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Des bombes à fragmentation sur Gaza

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  • Des bombes à fragmentation sur Gaza

    Comme le démontrent les photos qui suivent, Israël lance des bombes à fragmentation sur Gaza…

    La première de ces photos a été publiée en première page de l’International Herald Tribune daté du 5 janvier 2009.



    Un examen attentif (voir détail ci-dessous) permet de compter 89 petites bombes anti-personnel, probablement au phosphore.



    Cette photo, curieusement, n’est pas ou n’est plus sur le site du New York Times dont l’IHT est la reprise internationale. Désormais, l’article en question (Israeli ground invasion cuts Gaza in two, by Ethan Bronner, Published: January 4, 2009) est illustré par la photo, moins gênante [1], d’un char en train de tirer.



    Source : International Herald Tribune. Photo Sebastian Scheiner/The Associated Press. http://www.iht.com/articles/2009/01/04/mideast/gaza.php

    Il reste cependant sur le site du New York Times d’autres photos apportant la preuve qu’Israël bombarde Gaza avec des bombes et des armes à fragmentation.

    Voici les traces aériennes de deux d’entre elles.



    Source : The New York Times. Photo Khalil Hamra – Associated Press http://www.nytimes.com/slideshow/200...AZA_index.html

    Et, pour ceux qui croiraient encore au caractère « propre » des armes « intelligentes », voici un impact de bombe à fragmentation dans un mur d’école, à Gaza.



    Source : New York Times. Photo Suhaib Salem - Reuters
    http://www.nytimes.com/slideshow/200...06-GAZA_4.html

    Alexandre Stärker, l’un de mes correspondants, semble avoir été le premier à s’étonner que l’article du NYT-IHT ne dise rien de la nature de la bombe dont l’explosion avait été photographiée et mise à la une du journal, en raison de sa seule « beauté ». Selon toute probabilité, les 89 petites bombes qu’on distingue recourent au phosphore rouge. Indépendamment des milliers de projectiles qu’elles envoient, elles brûlent, en principe, pendant environ 48 heures sans qu’on puisse les éteindre ni avec de l’eau, ni avec du sable, et produisent une fumée blanche suffocante très repérable sur la photo.

    Il est vrai qu’Alexandre Stärker [2] a quelque expérience en la matière pour avoir participé, dans les années 70, à un programme militaire d’élaboration d’armes à fragmentation. Les laboratoires étaient en Europe, les essais furent faits en Méditerranée. L’idée, à l’époque, dans le contexte de la guerre froide, était que, en cas d’avancée des troupes soviétiques en Europe, de telles « cluster weapons » (également appelées « armes à sous-munitions ») seraient une solution plus « propre » que la bombe atomique. La « propreté » dont il s’agit est donc toute relative.

    Est-ce un progrès ? On peut en douter car la discrétion des armes à fragmentation a permis d’en généraliser la fabrication et l’usage : 14 pays les ont utilisées (Arabie saoudite, Érythrée, Etats-Unis, Éthiopie, France, Géorgie, Israël, Maroc, Nigeria, Pays-Bas, Russie, Soudan, Sri Lanka, Tadjikistan, Royaume-Uni), 28 pays en produisent, 75 pays en sont armées.

    Or leurs effets sont désastreux sur les populations civiles. Les guerres contemporaines se font dans les zones habitées, alors même que de telles armes « arrosent » sans discernement. En outre, elles laissent derrière elles un tel nombre de sous-munitions non explosées que le danger pour les populations civiles est, depuis une dizaine d’années, supérieur à celui que représentent les champs de mines.

    Il ne s’agit pas là de « dommages collatéraux » mais de résultats voulus.

    En septembre 2006, David Shearer, responsable de l’Office de coordination de l’ONU pour les affaires humanitaires (OCHA), expliquait qu’Israël avait largué au moins 350.000 bombes à fragmentation sur le Sud Liban, principalement pendant les derniers jours de sa guerre contre le Hezbollah, alors que « à ce stade, le conflit était en grande partie réglé par la résolution 1701 de l’ONU ». (http://www.lebanonundersiege.gov.lb/...sp?CNewsID=409)

    Tuer autant qu’on peut, nettoyer le territoire, terroriser la population, voilà les objectifs de tels bombardements. L’horreur qui a saisi la communauté internationale à la vue de ce qu’Israël avait fait au Sud Liban a été pour beaucoup dans la préparation (février 2007 à Oslo), la rédaction (mai 2008 à Dublin) puis la signature (3-4 décembre 2008 à Oslo) d’un traité international interdisant les armes à sous-munitions . 107 pays s’y sont ralliés, dont les membres de l’Union européenne, mais pas les États-Unis, la Russie, la Chine, la Corée du Nord, l’Inde, l’Iran, le Pakistan et, bien entendu, Israël qui, depuis le cessez-le-feu, préparait son offensive sur Gaza.

    Ethnocide, avec l’appui de l’administration Bush finissante ? Sans nul doute. C’est la loi du plus fort, jouée de la façon la plus brutale, la plus inhumaine et la plus obstinée.

    Le gouvernement israélien avait-il d’autres options ? Oui.

    Le reste n’est qu’oraisons funèbres.

    Le Monde
    (metalogie Blog)
    "Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles que l'on a le plus d'intérêt à savoir" (Proverbe Chinois)
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