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La crise gazière frappe toute l'Europe y compris la France

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  • La crise gazière frappe toute l'Europe y compris la France

    La dispute gazière entre Moscou et Kiev s'est encore envenimée mercredi avec une paralysie désormais complète du réseau de gazoducs approvisionnant l'Europe via l'Ukraine, contraignant l'Union européenne à durcir sensiblement le ton pour exiger un règlement de la crise.

    La salle de contrôle du géant russe Gazprom a officiellement donné l'ordre d'arrêter totalement le transit du gaz russe vers l'Europe via l'Ukraine, a rapporté dans la soirée l'agence russe Interfax.

    Auparavant, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, avait ordonné à Gazprom de cesser toutes les livraisons de gaz naturel transitant par l'Ukraine pour empêcher le "vol" de gaz russe par Kiev, une accusation réfutée par la partie ukrainienne.

    Le chef du gouvernement russe a averti que les livraisons de gaz russe transitant par l'Ukraine vers l'Europe reprendraient seulement après un accord sur le déploiement d'observateurs internationaux et si l'Ukraine paye le prix du marché.

    Pour tenter de trouver une issue à la crise, les représentants de Gazprom, de la société nationale ukrainienne Naftogaz, des gouvernements russe et ukrainien et de l'UE se retrouveront jeudi à Bruxelles, afin de discuter des modalités d'une reprise des livraisons de gaz à l'Europe, a annoncé le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

    Au moins onze Etats européens, dont l'Autriche, la Roumanie, la République tchèque, la Bulgarie et l'Italie, sont désormais privés de gaz russe, tandis qu'une vague de froid glacial sévit justement sur le Vieux continent, avec des températures tombées à -30 degrés dans certains pays.

    Nombre d'entre eux ont annoncé avoir commencé à puiser dans leurs réserves de gaz.

    Une situation "totalement inacceptable", selon le Premier ministre français François Fillon.

    A Sarajevo, la capitale bosniaque où la majorité des ménages se chauffent au gaz, les habitants grelottaient chez eux, le manque de chauffage leur rappelant la guerre de 1992-95, cependant que des responsables bosniaques disaient redouter que des gens commencent à mourir de froid.

    La France fait face à une "quasi-interruption des arrivées de gaz naturel" russe, selon le gestionnaire du réseau français de transport de gaz GRTGaz.

    Pour l'Europe dans son ensemble, le transit du gaz par l'Ukraine est vital au plan énergétique. Un quart du gaz consommé sur le Vieux continent provient de Russie, dont 80% transitait jusqu'ici par l'Ukraine.

    L'Ukraine et la Russie se sont, à leur habitude, mutuellement rejeté la responsabilité de cet arrêt des livraisons.

    Logiquement, la coupure a provoqué de vives réactions en Europe : "si les livraisons ne sont pas rétablies d'ici à demain, nous verrons une intervention plus ferme de la présidence et de l'UE en tant que telle", a déclaré le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, dont le pays préside l'Union européenne pour six mois.

    "La crise actuelle du gaz est beaucoup plus grave que celle qu'on avait connue en 2005-2006, elle est en quelque sorte inédite", a-t-il affirmé.

    Selon lui, non seulement les pays d'Europe centrale et des Balkans mais aussi l'Allemagne - principal client de Gazprom au sein de l'UE - "connaîtront des problèmes dans les prochains jours si la situation reste inchangée".

    L'exacerbation de la dispute mercredi paraissait être un prélude à la reprise des négociations entre la Russie et l'Ukraine, interrompues depuis le 31 décembre au soir.

    Une audition par le Parlement européen du patron du géant russe Gazprom Alexeï Miller et du vice-président de Naftogaz, Igor Didenko, est annoncée pour jeudi à Bruxelles.

    L'Ukraine a par ailleurs annoncé avoir trouvé un accord avec l'UE sur l'envoi "d'urgence d'experts techniques de l'UE" chargés de contrôler en permanence les volumes de gaz naturel livrés par la Russie à l'Europe.

    La Pologne de son côté se dit prête à envoyer des experts du secteur gazier pour vérifier le transit si la Russie et l'Ukraine ainsi que l'Union européenne le souhaitent, selon le ministre polonais des affaires étrangères Radoslaw Sikorski.

    Si la crise paraît encore plus grave que celle de janvier 2006, qui avait conduit à une brève interruption des livraisons vers l'Europe du gaz russe, les analystes soulignent que nombre de pays sont cette fois nettement mieux préparés et ont accumulé des réserves pour les cas d'urgence.

    source : AFP
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