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Le conflit à Gaza s'est-il déjà exporté en France? Oui, répond Raphaël Haddad, président de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) - qui le déplore. Et défend le rapprochement des communautés.
Y a-t-il une hausse des actes antisémites depuis le début du conflit à Gaza?
C'est une véritable déferlante depuis le 27 décembre, premier jour de l'offensive israélienne. On a recensé en une dizaine de jours près de 25 actes antisémites: des synagogues sont attaquées, des voitures appartenant à des juifs sont incendiées, des collégiens juifs sont agressés. Il y a un vrai un sentiment de menace. Tout cela se déroule essentiellement en marge des manifestations pro-palestiniennes.
D'ou vient cette recrudescence?
C'est la même logique qu'en 2001, mais de manière beaucoup plus rapide et tout aussi violente. D'abord 'tous les juifs sont des israéliens' -première partie d'un syllogisme qui est faux ; 'tous les Israéliens sont des ennemis'- deuxième partie d'un syllogisme qui est faux; 'donc tous les juifs sont des ennemis et on va leur taper dessus'. C'est révoltant et complètement faux.
Contrairement à 2001, on n'a pas affaire à des organisations importantes mais à des casseurs, les mêmes que ceux qu'on a vus durant les manifestations lycéennes, l'antisémitisme en plus. La promotion de la connaissance, qui pourrait être un bon rempart contre la haine, est difficile: ceux qui commettent ces actes ne veulent pas savoir.
Ceux qui commettent ces actes sont-ils musulmans?
Ce serait une manière de renvoyer dos à dos les juifs et les musulmans. C'est irresponsable et faux. On parle d'importation du conflit du Proche-Orient, cela veut dire quoi? Que les juifs sont forcément pro-israéliens et que les musulmans sont forcément pro-palestiniens? Et ça finit par: "Ils se mettent sur la gueule là-bas et, ici, calmez-vous s'il vous plaît et jouez votre rôle", comme l'a dit Alliot-Marie. C'est une lecture ethnicisante. Aujourd'hui personne n'a été arrêté. Peut-être une grande partie des auteurs des actes antisémites sont-ils des jeunes musulmans, mais en l'occurrence on n'en a pas la preuve. Moi je refuse par principe de déduire de la nature de l'agression l'origine ou la religion de l'agresseur.
Comme on l'avait dit en 2001, l'antisémitisme c'est le problème de la République et quand un juif est attaqué, c'est la République qui est attaquée. Renvoyer les communautés juives et musulmanes dos à dos en disant "les enfants d'Abraham faîtes la paix ici, soyez sympa", c'est une imposture.
L'UEJF a invité récemment à l'occasion de la fête juive de Soukhot ("fête des cabanes") des musulmans, des chrétiens, des juifs ou des athées à se rencontrer, notamment au parc des Buttes-Chaumonts à Paris. Un quartier qui avait connu de fortes tensions communautaires peu auparavant.
L'UEJF s'est beaucoup impliquée dans le XIXe pour faire en sorte qu'on passe du vivre "côte à côte", qui existe malheureusement dans ce quartier, à une certaine idée que nous avons de la France et de son modèle de société, le "vivre ensemble". Dans le XIXe, les gens se côtoient mais ne se rencontrent pas. Cela nourrit les préjugés qui poussent ensuite au passage à l'acte raciste ou antisémite. Pour déconstruire cette logique-là, nous avons organisé des initiatives avec l'ensemble des associations de ce quartier. Pour Soukhot, nous avons accueilli pendant plusieurs jours tout le monde pour leur présenter au travers de cette fête tout le folklore lié au judaïsme, pour créer un lieu de chaleur et de rencontre. On essaye de poursuivre cette logique-là dans les tous les collèges du XIXe arrondissement, avec SOS-Racisme, grâce à un programme qui s'appelle "Co-Existe". On ne lâche pas l'affaire.
Y a-t-il une hausse des actes antisémites depuis le début du conflit à Gaza?
C'est une véritable déferlante depuis le 27 décembre, premier jour de l'offensive israélienne. On a recensé en une dizaine de jours près de 25 actes antisémites: des synagogues sont attaquées, des voitures appartenant à des juifs sont incendiées, des collégiens juifs sont agressés. Il y a un vrai un sentiment de menace. Tout cela se déroule essentiellement en marge des manifestations pro-palestiniennes.
D'ou vient cette recrudescence?
C'est la même logique qu'en 2001, mais de manière beaucoup plus rapide et tout aussi violente. D'abord 'tous les juifs sont des israéliens' -première partie d'un syllogisme qui est faux ; 'tous les Israéliens sont des ennemis'- deuxième partie d'un syllogisme qui est faux; 'donc tous les juifs sont des ennemis et on va leur taper dessus'. C'est révoltant et complètement faux.
Contrairement à 2001, on n'a pas affaire à des organisations importantes mais à des casseurs, les mêmes que ceux qu'on a vus durant les manifestations lycéennes, l'antisémitisme en plus. La promotion de la connaissance, qui pourrait être un bon rempart contre la haine, est difficile: ceux qui commettent ces actes ne veulent pas savoir.
Ceux qui commettent ces actes sont-ils musulmans?
Ce serait une manière de renvoyer dos à dos les juifs et les musulmans. C'est irresponsable et faux. On parle d'importation du conflit du Proche-Orient, cela veut dire quoi? Que les juifs sont forcément pro-israéliens et que les musulmans sont forcément pro-palestiniens? Et ça finit par: "Ils se mettent sur la gueule là-bas et, ici, calmez-vous s'il vous plaît et jouez votre rôle", comme l'a dit Alliot-Marie. C'est une lecture ethnicisante. Aujourd'hui personne n'a été arrêté. Peut-être une grande partie des auteurs des actes antisémites sont-ils des jeunes musulmans, mais en l'occurrence on n'en a pas la preuve. Moi je refuse par principe de déduire de la nature de l'agression l'origine ou la religion de l'agresseur.
Comme on l'avait dit en 2001, l'antisémitisme c'est le problème de la République et quand un juif est attaqué, c'est la République qui est attaquée. Renvoyer les communautés juives et musulmanes dos à dos en disant "les enfants d'Abraham faîtes la paix ici, soyez sympa", c'est une imposture.
L'UEJF a invité récemment à l'occasion de la fête juive de Soukhot ("fête des cabanes") des musulmans, des chrétiens, des juifs ou des athées à se rencontrer, notamment au parc des Buttes-Chaumonts à Paris. Un quartier qui avait connu de fortes tensions communautaires peu auparavant.
L'UEJF s'est beaucoup impliquée dans le XIXe pour faire en sorte qu'on passe du vivre "côte à côte", qui existe malheureusement dans ce quartier, à une certaine idée que nous avons de la France et de son modèle de société, le "vivre ensemble". Dans le XIXe, les gens se côtoient mais ne se rencontrent pas. Cela nourrit les préjugés qui poussent ensuite au passage à l'acte raciste ou antisémite. Pour déconstruire cette logique-là, nous avons organisé des initiatives avec l'ensemble des associations de ce quartier. Pour Soukhot, nous avons accueilli pendant plusieurs jours tout le monde pour leur présenter au travers de cette fête tout le folklore lié au judaïsme, pour créer un lieu de chaleur et de rencontre. On essaye de poursuivre cette logique-là dans les tous les collèges du XIXe arrondissement, avec SOS-Racisme, grâce à un programme qui s'appelle "Co-Existe". On ne lâche pas l'affaire.