'effort socialement correct d'aujourd'hui en sens inverse – crée-t-il des droitiers contrariés – font que l'on ignore la proportion naturelle – s'il y en a une – de gauchers. Les chiffres varient de 3% à 13%. Des bribes d'explications commencent néanmoins à apparaître grâce à la sagacité et à l'inventivité des chercheurs. Et il semblerait que le chiffre le plus élevé soit le bon.
Une équipe d'archéologues britanniques a ainsi eu la riche idée d'aller fouiller dans le passé et d'y repérer les gauchers. Pour cela, ils ont examiné 80 squelettes exhumés d'un cimetière du village médiéval de Wharram Percy (Yorkshire), des paysans illettrés du Moyen Age dont le plus ancien date du XIe siècle. Comment les obliger à révéler leur main préférée ?
Les chercheurs ont tout simplement mesuré très précisément la longueur des os principaux de leurs bras. Car on sait – ou on devrait savoir – que l'usage plus fréquent d'un des membres supérieurs conduit ses os, durant l'enfance et l'adolescence, à devenir plus épais et plus long que l'autre. Sur les 80 personnes examinées, 13 avaient le bras gauche plus long que l'autre et 64 présentaient la situation inverse. Et 13 plus 64 ne faisant pas 80, trois paysans avaient les bras de la même longueur. La théorie des chercheurs avait-elle fait long feu ? Ces hommes avaient-ils une main préférée et laquelle ? Imparablement, les chercheurs concluent de cette similitude qu'ils étaient... ambidextres.
La main gauche du diable
Il y aurait donc eu en ces temps reculés près de 15% de gauchers. Une valeur déjà trouvée dans quelques études contemporaines. Et les archéologues de souligner que si 80 personnes ne représentent qu'un petit échantillon, la pression socio-culturelle était beaucoup moins forte à cette époque chez les paysans illettrés que dans le reste de la population, a fortiori au XXe siècle.
Un raisonnement qui a ses limites si l'on considère l'origine de ce «dédain» de la main. C'est à gauche que sont placés les «maudits» et c'est à la droite de Dieu que vont s'asseoir les élus. Les chrétiens se signent de la main droite. Eve n'avait-elle pas cueilli la pomme du péché de la main gauche ?
Le langage témoigne lui aussi de cette faveur «droitière». Le mot latin signifiant gauche porte en lui des accents funestes : senestra a d'ailleurs donné notre «sinistre». Et la langue française n'est pas la seule à ainsi vouer aux gémonies la gauche. L'anglais left veut également dire «abandonner» et l'allemand links «tordu». A l'opposé de la «gaucherie», on exalte la «droiture».
Et l'Europe n'est pas la seule à privilégier la main droite. Ainsi, pour les musulmans, la main gauche est celle du diable. Et dans les pays arabes où l'écriture est «sénestrogyre» – on écrit de droite à gauche –, avec tout de même un angle d'attaque à droite, on ne compte apparemment pas plus de gauchers qu'ailleurs. De même qu'en Chine ou au Japon.
Quoi qu'il en soit, les bornes des proportions de gauchers semblent fixées : entre les 15% corroborés par le passé... et les 5% que les images de l'échographie font découvrir. On sait donc maintenant, pour l'avoir vu, que 5% des foetus tètent, in utero, leur pouce gauche. Et conservent cette préférence en grandissant.
Si on ne connaît pas les raisons de ce choix très précoce, on sait aujourd'hui que la répartition des tâches dans le fonctionnement d'un cerveau de gaucher n'est pas tout à fait la même que dans un cerveau de droitier. Et certains chercheurs estiment qu'il y a une base génétique au fait de choisir son côté : ce serait le degré de latéralité, de symétrie, du cerveau. Les techniques d'imagerie médicale modernes ont ainsi permis de montrer que, s'agissant des mains par exemple, un gaucher a une répartition plus symétrique entre ses deux hémisphères de la «commande» des tâches, que chez un droitier.
Ces études ont même permis de montrer qu'il y a gaucher et gaucher. Certains sont le miroir des droitiers, l'hémisphère droit (qui «commande» la main gauche) devenant prépondérant. Les autres sont pour leur part plus symétriques, avec une main gauche dominante, mais moins que la main droite d'un droitier. Ces gauchers-là sont plus habiles de leur main droite qu'un droitier de sa main gauche. Et il n'y a pas de raison pour qu'il n'existe pas droitier et droitier. Des droitiers plus habiles de leur main gauche... Aux gauchers de voir.
Source: Le figaro
Mais il n'y a pas si longtemps on empêchait les enfants gauchers de se servir de leur main gauche et puis de tout temps la main gauche était la mauvaise main. Ne dis t'on pas maladroite
N’est elle pas la main désigner comme impure ?
Mais comment devient ton gaucher ? Est-ce génétique, héréditaire ?
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On le sait en fait depuis longtemps, depuis Platon, Jean-Sébastien Bach, Pascal, Einstein, Napoléon, Bismarck ou encore John McEnroe, il n'y a pas plus de gaucherie chez les gauchers que chez les autres : la liste des gauchers célèbres remplirait entièrement à elle seule ces colonnes. Et pourtant nombreuses sont les occasions pour les gauchers de buter sur des obstacles petits ou grands conçus par un monde de décideurs droitiers. Certains vont même jusqu'à parler de «scandale» national.
Naît-on gaucher ? Quels sont les facteurs déterminants ? Est-ce héréditaire ? Quelle est la proportion de gauchers de naissance ? En dépit de ses efforts, la science reste, devant ce phénomène, un peu gauche. La pression «droitière» du passé créant des gauchers contrariés et l'effort socialement correct d'aujourd'hui en sens inverse – crée-t-il des droitiers contrariés – font que l'on ignore la proportion naturelle – s'il y en a une – de gauchers. Les chiffres varient de 3% à 13%. Des bribes d'explications commencent néanmoins à apparaître grâce à la sagacité et à l'inventivité des chercheurs. Et il semblerait que le chiffre le plus élevé soit le bon.
Une équipe d'archéologues britanniques a ainsi eu la riche idée d'aller fouiller dans le passé et d'y repérer les gauchers. Pour cela, ils ont examiné 80 squelettes exhumés d'un cimetière du village médiéval de Wharram Percy (Yorkshire), des paysans illettrés du Moyen Age dont le plus ancien date du XIe siècle. Comment les obliger à révéler leur main préférée ?
Les chercheurs ont tout simplement mesuré très précisément la longueur des os principaux de leurs bras. Car on sait – ou on devrait savoir – que l'usage plus fréquent d'un des membres supérieurs conduit ses os, durant l'enfance et l'adolescence, à devenir plus épais et plus long que l'autre. Sur les 80 personnes examinées, 13 avaient le bras gauche plus long que l'autre et 64 présentaient la situation inverse. Et 13 plus 64 ne faisant pas 80, trois paysans avaient les bras de la même longueur. La théorie des chercheurs avait-elle fait long feu ? Ces hommes avaient-ils une main préférée et laquelle ? Imparablement, les chercheurs concluent de cette similitude qu'ils étaient... ambidextres.
La main gauche du diable
Il y aurait donc eu en ces temps reculés près de 15% de gauchers. Une valeur déjà trouvée dans quelques études contemporaines. Et les archéologues de souligner que si 80 personnes ne représentent qu'un petit échantillon, la pression socio-culturelle était beaucoup moins forte à cette époque chez les paysans illettrés que dans le reste de la population, a fortiori au XXe siècle.
Un raisonnement qui a ses limites si l'on considère l'origine de ce «dédain» de la main. C'est à gauche que sont placés les «maudits» et c'est à la droite de Dieu que vont s'asseoir les élus. Les chrétiens se signent de la main droite. Eve n'avait-elle pas cueilli la pomme du péché de la main gauche ?
Le langage témoigne lui aussi de cette faveur «droitière». Le mot latin signifiant gauche porte en lui des accents funestes : senestra a d'ailleurs donné notre «sinistre». Et la langue française n'est pas la seule à ainsi vouer aux gémonies la gauche. L'anglais left veut également dire «abandonner» et l'allemand links «tordu». A l'opposé de la «gaucherie», on exalte la «droiture».
Et l'Europe n'est pas la seule à privilégier la main droite. Ainsi, pour les musulmans, la main gauche est celle du diable. Et dans les pays arabes où l'écriture est «sénestrogyre» – on écrit de droite à gauche –, avec tout de même un angle d'attaque à droite, on ne compte apparemment pas plus de gauchers qu'ailleurs. De même qu'en Chine ou au Japon.
Quoi qu'il en soit, les bornes des proportions de gauchers semblent fixées : entre les 15% corroborés par le passé... et les 5% que les images de l'échographie font découvrir. On sait donc maintenant, pour l'avoir vu, que 5% des foetus tètent, in utero, leur pouce gauche. Et conservent cette préférence en grandissant.
Si on ne connaît pas les raisons de ce choix très précoce, on sait aujourd'hui que la répartition des tâches dans le fonctionnement d'un cerveau de gaucher n'est pas tout à fait la même que dans un cerveau de droitier. Et certains chercheurs estiment qu'il y a une base génétique au fait de choisir son côté : ce serait le degré de latéralité, de symétrie, du cerveau. Les techniques d'imagerie médicale modernes ont ainsi permis de montrer que, s'agissant des mains par exemple, un gaucher a une répartition plus symétrique entre ses deux hémisphères de la «commande» des tâches, que chez un droitier.
Ces études ont même permis de montrer qu'il y a gaucher et gaucher. Certains sont le miroir des droitiers, l'hémisphère droit (qui «commande» la main gauche) devenant prépondérant. Les autres sont pour leur part plus symétriques, avec une main gauche dominante, mais moins que la main droite d'un droitier. Ces gauchers-là sont plus habiles de leur main droite qu'un droitier de sa main gauche. Et il n'y a pas de raison pour qu'il n'existe pas droitier et droitier. Des droitiers plus habiles de leur main gauche... Aux gauchers de voir.
Source: Le figaro
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