L'Express
Le 17 décembre, Abdelwaheb Abdallah annonce fièrement que l'UE vient d'accorder à la Tunisie le statut privilégié de "partenaire avancé". Seul hic: aucune trace officielle de cette décision n'est trouvable parmi les communiqués européens... Malek, notre blogueur invité, mène l'enquête.
Les relations entre la Tunisie et la communauté européenne ne datent pas d'hier. Cette idylle a commencé en 1976 et s'est poursuivie au gré des différents accords de partenariats et d'associations. C'est ainsi que la Tunisie est parmi les premiers pays à s'engager en 1995 pour le partenariat euro-méditerranéen, et c'est tout naturellement qu'elle adopte en juillet 2005 "la Politique Européenne de Voisinage" qui propose aux voisins immédiats, terrestres ou maritimes, de l'Union « une relation privilégiée, basée sur un engagement mutuel en faveur de valeurs communes ».
Abdelwaheb Abdallah, minisitre des Affaires étrangères, annonce le 17 décembre le « statut de partenaire avancé » avec l'UE.
Parmi ces « valeurs communes », on peut citer, en s'efforçant de ne pas s'esclaffer : « La démocratie et droits de l'homme, la règle de droit, la bonne gouvernance »...etc. Dans le cadre de cette même politique, le « statut de partenaire avancé » vient renforcer ce partenariat selon un plan d'action plus précis et plus contraignant pour les deux parties. Jusqu'à présent, seul le Maroc avait ce statut tant convoité. Un statut auquel il a postulé en 2004 et qu'il a obtenu seulement au mois d'octobre dernier.
Mais voilà qu'une dépêche de l'Agence de Presse Africaine (APA) datée du 17 décembre dernier nous apprend que le ministre des Affaires étrangères tunisien, M. Abdelwaheb Abdallah, a annoncé devant la Chambre des conseillers, que la Tunisie « a été autorisée à occuper le "statut de partenaire avancé" de l'Union européenne ».
En plus de nous rapporter les paroles du ministre, cette dépêche parle d'un communiqué de l'UE qui précise que « ce rapprochement d'intérêt mutuel pourrait concerner plusieurs secteurs d'activité comme par exemple le commerce, l'environnement, la politique maritime et de la pêche, les transports ou l'énergie »
La dépêche annonçant cette grande nouvelle a bien évidement été reprise en choeur par tous les organes de la propagande officielle tunisienne mais aussi par d'autres sites tunisiens d'informations « autorisées ».
Notre scribe national, Mouldi M'barak, rédacteur en chef du quotidien francophone La Presse, notre Pravda à nous, a même pondu un édito, un de ceux qui lui ont valu plus d'une fois le titre peu enviable de « journaliste Boudourou » (expression tunisienne qui pourrait ce traduire par « à deux balles »), prix décerné par un groupe de blogueurs récompensant le pire journaliste tunisien. « Un nouvel acquis qui s'ajoute, à un moment où la Tunisie célèbre dans la fierté et l'allégresse le 21e anniversaire du Changement » nous dit-il.
Certains défenseurs des droits de l'homme, sont même montés au créneau. « Le statut avancé que l'UE vient d'accorder à la Tunisie, c'est une prime à la torture, aux violations graves des droits humains dans le pays », a déclaré à l'AFP Sihem Bensedrine, militante des droits de l'homme en Tunisie.
Pourtant le communiqué que cite l'agence est introuvable sur les supports de diffusion de l'Union européenne... Ni la rubrique du site Internet de l'union qui traite de la question de la PEV, ni le site de la présidence française de l'union, ni le site de la délégation de l'UE en Tunisie, régulièrement mis à jours, ne pipent mot de cette décision. Les médias français non plus ne semblent pas emballés.
Si la décision d'accorder à la Tunisie « le statut de partenaire avancé » a déjà été officiellement prise, comment expliquer qu'on ne puisse pas trouver sa trace quelque part chez l'autre partie concernée... l'Union européenne ? Notre ministre des Affaires étrangères aurait-il osé mentir à notre « honorable » Chambre des conseillers ? Oserait-il aller jusqu'à annoncer unilatéralement une décision qui n'a pas encore été validée ? On y regardant de plus près, on s'aperçoit qu'on n'en est peut-être pas si loin !
En effet, lors de la dernière session du Conseil d'association UE-Tunisie qui s'est réuni le mardi 11 novembre à Bruxelles, on apprend que l'UE « a fait part de sa disposition à étudier avec bienveillance la proposition tunisienne d'un partenariat renforcé dans le même esprit que le « statut avancé » qui a été mis en place avec le Maroc » ! Voilà donc. Ce que notre ministre nous vend pour acquis n'est en fin de compte qu'une « bienveillance » européenne envers notre candidature ?
Le compte-rendu reste très évasif sur les modalités de cette « bienveillance ». Un groupe de travail « sera créé à cet effet » nous dit-on. Rien à voir avec les déclarations du conseil lors de l'annonce de l'obtention du Maroc de ce statut. « L'Union [...] est prête à répondre favorablement à la perspective du statut avancé demandé par ce pays ». Il est clair ici qu'entre « étudier avec bienveillance » et « répondre favorablement » il y a très peu de place à la fausse interprétation !
Le 17 décembre, Abdelwaheb Abdallah annonce fièrement que l'UE vient d'accorder à la Tunisie le statut privilégié de "partenaire avancé". Seul hic: aucune trace officielle de cette décision n'est trouvable parmi les communiqués européens... Malek, notre blogueur invité, mène l'enquête.
Les relations entre la Tunisie et la communauté européenne ne datent pas d'hier. Cette idylle a commencé en 1976 et s'est poursuivie au gré des différents accords de partenariats et d'associations. C'est ainsi que la Tunisie est parmi les premiers pays à s'engager en 1995 pour le partenariat euro-méditerranéen, et c'est tout naturellement qu'elle adopte en juillet 2005 "la Politique Européenne de Voisinage" qui propose aux voisins immédiats, terrestres ou maritimes, de l'Union « une relation privilégiée, basée sur un engagement mutuel en faveur de valeurs communes ».
Abdelwaheb Abdallah, minisitre des Affaires étrangères, annonce le 17 décembre le « statut de partenaire avancé » avec l'UE.
Parmi ces « valeurs communes », on peut citer, en s'efforçant de ne pas s'esclaffer : « La démocratie et droits de l'homme, la règle de droit, la bonne gouvernance »...etc. Dans le cadre de cette même politique, le « statut de partenaire avancé » vient renforcer ce partenariat selon un plan d'action plus précis et plus contraignant pour les deux parties. Jusqu'à présent, seul le Maroc avait ce statut tant convoité. Un statut auquel il a postulé en 2004 et qu'il a obtenu seulement au mois d'octobre dernier.
Mais voilà qu'une dépêche de l'Agence de Presse Africaine (APA) datée du 17 décembre dernier nous apprend que le ministre des Affaires étrangères tunisien, M. Abdelwaheb Abdallah, a annoncé devant la Chambre des conseillers, que la Tunisie « a été autorisée à occuper le "statut de partenaire avancé" de l'Union européenne ».
En plus de nous rapporter les paroles du ministre, cette dépêche parle d'un communiqué de l'UE qui précise que « ce rapprochement d'intérêt mutuel pourrait concerner plusieurs secteurs d'activité comme par exemple le commerce, l'environnement, la politique maritime et de la pêche, les transports ou l'énergie »
La dépêche annonçant cette grande nouvelle a bien évidement été reprise en choeur par tous les organes de la propagande officielle tunisienne mais aussi par d'autres sites tunisiens d'informations « autorisées ».
Notre scribe national, Mouldi M'barak, rédacteur en chef du quotidien francophone La Presse, notre Pravda à nous, a même pondu un édito, un de ceux qui lui ont valu plus d'une fois le titre peu enviable de « journaliste Boudourou » (expression tunisienne qui pourrait ce traduire par « à deux balles »), prix décerné par un groupe de blogueurs récompensant le pire journaliste tunisien. « Un nouvel acquis qui s'ajoute, à un moment où la Tunisie célèbre dans la fierté et l'allégresse le 21e anniversaire du Changement » nous dit-il.
Certains défenseurs des droits de l'homme, sont même montés au créneau. « Le statut avancé que l'UE vient d'accorder à la Tunisie, c'est une prime à la torture, aux violations graves des droits humains dans le pays », a déclaré à l'AFP Sihem Bensedrine, militante des droits de l'homme en Tunisie.
Pourtant le communiqué que cite l'agence est introuvable sur les supports de diffusion de l'Union européenne... Ni la rubrique du site Internet de l'union qui traite de la question de la PEV, ni le site de la présidence française de l'union, ni le site de la délégation de l'UE en Tunisie, régulièrement mis à jours, ne pipent mot de cette décision. Les médias français non plus ne semblent pas emballés.
Si la décision d'accorder à la Tunisie « le statut de partenaire avancé » a déjà été officiellement prise, comment expliquer qu'on ne puisse pas trouver sa trace quelque part chez l'autre partie concernée... l'Union européenne ? Notre ministre des Affaires étrangères aurait-il osé mentir à notre « honorable » Chambre des conseillers ? Oserait-il aller jusqu'à annoncer unilatéralement une décision qui n'a pas encore été validée ? On y regardant de plus près, on s'aperçoit qu'on n'en est peut-être pas si loin !
En effet, lors de la dernière session du Conseil d'association UE-Tunisie qui s'est réuni le mardi 11 novembre à Bruxelles, on apprend que l'UE « a fait part de sa disposition à étudier avec bienveillance la proposition tunisienne d'un partenariat renforcé dans le même esprit que le « statut avancé » qui a été mis en place avec le Maroc » ! Voilà donc. Ce que notre ministre nous vend pour acquis n'est en fin de compte qu'une « bienveillance » européenne envers notre candidature ?
Le compte-rendu reste très évasif sur les modalités de cette « bienveillance ». Un groupe de travail « sera créé à cet effet » nous dit-on. Rien à voir avec les déclarations du conseil lors de l'annonce de l'obtention du Maroc de ce statut. « L'Union [...] est prête à répondre favorablement à la perspective du statut avancé demandé par ce pays ». Il est clair ici qu'entre « étudier avec bienveillance » et « répondre favorablement » il y a très peu de place à la fausse interprétation !
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